Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...« Down Under » T1 (« L’Homme de Kenzie’s Rivers ») par Fabio Pezzi et Nathalie Sergeef
Les passagers des bateaux qui, à la fin du XIXème siècle, quittent la grisaille anglaise pour se rendre en Australie, ne savent pas vraiment ce qu’ils vont découvrir. Une terre de liberté ? Ca dépend pour qui ! Les Blancs qui y débarquent sont souvent des bannis, des bagnards ou des prostituées, mais le paradoxe australien, c’est que plus ceux-là sont devenus libres, plus la population autochtone, les Aborigènes, s’est trouvée dépossédée et enchainée comme s’il était normal que ce soit chacun son tour…
C’est dans ce monde imprévisible, la « White Australia » que vantent des affiches, qu’arrive Ian McFarlane. L’Ecossais va retrouver la propriété familiale. A peine à terre, il fait la connaissance d’un gamin espiègle Lonan O’Farrell, un orphelin irlandais destiné à travailler dans une ferme, et d’une « dévergondée », Abigail Sheeman, qui étaient sur le bateau comme lui, mais surveillés par des bonnes sœurs peu complaisantes. Quittant Sydney, McFarlane entreprend bientôt son périple vers les terres familiales en compagnie du vieux Allambee et d’un serviteur aborigène, venus l’accueillir. La traversée de ces terres immenses, quelquefois désertiques, magnifiquement rehaussées des couleurs de Jean-Jacques Chagnaud, sont l’occasion de faire le point : l’armée occupe le territoire d’une main de fer et le racisme est omniprésent. Quand McFarlane retrouve enfin sa ferme, il apprend que son père est décédé, que son frère Kyle a ruiné l’affaire, qu’il a tout vendu et quitté la région; bref, que la propriété appartient désormais à la voisine, Elisabeth Barnes. Les embrouilles commencent pour McFarlane qui s’est fait, en peu de temps, beaucoup d’ennemis. Pour l’heure, il lui faut retrouver son frère et affronter le désert de l’outback, l’arrière-pays semi-désertique au-delà du bush…
Dessiné de façon très réaliste, ce récit assez classique finalement dans sa narration et son inspiration, ne manque cependant pas d’atouts : les décors australiens, bien entendu, et son indéniable esprit western avec ses squatters – ces pionniers qui colonisent sans vergogne et dépouillent sans compter – et le désir de revanche d’un individu bafoué au sein d’un univers sans foi, ni loi ! Quelle idée aussi d’aller vivre là-bas, en Australie, dans l’hémisphère sud, c’est à dire en dessous de la planète, ce que désigne littéralement « to live down under »…
Puisqu’on parle de l’Australie, c’est l’occasion d’évoquer la rééditions des « Sandy et Hoppy » que viennent d’entreprendre les éditions Coffre à BD. En son temps, de 1959 à 1975, l’auteur des Tuniques Bleues, Willy Lambil, avait réalisé pour Spirou plusieurs épisodes des aventures de Sandy et Hoppy, un jeune adolescent et son ami kangourou. La série, remarquée et remarquable, ne serait-ce que par le respect qu’elle témoignait au monde animal, a déjà connu aux mêmes éditions une intégrale. Pour aller plus loin, l’éditeur réédite désormais chronologiquement l’ensemble des 12 albums (96 pages en couleurs format A4 chacun) contenant au moins deux longues histoires et une introduction rédigée par Gilles Ratier himself qui fait le point, dans ce premier volume, sur les débuts de cette série.
A propos de western, il faut absolument découvrir « D’air pur et d’eau fraîche », un de ces petits albums noir et blanc qu’on aurait tort de négliger. L’action se situe en Amérique du Nord où nous allons côtoyer un fils de trappeur pour le meilleur et pour le pire. Les Indiens ont massacré sa famille mais il s’en sort miraculeusement. Dès lors, et dans une narration muette parfaitement maitrisée (cet album est sa première réalisation de Pero en tant qu’auteur complet), Joshua tente de survivre seul, coûte que coute, découvrant la sauvagerie des grands espaces, affrontant la violence des villes, supportant des cruautés inimaginables. Ce voyage inhumain, infernal, presque sans un mot est un exercice de style très réussi et très poignant à la fois.
Alors, bons voyages…
Didier QUELLA-GUYOT ([L@BD->http://www.labd.cndp.fr/] et sur Facebook).
http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Down Under » T1 (« L’Homme de Kenzie’s Rivers) par Fabio Pezzi et Nathalie Sergeef
Éditions Glénat (13, 90 €) – ISBN : 978-2-7234-8431-2
« Sandy et Hoppy » par Willy Lambil
Editions Coffre à BD (23 €) – ISBN : 978-2-35007-232-6
« D’air pur et d’eau fraîche » par Pero
Éditions La Boite à Bulles (14 €) – ISBN : 978-2-84953-147-1