Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Les Mauvaises Gens encore récompensé
Hier soir, dans le cadre du Salon du Livre, avait lieu la remise du Prix France Info de bande dessinée d’actualité et de reportage 2006 à Etienne Davodeau.
Et de quatre ! Après le Grand Prix de la critique début décembre, suivi du Prix du Public et de celui du Scénario lors du dernier Festival d’Angoulême, Etienne Davodeau se voit donc à nouveau récompenser par le Prix France Info de bande dessinée d’actualité et de reportage 2006. Un Prix annoncé il y a quelques temps déjà mais dont la remise officielle, par Michel Polacco – directeur de la rédaction de France Info -, s’est déroulée mardi 21 mars dans le cadre du Salon du Livre, sur l’imposant stand de nos confrère de Radio France. Pour Jean-Christophe Ogier, adjoint au directeur de la rédaction de France Info et organisateur de ce Prix, Les Mauvaises gens est « un petit miracle », qui touche les lecteurs et « les émeut aux larmes ». Des lecteurs de plus en plus nombreux, confirme Guy Delcourt, éditeur de l’ouvrage, qui considère cet album comme un « sleeper », c’est-à-dire un ouvrage dormant jusqu’à ce qu’il soit révélé : « paru fin août 2005, les Mauvaises gens n’a pratiquement bénéficié d’aucune vente durant deux mois !! Puis, avec le travail des journalistes, des libraires, le bouche à oreilles, les prix, …, le tirage initial de 12.000 exemplaires s’est rapidement épuisé. Aujourd’hui, sur un tirage total de 48.000 exemplaires, nous en avons déjà vendu près de 35.000 ! ». Une réussite éditoriale et commerciale, donc, qui ne saurait faire oublier qu’Etienne Davodeau parle de personnes réelles dans une région réelle : les Mauges : « C’est étonnant, explique l’auteur des mauvaises Gens, dans la région, les gens se l’approprient et il fait débat ». Puis il ajoute, ravi de tout ce qui lui arrive : « Cet ouvrage représente deux ans de travail. Il a été très difficile à faire et j’ai failli jeter l’éponge de nombreuses fois. Alors aujourd’hui que ce livre ne m’appartient plus, je me réjouis. »
Laurent Turpin
Visualisez quelques photos de la remise du prix en cliquant sur l’appareil photo