Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Décès de Jacques Bisceglia…
Après Patrice Caillot le 8 janvier dernier, c’est encore un pilier de la revue Le Collectionneur de Bandes Dessinées qui nous a quittés. Jacques Bisceglia est décédé le 1 mars 2013 à Paris, des suites d’une maladie neurologique dégénérescente. Il était né le 21 octobre 1940 à Paris, et était donc âgé de 72 ans.
Il avait collaboré au Le Collectionneur de Bandes Dessinées de 1980 à 2008, où il avait notamment, à partir de 1982, écrit une série d’articles sur la bande dessinée « underground » américaine, alors extrêmement mal connue. Il reprit et développa certains de ces articles dans « Underground USA » (Corps 9 éditions, 1986), un ouvrage qu’il rédigea avec Sylvie Brod, le premier en France à aborder ce domaine de la bande dessinée. Intéressé non seulement par la bande dessinée mais par l’image en général, il fut en 2004 l’un des fondateurs de la revue Papiers Nickelés.
Jacques Bisceglia était surtout connu en tant que photographe de jazz. Il avait présenté une infime partie de ses photos dans diverses expositions et également dans divers recueils. Il était membre de diverses associations sur le jazz, avait été producteur à France Musique, et était une figure familière des concerts. Plusieurs centaines de ses clichés ont été repris sur des pochettes de disques, en France, mais aussi Grande-Bretagne, aux États-Unis ou au Japon.
Il fut longtemps bouquiniste à Paris, quai de la Tournelle. Ses « boîtes » étaient bien connues des amateurs de jazz, mais aussi de romans policiers. Il en avait tenté un recensement exhaustif dans le catalogue « Trésors du roman policier » (première édition réalisée avec Roland Buret, éditions de l’Amateur, 1981).Â
Jacques Bisceglia avait de nombreuses facettes : il était aussi membre du Collège de ‘Pataphysique, passionné par l’archéologie (il participa à des campagnes de fouilles en Égypte), grand connaisseur des poupées Kachina des tribus Hopi, où il se sentait chez lui : pour Jacques Bisceglia, on ne peut qu’espérer un paradis qui ressemblerait au Nouveau-Mexique.
Dominique PETITFAUX
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Salut Jacques, j’ai été heureux de te côtoyer lors de mon passage dans Le Collectionneur et Papiers Nickelés, j’espère que tu feras swinguer saint Pierre…
‘tain ! Effectivement ça fait beaucoup.
((
C’est triste, ces disparitions de passionnés….
Je le savais atteint par la maladie, sans en mesurer la gravité. Il n’avait pas répondu à ma dernière carte de voeux, que nous échangions depuis plus de vingt ans, et je comprends aujourd’hui la raison de ce silence inhabituel. Je garde, à travers ses écrits et photos et nos rares rencontres parisiennes, le souvenir d’une personne passionnée par l’image sous toutes ses formes. Et de son amour militant pour le jazz., puisqu’il fut aussi producteur de disques.
Notre génération atteint désormais les parages de thanatos . Cependant, outre le souvenir bien vivace dans nos mémoires, il reste tout ce travail effectué par Jacques, spécialement au sein de l’équipe du CBD dont j’étais un des fervents lecteurs. Pensées attristées mais fidèles.
Jacques, nous avons beaucoup ri en parlant de fantastique et polar sur les quais près de la Capitainerie, entre Bernard et Christophe qui mangeait ses éponges à la merdre, en 1985 et 1986. Nous préparions « Chats, femmes et autres machines cruelles » pour l’équipe de Corps 9 éditions. On parlait de Solé, de Pouy, de Jean Ray ! Je viens d’apprendre ta disparition. Je ne t’avais pas revu depuis 1992 ou 1994… je suis très très triste ! Ciao, Bibi !
François Darnaudet
Ce n’est pas un adieu , Jacques ! Domage qu’on s’est pas vu un peu plus souvent dernièrement , comme à nos temps Londoniens ! Ciao, Gino
« Unique » Jacques Bisceglia ! Gino Ricca
Je ne t’avais pas revu depuis 1994. Merci de m’avoir fait découvrir l’univers des kachinas et je suis certain que tu les feras danser sur des rythmes de jazz. Bon voyage dans ta nouvelle vie. Bruno
Mon dieu, je n’arrive pas à le croire. Non, pas toi Jackie !