Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
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? Pauline (et les loups-garous) ? par Stéphane Oiry et Appollo, ? Love Song T.3 : Boulette ? par Christopher, et ? Flor de Luna T.2 : La finca Don Diego ? par Eric Stalner, Eric Lambert et Pierre Boisserie.
? Pauline (et les loups-garous) ? par Stéphane Oiry et Appollo – Editions Futuropolis (15 Euros)
Pauline et son petit copain Angus, deux ados mineurs en cavale, se planquent dans une ville maritime de Vendée en attendant que ça se tasse. Il faut dire qu’Angus a explosé la tête du père de Pauline, à coups de pioche, car cette ordure allait essayer d’abuser d’elle. Pauline, terrorisée à l’idée de perdre sa virginité, finit par trouver du boulot dans une conserverie, alors qu’Angus, qui s’ennuie ferme la journée, fait tout pour retenir ses élans sexuels. C’est alors qu’il rencontre la barmaid d’un bar country (pour qui il a un évident coup de cœur), laquelle a un pote biker qui se transforme en loup-garou…Racontée comme ça, cette collaboration réussie entre le scénariste de « La grippe coloniale » ou de « Biotope » et le dessinateur des « Passe-murailles » semble étrange, voire bizarre : et pourtant, le charme opère malgré les étonnants changements d’ambiance (alors qu’on passe brutalement du road-movie et de l’étude de mœurs au gore le plus trash). Ce subtil conte initiatique décalé, rempli d’allusions cinématographiques et musicales, est porté par l’efficacité d’un scénario qui flirte habilement avec le fantastique et par l’expressivité d’un dessin onirique qui colle parfaitement au sujet (la peur du loup, au propre comme au figuré) : le tout réussira même à émouvoir les moins sensibles d’entre nous…
? Love Song T.3 : Boulette ? par Christopher – Editions Le Lombard (13 Euros)
La quadrilogie de « Love Song », exploration sensible de la solitude de l’homme dans l’adultère, est certainement la série la plus aboutie de Christopher. Le créateur de la petite structure indépendante La Comédie Illustrée avait déjà décortiqué les détails du quotidien dans les six albums des « Filles » (chez Carabas) ou dans sa collaboration avec Sylvain Runberg (« Les colocataires » chez Dupuis), mais là, il s’installe un cran au-dessus, sublimant son dessin ligne claire et sa narration structurée en chapitres de quatre pages, en cherchant, expérimentant et métaphorisant. D’autant plus que le thème retenu n’est pas simple puisqu’il y aborde l’amour éternel, celui qui résiste même après la mort… Depuis le décès d’Eléonore, rien ne va plus entre les membres du groupe Les Sleeping Watermelon : Sam ayant appris que Boulette, ce thanatopracteur rondouillard qui était, jusqu’ici, l’un de ses meilleurs amis, entretenait une relation avec sa bien-aimée. Boulette retourne alors chez sa mère et ressasse les souvenirs qu’il a d’Eléonore : en particulier ces moments associés à une intro, un riff ravageur, une ligne de basse, un break de batterie, où tout a basculé… Car cette fois-ci, après les Beatles et les Rolling Stones, Christopher rend hommage aux Kinks : les noms de leurs chansons titrant les 13 chapitres de ce superbe album sombre et attachant.
? Flor de Luna T.2 : La finca Don Diego ? par Eric Stalner, Eric Lambert et Pierre Boisserie – Editions Glénat (12,50 Euros)
Cette saga romanesque et familiale, qui tourne autour du thème du cigare en prenant racines dans le Cuba du XIXème siècle, est l’une des réussites récentes des éditions Glénat : correspondant parfaitement au meilleur de la ligne éditoriale de l’éditeur grenoblois, elle privilégie le côté populaire de la bande dessinée, se rapprochant ainsi des feuilletons d’aventures littéraires du style de ceux écrits par les Dumas, Féval, Zévaco, Leroux…Dans ce deuxième épisode, aussi passionnant et détaillé que le précédent (tant du point de vue de l’efficacité du scénario, qui jongle sur deux époques bien différentes, que de l’alchimie réalisée par un dessin réaliste dû à quatre mains), Diego Castellano a réussi à faire naître une plantation de tabac ; avec l’ambition de produire les meilleurs cigares du monde sur ce bout de terre désolé, dans lequel il a investi toutes ses économies. Cependant, en acceptant de recueillir l’enfant illégitime de la belle Lucia, un mulâtre né à la suite d’un viol qui a entaché l’honneur de sa famille, il s’expose à de terribles représailles… Vivement la suite de cette démoniaque histoire aux rebondissements multiples et très documentés : sept volumes sont prévus, mais, rassurez-vous, si on en croit l’éditeur, ils devraient sortir assez rapidement…
Gilles RATIER