Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...PLUS DE LECTURES DU 28 MAI 2007
Notre sélection de la semaine : “ Long John Silver T.1 : Lady Vivian Hastings ” par Mathieu Lauffray et Xavier Dorison, “ Elle(s) : Alice, Charlotte & Renaud ” par Bastien Vivès et “ La guerre des Sambre T.1 : Hugo & Iris 1, chapitre Printemps 1830 ” par Jean Bastide, Vincent Mézil et Bernar Yslaire.
“ Long John Silver T.1 : Lady Vivian Hastings ” par Mathieu Lauffray et Xavier Dorison
Editions Dargaud (13 Euros)
En reprenant l’un des personnages emblématiques de «L’île au trésor», le roman de Stevenson, Xavier Dorison nous plonge dans un récit fortement connoté «grande aventure», dont le surnaturel est absent (ce qui est inhabituel dans l’œuvre de ce jeune scénariste), avec des personnages aux aspirations fortes. En 1785, Lord Byron Hasting vient de découvrir Guyanacapac, une cité mythique des profondeurs de l’Amazonie qui cache un fabuleux trésor. Pendant ce temps-là, son épouse, Lady Vivian Hasting, mène la grande vie et collectionne les amants, croyant son mari décédé. Or, un messager vient la prévenir que ce dernier a besoin de son aide. Voulant, elle aussi, sa part du trésor, elle décide de partir le retrouver, en faisant appel à un marin mystérieux et inquiétant : Long John Silver. Nous voici donc dans une intrigue remplie de pirates et de flibustiers, dont l’ambiance glauque est particulièrement bien rendue par les dessins somptueux de Mathieu Lauffray. Nul doute que cette série, prévue en 4 tomes, saura séduire, d’emblée, un large public !
“ Elle(s) : Alice, Charlotte & Renaud ” par Bastien Vivès
Editions KSTR (9,95 Euros)
Parmi les bonnes surprises du nouveau label KSTR de Casterman (la plupart pêchées parmi les utilisateurs forcenés d’Internet, comme c’est le cas ici), signalons ce tendre et assez profond premier long récit : il est dû à un auteur au style léger, dynamique et précis, qui laisse deviner que Bastien Vivès (qui signa aussi du pseudonyme de Chanmax un court «Poungi la racaille» chez Danger public) a suivi des études d’animation. Même si leurs travaux ne sont pas toujours complètement aboutis, on sent que toute cette génération bercée par les nouveaux medias a des états d’âmes et des choses à dire : elle le fait, d’ailleurs, la plupart du temps, avec lucidité et talent. Cette chronique sociale qui met en scène des tranches de vies, pourtant assez banales, de trois jeunes parisiens à la recherche de l’âme sœur, est charmante ; et on sent que, derrière, un grand auteur est en devenir.
“ La guerre des Sambre T.1 : Hugo & Iris 1, chapitre Printemps
Editions Futuropolis/Glénat (13 Euros)
Pour décliner sa saga des «Sambre», la série qui l’a fait reconnaître par la critique et par le grand public, Bernar Yslaire confie le dessin à deux jeunes débutants, chargés d’illustrer la destinée tragique des parents des héros du récit initial. En respectant le style du maître, ces graphistes (et coloristes hors pairs), dénichés à l’institut Saint-Luc de Bruxelles, font merveille sur cette histoire romantique, forte et sensible. Tout commence le 20 avril 1830 où Hugo, être un peu faible qui se trouve être le dernier des Sambre, est contraint de se marier à Blanche Dessang. Si ce mariage refait la fortune de la famille maudite (Hugo ayant récupéré, en dot, la direction des charbonnages du Hainaut, l’exploitation d’une vieille mine de cuivre près de Mons, et un confortable portefeuille d’action), il comble d’aise le vieux Dessang, lequel fut grognard sous l’Empire : car il voit ainsi sa fille entrer dans la bonne société de