COMIC BOOK HEBDO n°84 (15/08/2009)

Comic Book Hebdo d’été : retour sur quelques albums sortis cette année et qu’il fait bon emporter à la plage? Cette semaine, les VENGEURS, mais aussi les SKRULLS et les KREES?

VENGEURS : LA GUERRE KREES/SKRULLS (Panini Comics, Best of Marvel)

Si vous êtes accros aux comics, vous devez être au courant que depuis février nous sommes à l’heure de Secret Invasion, et que vous feriez mieux de vous méfier de vos voisins car eux aussi pourraient s’avérer être de vilains extra-terrestres prêts à tout pour s’emparer du monde. Gasp ! À qui faire confiance, puisque les Skrulls ont pu infiltrer chacun d’entre nous en s’emparant de notre apparence et de notre identité ? Les Skrulls font partie depuis bien longtemps du paysage Marvel. Allez, un petit effort de mémoire, c’était en janvier 1962 dans Fantastic Four #2. L’épisode s’appelait The Fantastic Four meet the Skrulls from outer space, et nous y apprenions que des extra-terrestres aussi hideux que belliqueux et polymorphes tentaient de faire main basse sur la Terre. Heureusement, les Quatre Fantastiques étaient là et semblaient avoir éradiqué le problème une bonne fois pour toutes, transformant les Skrulls en paisibles vaches… Plus de 40 années de comics nous ont depuis prouvé le contraire ! En 1983, John Byrne a même revisité cet épisode mythique avec un certain génie. Mais il n’y a pas que les Skrulls, dans la vie (et heureusement), il y a aussi les Krees, leurs ennemis historiques dont le représentant le plus célèbre sur Terre fut bien sûr Captain Marvel. Les Krees débarquèrent plus tard, dans Fantastic Four #65 en août 1967, . Dès lors, nous savions combien Skrulls et Krees n’étaient pas du genre à boire le thé ensemble, mais les vraies hostilités prenant la Terre en otage ont commencé réellement en juin 1971 dans Avengers #89. Waouh ! Quel hasard ! C’est exactement par cet épisode que s’ouvre cet album. Eh oui mes petits chéris, Panini a eu la riche idée de rééditer les épisodes des Vengeurs où prirent racine les éléments qui – presque 30 ans plus tard – auront un écho particulier dans le contexte de Secret Invasion. Un complément historique que tout fan se doit donc de (re)découvrir, donc !

Aux manettes, nous avions Roy Thomas qui commençait à bien connaître la série puisqu’il avait déjà écrit 50 épisodes d’Avengers, et une formidable équipe artistique puisque aux côtés des deux Buscema (John et Sal) s’ajoutaient le génial Neal Adams et le fabuleux encreur Tom Palmer. Toute une époque, où la nouvelle génération d’auteurs et d’artistes ayant succédé aux maîtres du Silver Age s’imposèrent définitivement en inventant de nouveaux territoires, de nouvelles dynamiques. Évidemment, les dessins de Sal Buscema sont formidables, souples et angoissants, avec quelques beaux hommages graphiques à Jack Kirby, bien sûr, John Buscema sur les Vengeurs c’est toujours fantastique, puissant et gracieux, trop beau… Mais vraiment… Mais vraiment… Neal Adams, quelle claque, les amis, trente ans après ! Les épisodes où intervient Adams semblent d’un seul coup faire passer la série de la sitcom bien foutue mais indubitablement naïve à une œuvre adulte, concrète, folle, drainée par une ondulation forte qui happe le regard et hypnotise les sens. C’est… C’est fabuleux, vraiment. Neal Adams est un pur génie, l’un des plus grands dessinateurs de comics qui aient jamais existé. Regardez la double page titre de A journey to the center of the android !, et vous comprendrez. Tournez les pages, et vous verrez. Comparez avec les pages précédentes. Sal Buscema, avec tout le respect qu’on lui doit à juste titre, semble découper ses planches sans jamais trop oser se détacher du « gaufrier » (terme de Franquin désignant la planche découpée en tant de cases égales). Quand Adams débarque, les cases s’allongent, se déforment, s’étalent sur de grands espaces, les visages se superposent aux cases, les directions s’affolent… Bref, nous avons là un vrai artiste de la narration, de l’invention, faisant exploser les cadres et les conventions tout en s’appuyant sur une connaissance classique ébouriffante. Du grand art. Outre l’intérêt de lire cet album dans le contexte de Secret Invasion (série régulière en kiosque, dernier numéro en septembre!), la présence de Neal Adams rend cet album tout à fait indispensable à tout fan se respectant, même si vous êtes un Skrull…

Cecil McKINLEY

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