Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Tout Jijé 1941-1942
La collection proposant l’intégrale de l’oeuvre de Jijé aux éditions Dupuis s’attarde sur un de ses travaux les plus populaires : Don Bosco, dont les deux versions sont ici présentées l’une à coté de l’autre.
C’est à l’instigation de René Matthews, l’un des éditeurs, que Jijé s’attaque en 1941 à sa monumentale biographie de Don Bosco, qui constituera un des best-sellers de cette époque : plus de 200 000 exemplaires vendus en diverses rééditions noir et blanc de 1943 à 1949. Cette illustration d’un sujet imposé l’a passionné, mais ne satisfait néanmoins plus son souci grandissant de perfectionnisme. En bien des points, il a manqué de documentation et n’a pu se rendre sur place pour croquer l’atmosphère italienne, les décors, monuments et visages typiques. Après un séjour sur les lieux du récit, il s’attaque à une nouvelle version entièrement redessinée et complétée, passant de 99 à 106 planches malgré quelques suppressions. Édité et réédité en albums couleurs à partir de 1951, cette seconde approche d’une vie passionnante et exemplaire constituera un nouveau best-seller, toujours disponible de nos jours dans la collection « Figures de Proue ». Grâce à la juxtaposition des deux versions, ce volume permet de suivre pas à pas l’évolution de Jijé dans un cadre précis. Le lecteur attentif découvre ainsi d’un même regard les variantes, les anecdotes que l’auteur a jugé utile d’ajouter ou de supprimer dans la refonte, la reconstitution de plus en plus authentique des décors et la transformation graphique de certains personnages ou de scènes que l’artiste estimait trop vieillies ou maladroites. Son traitement du noir et blanc, ainsi que son choix de cadrages, évoluent vers la perfection. Entre ces deux pôles, Jijé est passé du stade d’amateur très doué à celui de Maître parfaitement conscient de ses moyens.