Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« Agence Interpol » T3 (« Rome – Purple Cats ») par Alessio Lapo et Thilde Barboni
Avec les enquêteurs d’Interpol, les voyages sont assurés aux quatre coins du monde. C’est sûrement ce qu’on s’est dit chez Dupuis en créant une collection basée sur la vénérable institution. « Collection » plutôt que « série » puisque non seulement les auteurs sont à chaque fois différents, mais qu’en outre chaque scénario met en scène une équipe d’enquêteurs nouvelle lancée sur des affaires s’inspirant de témoignages de membres d’Interpol…
« Agence Interpol » affiche donc ouvertement ses destinations, dès le titre. Dans le premier volume, paru en septembre dernier, c’était Mexico, « Mexico – La Muerte », signé Marty et Thirault. On avait retrouvé des corps de femmes décapitées en différents quartiers de la capitale. Tikal, un détective aux méthodes radicales, et Clare Burnell, agent d’Interpol, s’associaient pour résoudre cette sanglante affaire et lutter contre une police corrompue et des quartiers sous la coupe des narco-trafiquants. Au final, un épisode assez violent et sanglant, mais pas forcément très surprenant. Le dessin très sec de Marty participait en revanche très activement à l’atmosphère dramatique.
Dans le tome 2, paru en même temps que le volume 1, on s’envolait pour Stockholm et « Le maître de l’Ordre ». Là , en Suède, des agents d’Interpol enquêtaient sur la disparition de deux enfants enlevés par leur père, membre d’une dangereuse secte. Au fil de leurs investigations, les détectives découvrent que le suspect compte entraîner ses progénitures dans un suicide collectif. Sur ce contexte de sectes apocalyptiques et scénario de Runberg, Bergting impose un dessin joliment travaillé et des couleurs très élégantes.
Avec le tout nouveau « Rome – Purple Cats », l’enjeu est plus surprenant que dans les deux premiers tomes, non pas par le fait qu’une bande de gangsters s’emploie à dévaliser des bijouteries un peu partout en Europe (Anvers, notamment), mais par leur mode opératoire où le répertoire de Deep Purple apparaît systématiquement (d’où le titre). Et puis, face à Marie Watteau, l’officier de police chargée d’enquêter, femme radicale, ambitieuse et lyonnaise (normal, c’est le siège d’Interpol, en France), on découvre une collègue italienne, le Major Livia de Angelis, qui n’est pas du même moule. Non seulement, leurs personnalités s’opposent constamment d’autant, mais Livia cache un secret d’enfance qui ressurgit lors de cette enquête. Bref, elle a une affaire personnelle à régler !
Bien entendu, on en profite pour visiter Rome, de la Piazza del Poppolo au palais du Quirinal en passant par le Colisée, mais on s’en éloigne aussi pour découvrir le port de plaisance de Portofino, station huppée de la côte ligure, non loin de Gênes.
Prochaine étape : Bangkok ! Nul doute que si la série marche bien, Agence Interpol s’offrira d’autres capitales…
Alors, bons voyages.
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD->http://www.labd.cndp.fr/] et sur Facebook).
http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Agence Interpol » T3 (« Rome – Purple Cats ») par Alessio Lapo et Thilde Barboni
Éditions Dupuis (12 €) – ISBN : 978-2-8001-5251-6