Luc Collin, dit Batem, surtout connu pour sa reprise du « Marsupilami » (sollicitée par André Franquin lui-même, à partir de 1987), sort un peu de sa zone de confort, après avoir réalisé 33 opus mettant en scène le célèbre animal fantastique, sur scénarios de Franquin et Greg, Yann, Éric Adam et Xavier Fauche, Dugomier, Stéphan Colman… En effet, acoquiné une nouvelle fois à son complice humoriste Nicolas Pothier (1), il vient d’enluminer — de son expressif trait proche du créateur de Gaston Lagaffe, mâtiné ici d’un obligatoire style disneyen — quatre courtes, mais hilarantes aventures de Fantomiald ; lequel a, ainsi, droit à son propre album dans la collection Disney/Glénat qui propose des créations originales, en laissant une certaine liberté artistique aux auteurs ! (2)
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Après l’humour (la fameuse série du Goulag), après la guerre ( Raspoutitsa, Kaleunt), après la mer (Haute-Mer), Dimitri s’attaque à la mythologie: Pythéas et son voyage initiatique, qui le mènera sur les mers les plus déchaînées et le plus ensorcelées à la quête des Atlantes et de leurs secrets insoupçonnables
.
Une épopée lyrique et grandiose, par l’une des grandes figures de la Bande Dessinée dont le souffle épique n’est pas sans rappeler le film Jason et les Argonautes.
DIMITRI (pseudonyme de Guy MOUMINOUX)
Né le 13 janvier 1927 à Paris (France), Guy Mouminoux signe longtemps de son nom et ce n’est qu’en 1975 qu’il optera pour le pseudonyme de Dimitri. Mouminoux débute dans la bande dessinée dans les derniers mois de l’année 1946 avec Les Aventures de M. Minus dans un « illustré » sans avenir : Nous les jeunes. Dans la période mouvementée de l’après-guerre, les journaux et collections de récits complets disparaissent parfois aussi vite qu’ils apparaissent, ce qui conduit Guy Mouminoux à collaborer avec les supports les plus divers : Cœurs Vaillants (1947), O.K. (1948), Zar’o (1949), Collection Élan (1949), Atkin (1949), Maya le Sioux (1949-1950), Ohé ! (1950 ; inclus La Terrible Expérience, une bande dessinée de science-fiction où des Nazis s’enfuient sur Jupiter !), Gong (1950), L’Équipe Junior (1951), Vaillant (1951), L’Express illustré (1952-1953), Jocko et Poustiquet (1954-1955), Fillette (1956), Joyeuses Lectures-Pschitt Aventures (1956), Hurrah (1957), Jeannot (1957-1958), etc.
En 1959, Guy Mouminoux fait ses début au journal de Spirou où il dessine quelques Belles Histoires de l’Oncle Paul à partir du n° 1 111 jusqu’en octobre 1960 (n° 1 176) et, à la suite de Francisco Hidalgo, reprend la série Le Blason d’argent (scénario Guy Hempay, alias Jean-Marie Pélaprat) (deux albums aux Editions Assor en 1987 et 1988) dans Cœurs Vaillants. Durant de nombreuses années, Guy Mouminoux poursuivra Le Blason d’argent dans les successeurs de Cœurs Vaillants : J2 Jeunes, Formule 1…
Retour à Spirou en 1963 lorsqu’il signe les scénarios des trois derniers épisodes de Jean Valhardi pour Jijé. Conjointement, il travaille aussi à Chouchou (1964) et bientôt à Pilote où il crée, en 1965, Les Disparus de Pol-Croac (une étrange histoire animalière écrite par Auclair) et, l’année suivante, Goutatou et Dorochaux, (deux albums chez Espace-Albin Michel et Glénat en 1976 et 1978) chat et chien d’un bien curieux navire.
En 1967, il publie Le Soldat oublié chez Robert Lafont, roman qui fait l’objet de plus d’une vingtaine de traductions.
Parallèlement à ces activités déjà nombreuses, il entreprend en 1970 les aventures gourmandes de Prémolaire (quatre albums aux Editions Glénat, 1978 à 1980) dans Formule 1, ainsi que celles de Rififi, le moineau turbulent (il a obtenu en 1974, pour cette série, le Prix Saint-Michel du thème satirique ; un album aux Editions Artefact en 1981) dans Tintin (il faut ajouter à cette collaboration deux gags de Hans et Marcel en 1977).
Durant deux années, il est aussi l’auteur de trois albums (alimentaires) des Charlots (Editions Fleuve Noir de 1973 à 1974) et refait une incursion au journal de Spirou, avec Les familleureux, série pour laquelle il utilise le pseudonyme de Dimitri Lahache (précisons que le nom de Lahache disparaîtra pour être remplacée par une… hache dessinée !).
En 1977, Dimitri lance celui qui deviendra bientôt son personnage fétiche : Krampon. Principal personnage de la série Le Goulag (quinze albums aux Editions du Square, Dargaud, Albin Michel et Glénat de 1978 à 2002), Krampon est pré publié dans divers journaux comme B.D., Charlie Mensuel et L’Écho des savanes. La même année, il réalise, sur un scénario de Furon-Bazin, Le Basket-ball, un sport complet (album aux Editions Chancerel). Dans les premiers numéros de Charlie Mensuel 2e série, Dimitri publie diverses histoires brèves qui seront réunies dans l’album Déo Gratias (Dargaud, 1983). Elles seront suivies par le noir et bouleversant Le Meneur de chien (album Dargaud, 1984), puis par plusieurs histoires tournant en dérision le monde moderne : Les Mange-Merde (album Dargaud, 1985), Pognon’s Story (album Dargaud, 1986), Les Consommateurs (album Dargaud, 1987), La Grand-Messe (album Dargaud, 1988) et L’Abattoir (album Dargaud, 1989).
Parallèlement, il élabore pour L’Écho des savanes une magnifique histoire relatant la vie épouvantable des sous-mariniers allemands durant la seconde guerre mondiale, Kaleunt (album Editions Albin Michel, 1988). En 1989, il réalise, en album direct, Raspoutitsa (Albin Michel). Il collabore ensuite à Grodada, le très curieux journal pour enfants du professeur Choron et publie Koursk dans le nouvel Hara-Kiri, puis Haute-Mer (album, 1993), L’Hymne à la forêt (album, 1994), Sous le pavillon du Tsar (album, 1995) et Le Convoi (album, 2001), ces quatre derniers volumes chez Glénat. En mai 2003, il publie à nouveau, chez Albin Michel ; Le Voyage. Signalons enfin que Guy Mouminoux a écrit, sous le pseudonyme de Guy Sager, l’étonnant récit de ses souvenirs de la seconde guerre mondiale, un fort volume intitulé Le Soldat oublié (publié à l’origine chez Robert Laffont). PM