Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« La Guerre des boutons » par Valérie Vernay et Mathieu Gabella
Au moment où la guerre de la « Guerre des boutons » fait rage dans les salles de cinéma et où les rééditions du roman de Louis Pergaud, dont l’œuvre vient de passer dans le domaine public, fleurissent sur les tables des libraires, les éditions de La Martinière jeunesse proposent à leur tour une très jolie adaptation en bande dessinée du dit roman.
Cette adaptation fut tout d’abord publiée en trois volumes par l’éditeur rouennais, Petit à Petit. Le premier volume, paru en 2005, a permis à Valérie Vernay, alors toute jeune dessinatrice, de se faire connaître et de montrer son talent, conjuguant charme et délicatesse.
Dans sa nouvelle mouture, l’album reprend les deux premiers volumes de la série initiale.
Un prologue de deux planches explique la situation : la mésentente entre les deux villages de Longeverne et de Velran, dont l’origine est si lointaine qu’on ne la connaît plus. Puis vient la présentation des héros : Grand Gibus, Camus, Lebrac, Petit Gibus et La Crique, que la dessinatrice croque avec tendresse et drôlerie. Les premiers gnons entre les bandes rivales arrivent dès la quatrième planche, devant l’église, pour une banale histoire de voiture et de filles. A ne pas rater non plus la fameuse bataille de la rivière, où la troupe de Grand Gibus affronte courageusement l’ennemi dans le plus simple appareil, mais la tête protégée de casseroles et autres ustensiles culinaires. On prend un très grand plaisir à suivre cette guerre pour rire, grâce tout d’abord au dessin vif de V. Vernay, qui sait animer ses personnages et les doter de sentiments et d’expressions ; à la palette de couleurs plutôt tendres, qui donnent à l’album un petit air nostalgique comme sur les vieilles photographies. Enfin les dialogues, reprenant ceux de monsieur Pergaud, sont toujours aussi drôles, pleins de vie, du sens de la répartie et d’argot. Bref on se régale !
Voici donc une adaptation très réussie du roman de Louis Pergaud, que les enfants ne lisent plus beaucoup, sans doute parce qu’il est « trop copieux » et c’est bien dommage.
Catherine GENTILE
« La Guerre des boutons » par Mathieu Gabella et Valérie Vernay
Éditions de La Martinière jeunesse (12 €) – iSBN : 978 2 7324 4905 0
Eh oui, à l’époque faire jouer et filmer des enfants nus ne vous faisaient pas encourir le risque d’être taxé de pédophile. Sur les plages, les enfants étaient nus, les femmes étaient le plupart du temps seins nus (et souvent nues sur les plages sauvages).
Quelle régression depuis!