La double-vie de Cassiopée : collégienne le jour, monte-en-l’air la nuit

Elle aime regarder le ciel étoilé depuis les toits de Paris et, pourquoi pas, la constellation dont elle porte le nom : Cassiopée. Cette jeune fille bien dans sa peau fait preuve d’une grande empathie avec ses camarades du lycée Carnot, qu’elle vient d’intégrer. Elle cache bien sa deuxième vie plus aventureuse : cambrioleuse sur commande avec son frère aîné. Ses escapades nocturnes se révèlent bien plus dangereuses qu’elle ne le soupçonnait…

En cette année 2024, la jeune Cassiopée intègre en cours d’année une classe du lycée Carnot dans le XVII^e arrondissement de Paris. La rousse dynamique semble facile à vivre, enjouée et prête à se faire facilement de nouveaux camarades. Elle se trouve vite une bande d’amis et doit faire face tout aussi rapidement à un autre groupe d’adolescents qui harcellent une élève plus fragile.

Ils croient pouvoir abuser de la gentillesse et de l’intégrité de Cassiopée, mais celle-ci se révèle bien plus coriace que prévu. Elle déjoue leur mauvais tours et peut enfin profiter d’un certain calme scolaire et d’un groupe de copains bienveillants, avec qui discuter dans la parc Monceau voisin. Elle en a bien besoin après une vie de pérégrinations autour du globe. Avec son grand frère Natt, ils ont passé quelques années à l’étranger et viennent tout juste de quitter Johannesburg en Afrique du Sud. Mais que cachent ses déplacements incessants ?

« Cassiopée T1 : Collège, cabrioles et cambriole » page 5.

Si Cassiopée peut déjouer si facilement les dangers des inimitiés adolescentes, c’est qu’elle s’est forgée un caractère fort dans sa deuxième vie. La nuit, elle devient une cambrioleuse agile qui exécute les contrats qui leurs sont confiés à elle et à son frère. Depuis la tragique disparition — lors d’un cambriolage — de leur père, la fratrie a repris le flambeau.

Natt reçoit les contrat, sa sœur l’aide pour des bidouillages informatiques et tout deux, bien entraînés à la varappe, peuvent grimper dans les bureaux de grandes sociétés pour effectuer les vols qu’on leur a commandés. Tout se passe bien, jusqu’à ce dernier forfait lors duquel Cassiopée et Natt semblent bien s’être fait manipuler !

Le premier volume de « Cassiopée » est porteur de beaucoup de promesses pour une belle et captivante série jeunesse. En effet, on y découvre un récit aux nombreux rebondissements autour de personnages attachants, en premier lieu la surdouée Cassiopée, empathique, sportive accomplie et très douée dans tout ce qu’elle entreprend, de l’école à ses actes hors-la-loi. Jeune Arsène Lupin moderne au féminin, Cassiopée découvre la face sombre de notre société : des problème quotidiens des adolescents — comme le harcèlement — aux injustices liées au monde des affaires, notamment les manquements écologiques des grandes entreprises.

« Cassiopée T1 : Collège, cabrioles et cambriole » page 22.

On doit ce scénario habile, même s’il n’évite pas certaines facilités, à une autrice jeunesse chevronnée : Amélie Sarn. Elle a publié de nombreux livres pour la jeunesse dont une belle adaptation du dessin animé « Les Triplettes de Belleville » de Sylvain Chomet et une novélisation de la série « Thorgal ».

Elle s’essaie depuis peu au neuvième art en co-signant avec Éric Corbeyran la série « Nanami ». Son travail ici est d’une grande efficacité : scènes d’action et séquences d’émotion alternent sans temps mort.

Le trait inspiré du manga, entre visages expressifs et découpage nerveux, de Luisa Russo facilite la lecture pour un jeune lectorat, dès l’entrée au collège. Nous attendons avec impatience le deuxième volume de la série après un cliffhanger inquiétant à la fin de ce tome.

Laurent LESSOUS (L@bd)

« Cassiopée T1 : Collège, cabrioles et cambriole » par Luisa Russo et Amélie Sarn

Éditions Dupuis (13,50 €) — EAN : 9791034770373

Parution 28 mars 2025

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