Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...REGIS LOISEL A PARIS
Mercredi 27 octobre entre 18 h et 20h , à l’Autre Café à Paris,Régis Loisel a répondu aux questions d’une trentaine de journalistes de l’ACBD à l’occasion de la sortie du dernier album de Peter Pan, Destins aux éditions Vents d’Ouest.
A cette occasion, il a été projeté la bande d’annonce qui sera présentée dans plus de 300 salles de cinéma annonçant la sortie de Destins ; Si vous souhaitez rencontrer Loisel en dédicace, il sera présent en dédicace aux librarires Albums à Bordeaux le 8 novembre, à Nantes le 9 nov et le 10 novembre à la Librairie Ici Même à Rennes
Regis Loisel nous parle tome 6
Comment est-ce que, d’après vous, la série s’inscrit dans le mythe Peter Pan ? Est-ce qu’elle correspond à ce que vous imaginiez faire au départ ?
Oui, mais c’est ma vision des choses, une interprétation personnelle. J’ai fait la genèse de Peter Pan à mon idée. Chacun l’aurait faite à sa manière. On aime ou pas, on adhère ou pas, le mythe ne m’appartient plus. Je me suis rendu compte ces dernières années que la majorité des gens ne connaissait Peter Pan qu’à travers le mythe de Disney, et ne savait même pas que c’était un livre de James Matthew Barrie. Maintenant je sais que pour eux et les autres, ma bande dessinée fait partie du mythe de Peter Pan. Ils ne peuvent pas le concevoir autrement qu’à travers ce que j’ai fait. C’est assez rigolo ! Pour eux, Peter Pan c’est Disney et Loisel ! C’est fou parce qu’on oublie que c’est d’abord un livre. Je pense que c’est parce que le rapport à une BD ou à un film est plus facile, il ya moins d’effort à fournir que pour un livre. Un roman, il faut vraiment le lire, donc il y a plus de gens qui ont lu ma BD que l’ouvrage de Barrie (je parle de la France !).
Quand vous avez mis la dernière touche à l’aventure Peter Pan, vous avez dit « ouf ! » ou vous avez eu un petit pincement au coeur d’abandonner ces personnages qui vous ont suivi pendant quatorze ans ?
Une grande délivrance, vraiment! Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point! J’en ai bavé durant quatorze ans! Mais ça, c’est ma faute parce que pour les quatre premiers ça allait, j’en faisais un tous les deux ans, mais pour les deux derniers je faisais trop de choses à la fois. A partir de Crochet j’ai travaillé pour un jeu vidéo, pour Disney, et comme c’était des expériences très intéressantes je ne pouvais refuser…Mais je ne pensais pas qu’elles seraient aussi prenantes. Du coup, je travaillais Peter Panèn; en pointillé, c’était terrible et j’ai perdu beaucoup de temps. Ensuite, j’ai déménagé au Canada, ça aussi ça a pris du temps! Mais là je suis heureux, j’ai mis un point fin à une histoire, à une aventure, et c’est un vrai bonheur.
Justement, à propos de point final, pourquoi avoir choisi une fin ouverte ?
La fin ouverte c’est parce que le personnage de Peter est un personnage très ambigu. Il y a ce rapport avec Jack l’Eventreur qui fait partie de la même mythologie, de la même époque… Je raconte comment ce petit garçon qui s’appelait Peter est devenu Peter Pan. Et il existe toujours. Pour savoir la suite, il faut soit lire le roman de Barrie, soit voir le film de Disney!
Les gens m’ont souvent demandé » Alors, Peter Pan va mourir ? Crochet aussi ? » Je dis non! Peter Pan existe toujours, Crochet aussi ! IIs ne vont pas mourir puisque j’ai imaginé la genèse. Ils ne peuvent pas mourir car je m’arrête quand J.M. Barrie commence… Peter Pan est un personnage mythique et éternel. Je m’inscris dans ce mythe.