Il semblerait que l’éditeur Altercomics, ait tenu ses promesses de faire un effort conséquent sur la traduction en langue française et l’orthographe des textes de certains fumetti du célèbre catalogue de Sergio Bonelli, qu’ils ont commencé à publier depuis le mois d’août (1) : preuve en est la parution des n° 2 disponibles depuis le 8 novembre… Nous en sommes vraiment heureux, notamment pour l’excellente série policière « Julia », scénarisée par Giancarlo Berardi et illustrée pour cet épisode par le virtuose Corrado Roi : voilà qui devrait ravir les amateurs de bandes dessinées populaires italiennes en noir et blanc !
Lire la suite...Le dessinateur américain John Severin (1921 – 2012) nous a quittés !
Né John Powers Severin le 26 décembre 1921 à Jersey City (dans l’État du New Jersey), cet artiste, qui avait participé au lancement de la revue Mad et que l’on a pu aussi voir illustrer de nombreux récits de genre pour les fameux EC Comics ou encore pour la Marvel, est mort le 12 février 2012 à Denver.
Ami, depuis son adolescence, avec Harvey Kurtzman et Will Elder, John Severin travaille avec ces derniers, après avoir suivi quelques études artistiques…
Ceci afin de travailler sur de courtes histoires sentimentales ou sur divers westerns (notamment sur « American Eagle » pour Prize Comics Western du n°72 de 1949 au n°113 de 1955).
On le retrouve, ensuite (vers 1951), dans Two-Fisted Tales et dans Frontline Combat (édités par les EC Comics). À partir de 1952, John Severin est publié dans Mad, mais suite, à un surcroît de travail pour Two-Fisted Tales, dont il devient le rédacteur en chef (à partir du n°36) et l’unique illustrateur, il quitte le magazine en 1954. Il devient ensuite le pilier de Cracked, imitation de Mad, pour lequel il travaillera, sans discontinuer, pendant quarante-et-un ans.
En parallèle, il s’illustre surtout dans le genre western, dessinant pour Charlton d’innombrables histoires. On le retrouve aussi à la Marvel : sur Sgt Fury and his howling commandos (de 1967 à 1978), sur Hulk…, mais aussi sur « King Kull » et sur « Conan the Barbarian », à la suite de Barry Windsor Smith et de John Buscema) !
N’oublions pas, non plus, ses travaux pour Warren (Blazing Combat, Creepy), sur The ‘Nam, Semper Fi, etc.
.Malgré son souci documentaire et la précision de son dessin, John Severin reste l’un des auteurs les moins reconnus de l’équipe de Mad. Pourtant, son trait solide et sa narration efficace en font un fort respectable dessinateur classique qui mérite d’être redécouvert.
En attendant la notice nécrologique que prépare notre collaborateur Jacques Dutrey pour le prochain n° de la revue Hop ! (notice qui ne manquera pas d’être exhaustive, particulièrement en ce qui concerne les traductions sur le territoire francophone), on peut toujours, pour avoir plus de renseignements, se rabattre sur l’article de wikipedia qui lui est consacré : http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Severin. Mais comme le précise Jacques dans le forum, c’est bourré d’erreurs ! En suivant ses conseils, on a quand même corrigé le plus gros dans cet article écrit un peu vite, on vous l’avoue… L’idéal aurait été que l’ami Jacques l’écrive lui-même, non ?
Gilles RATIER
Cher Gilles,
C’est trop d’honneur, mais …bon, tant pis tu l’auras voulu :
1. Severin n’est pas « recruté par le studio de Kurtzman » : il y entre comme membre payant (partie du loyer) comme les trois autres, Charles (Stern), William (Elder), Harvey (Kurtzman). Kurtzman n’a jamais eu de studio ! Comme eux, il partage les petits boulots, et il commence, lui, par des petites illustrations pour chewing gum.
2. Je n’ai pas retrouvé trace de la participation de Severin à « Boys Commando » dans la bibliographie la plus fiable qui soit : celle de Jim Vadeboncoeur, Mitchell Lee, John Benson et John Garcia publiée dans SQUA TRONT n°11. D’où sors-tu ça ?
3. Grave oubli : « American Eagle » pour Prize Comics Western du n°72 (de nov.-dec. 1949) à n°113 (sept-oct 1955), sa plus longue série, et sa préférée !
4. JPS (John Powers Severin) est présent dans Two-Fisted Tales dès le second numéro (daté jan-fév 1950 donc paru en nov 1950) et dès le premier de Frontline Combat. La page que tu montres n’est pas tirée de ces comic books, peut-êtrede Blazing Combat (?)(J’ai la flemme de vérifier). Souligner qu’au début il est souvent encré par Elder.
5. Il est bien présent dans neuf des dix premiers numéros de MAD (qui n’aura un format magazine qu’à partir du n°24, et se nommera JAMAIS Mad Magazine, marre à la fin !), mais son départ n’est dû qu’à un surcroît de travail pour Two-Fisted Tales, dont il devient le rédacteur en chef à partir du n°36, et l’unique illustrateur, et non à « l’emprise d’Harvey Kurtzman », qu’il admire… Mais d’où sortent ces ragots ?
6. Il travaille pour CRACKED du n°1 (3.58) au n°350 (12.00) soit plus de 41 ans et assez loin de 45…Avant CRACKED il a travaillé pour les trois premiers numéros de SNAFU, refusant de revenir au MAD de FELDSTEIN.
7. La « Marvel Charlton » n’existe pas, à ma connaissance…
8. JPS n’a illustré que des couvertures pour TRK (The Rawhide Kid), et quelques RC pour RK (The Ringo Kid), par contre il en en a fait pas mal pour Two Gun Kid (TGK) chez Atlas/Timely (ancêtre de Marvel) et pour BTK (Billy The Kid) et Cheyenne Kid (CK)chez Charlton.(Black Rider : une seule histoire, et encore en partie seulement).
9. Placer King Kull et Conan avant ses westerns risque de rendre confus une chronologie déjà approximative dans l’esprit normalement embrumé de l’internaute lambda, ne crois-tu pas ?
10. Trop d’oublis importants dans ce bref survol : son travail pour Warren (Blazing Combat, Creepy), son meilleur après EC, son boulot sur Sgt Fury and his howling commandos (1967-78 quand même !), sur Hulk, sur The ‘Nam (superbe n°12!), Semper Fi, etc
11. Ce résumé est trop déséquilibré. Il aurait fallu surtout souligner le fait qu’à 90 ans il travaillait encore, et surtout même mieux qu’à 28 ! La retraite à 90 ans, ça aurait plu à Sarkozy, non ?
12. Ne JAMAIS se rabattre sur Wikipedia : la Wikiculture ne peut que conduire à des erreurs qui se multiplient sur la toile, puis ailleurs : voir « Jodelle dans Hara Kiri » ! Conneries!! A bas la Wikiculture !
Bise
Jacques
A toi de voir : tout ça est encore très partiel.
Cordialement
Bonjour, étant l’un des rédacteurs principaux de l’article John Severin sur wikipedia, je vais essayer de défendre un peu mon travail. Tout d’abord l’article est en construction et j’essaie de trouver des infos pour les ajouter peu à peu et corriger les erreurs (vous pouvez aussi participer afin que cet article soit digne de cet artiste trop méconnu).
1/ je suis d’accord et je n’ai pas écris cela
2/ la source est The grand comic database : http://www.comics.org/issue/70581/#542989
4/ source des strips : Thrilling Adventure Stories #2 (Août 1975), édité par Seabord. titre de l’histoire : Town Tamer
5/ C’est Kurtzman qui propose à Severin d’être rédacteur en chef de Two-Fisted Tales
6/ 45 ans sur Cracked : la source est le message posté par la famille Severin accessible sur le site comicsbeat : http://www.comicsbeat.com/2012/02/14/rip-john-severin/
L’article sur wikipedia est sourcé et si des erreurs s’y trouvent elles peuvent provenir de ces documents qui ne sont donc pas de la wikiculture (je reconnais aussi volontiers des erreurs de lecture de ma part). J’ai repris l’article en lisant l’interview très complète donnée par John Séverin à The Comics Journal 215 et 216.
Enfin wikipedia n’a pas pour fin d’être l’alpha et l’omega de la culture encyclopédique mais une porte d’entrée vers des documents plus complets.
Amicalement
C’est amusant de trouver ici un message du 26/2, après ceux du 20/2 et du 21/2, la chronologie en prend un coup, mais enfin, bon…
Je remercie Olivier Tanguy de son gentil message, il a l’air d’un honnête homme, ce qui devient rare, disent les vieux cons, dont je suis.
1) Encore une fois mes remarques s’appliquaient au brouillon d’article que m’a soumis Gilles Ratier, qui l’a corrigé en partie avant de le mettre en ligne, ce qui rend ma lettre de correction assez idiote par endroit.
2) Je connais bien sûr The Grand Comic Book Database, qui recèle quelques erreurs aussi.
4) J’avais retrouvé l’histoire et le site merveilleux (voir 20/2 20h13) qui nous permet de la lire.
5) Sans aucun doute. Il reste d’ailleurs editor dans l’ours jusqu’à la fin.
6) J’avais lu. Ce qui ne change rien aux dates et aux faits. La famille des défunts frais voit souvent les choses avec des lunettes roses.
Je ne connais personne d’aussi pinailleur que John Benson, ni aucun magazine aussi pointu que son SQUA TRONT, dont le n°11 est presqu’entièrement consacré à John Severin. Je crois qu’il est toujours disponible.
Comme tu as corrigé en partie ton article grâce à ma petite lettre avant de publier ma petite lettre sur ton forum, ma petite lettre a l’air parfois un peu con… Voir la rubrique « boeufs et charrettes » pour tout remettre dans l’ordre…
Les deux strips (terminaux à plus d’un titre) de l’histoire de guerre reproduits dans le corps de l’article ne viennent pas de BLAZING COMBAT, ni de TWO-FISTED TALES, ni de FRONTLINE COMBAT. J’ai pourtant lu l’histoire en entier sur un blog étatsunien hier soir mais je n’arrive plus à le retrouver…HELP!
Il y a au moinsune personne qui s’intéresse à John Sevrin. Ca fait plaisir…
Bref pour répondre à ma propre question précédente, l’histoire complète, « TOWN TAMER » parue dans THRILLING ADVENTURE MAGAZINE n°2 en août 1975 est visible EN ENTIER sur
http://www.raggedclaws.com/home/category/john-severin
Ce site est BOURRE de bonnes choses!
Je suis content d’avoir retrouvé toute l’histoire! Elle est postérieure de 20 ans à son travail sur Two-Fisted Tales/Frontline Combat.
Je n’ai pas encore fini de relire l’interview-fleuve que JPS accorda à Gary Groth de TCJ en 1999, mais Severin donne nettement l’impresion d’ être quelqu’un de modeste, simple, solide, un gros travailleur, un modeste artisan, et d’avoir un grand sens de l’humour. A près de 80 ans à l’époque il avait également conservé une mémoire remarquable!
Il est étonnant qu’on n’ait pas davantage parlé de lui sur les blogs français. C’est tout à l’honneur de BDZOOM d’avoir essayé de le faire!
BBDA
Jacques Dutrey
Je te rends le compliment : tu es trop bon, mon cher Jacques…
En espérant avoir l’honneur de publier un de tes prochains articles…
La bise et l’amitié
Gilles Ratier
Je n’ai pas grand mérite : tout vient d’une bonne documentation. Ici SQUA TRONT, incontournable (comme certains disaient autrefois) pour toute la période EC comics et autour.
Il existe trois sources, les plus utilisées en ce qui concerne les biographies, pas seulement de dessinateurs, sur lesquelles tout le monde se jette et qui doivent être EVITEES EN TOUTES CIRCONSTANCES si l’on a deux sous de sérieux. Ce sont dans l’ordre croissant de propagation de fausses infos :
- La personne dont on fait la bio :
En effet, l’intéressé ne vérifie jamais il fait confiance, cette andouille, à sa mémoire. Or la mémoire d’un artiste est frappé d’Alzheimer dès ses débuts.
- La famille (variante : la fondation chargée de ses intérêts post-mortem) :
En général elle a méprisé l’artiste de son vivant, n’en avait rien à foutre de son travail, ne sait rien, mais cherche à donner une image propice à développer les royalties. Quant à la fondation elle est par définition tenue par des gens qui n’ont jamais rencontré l’artiste et ne savaient même pas écrire son nom avant de trouver cette sinécure.
- Wikipédia : Entreprise de désinformation généralisée créée en commun par tous les services secrets et comploteurs du monde entier pour semer confusion, zizanie et délires les plus frappadingues sur l’ensemble des créateurs dans un but obscur, mais probablement lié à la conquête de la planète par des extraterrestres.
Frémion (dont la seule source fiable sont ses fiches, et encore, pas toujours)
Ciel, le plan secret des extraterrestres est découvert. Le pire est que des humains font partie d’une cinquième colonne (j’avoue : j’en fait partie) et essaient de fournir sur wikipedia des informations sourcées, venant de livres (encyclopedie des comics books), des sites web (grand comics database, lambiek) ou de revues (The comic journal). Cela bien sûr dans le but de désorienter encore plus le lecteur. Je pense même que pour ajouter à la confusion je vais citer ce site sérieux qu’est BDzoom sur la page (encore à l’état d’ébauche) consacrée à André Gaudelette.
Amicalement
Pour une toute petite histoire anecdotique, J’ai rencontré un ancien étudiant-bibliothécaire-serveur de la Cooper Union Art School de NY entre 1942 et 1947 dans une petite expo de croquis de comics ( passage hasardeux il y a trois ans ) et raconte qu’ à la fin de la seconde grosse guerre, Severin et ses copains venaient souvent dans les alentours de cette institution pour débattre et rencontrer les jeunes étudiants. D’une grande gentillesse, il animait des échanges entre étudiants et bons nombres de contacts se forgèrent dont les noms semblaient des références (lointaine) dans le monde de l’art pour les américains mais que je ne connaissait pas. Il semble que cet auteur est été d’une grande écoute tout au long de sa grande carrière avec un bon coup de fourchette !