« Le Marin, l’actrice et La croisière jaune » T2

En 1929, Georges-Marie Haardt et André Citroën veulent prouver, après le succès de la Croisière Noire, que l’automobile est à même de traverser le continent asiatique : 30 000 km d’une expédition rocambolesque et difficile comptant journalistes, historiens et scientifiques. Elle commence le 4 avril 1931 et s’achèvera le 12 février 1932…

Dans la série concoctée par le scénariste Régis Hautière et le dessinateur Arnaud Poitevin, l’aventure de la Croisière Jaune est racontée du point de vue d’un des acteurs, Victor Point (1902-1932), un homme qui connaît déjà la Chine et qui prépare toute l’intendance de cette aventure totalement inédite. C’était cependant la troisième expédition motorisée, la première étant la traversée du Sahara (la Croisière Sable) en 1923, et la seconde, la Croisière Noire (1924-1925).

Le parcours géographique, historique et mécanique de la Croisière Jaune qui date, elle, des années 1931-1932, où abondent anecdotes et prouesses, a déjà donné lieu à un premier tome intitulé « Un nouveau départ« . Le projet de Citroën y apparaissait à la fois fou et fascinant car il faut rappeler qu’il y a, alors, deux équipes en lice : le groupe Pamir, dirigé par Haardt et Audouin, qui part de Beyrouth et voyage d’ouest en est; et le groupe Chine, dirigé par Point, qui part de Tianjin, voyageant d’est en ouest. Les deux groupes doivent se retrouver au Xinjiang, et se diriger ensemble vers Pékin.

Au début du tome 2, on rejoint l’équipée à Pékin. Le groupe Chine, entraîné par Victor Point, va en partir et, comme le rappelle leur leader, la route sera semée d’embûches : « Nous aurons contre nous, dit-il, le relief, le climat, la nature et, parfois même, les hommes« . Par exemple, des scientifiques chinois, imposés par le pouvoir, qui ne se présentent pas le jour du départ ! En outre, un climat de défiance contre la France se propage dans la ville suscitant des manifestations hostiles, ce qui suppose de faire profil bas et de quitter Pékin en catimini ! Mais à peine le convoi a-t-il parcouru les trente premiers kilomètres que les ennuis techniques commencent. Et ils mettront 20 jours à en faire soixante ! Pire, il faut revenir à Pékin démontrer sa bonne foi aux autorités pour une histoire de pavois chinois absents sur les véhicules. Le groupe Pamir, lui, s’en tire beaucoup mieux, en Irak…

Pour ceux que cela intéresse, une autochenille Citroën rescapée de la Croisière noire était présente dans « Le Chat du rabbin » T5 (« Jérusalem d’Afrique »), le jeune reporter Tintin également d’ailleurs ! Mais c’est aussi dans les deux tomes des « Autos de l’aventure » (« La Passion des défis » et « Les Fruits de la passion« , publiés en 1996 et 1998 et réalisés par Jean-Claude De la Royère et l’inimitable René Follet), qu’on peut aussi les retrouver. Les deux albums évoquaient la longue histoire de la marque Citroën avec son cortège d’automobiles mémorables (Traction, 2 CV, DS…) sans négliger les premières courses automobiles, les rallyes de toutes sortes et, précisément, les croisières noire et jaune qui feront visiter aux mythiques véhicules Citroën la Russie, l’Afrique, la Chine…

Alors, bons voyages !

Didier QUELLA-GUYOT (L@BD et blog)

« Le Marin, l’actrice et La croisière jaune » T2 (« Chemins de pierre« ) par Arnaud Poitevin et Régis Hautière

Éditions Quadrants (10,50 €)

PS : Dans la cadre de la collection « Calandre », les éditions Paquet vous offrent un voyage en 1961, au pays des Deuches, avec  » 2CV pour une égérie  » par Olivier Marin et Callixte (13 €). L’égérie Citroën s’appelle Margot et ça nous change de Michel Vaillant et de ses bolides ! On vous en reparlera plus en détail bientôt dans  » L’Album de la semaine « …

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