Depuis ses débuts dans l’hebdomadaire Tintin en 1948, Alix a parcouru le monde antique et bien au-delà. Ce nouvel épisode le conduit au royaume de Kamarés — inconnu du reste du monde — où s’est retirée la population minoenne. Une aventure qui entraîne le blond Gaulois loin de Rome, bien entendu accompagné par l’incontournable Énak. Un périple aux multiples rebondissements qui aurait comblé Jacques Martin, tant au niveau du scénario parfaitement maîtrisé qu’à celui des dessins, respectueux de son œuvre.
Lire la suite...De Dakar à Djibouti, pour découvrir la muraille verte…

Élodie Arrault a entrepris entre 2022 et 2024 une traversée de l’Afrique d’Ouest en Est : ce que dit bien le titre, lequel est sous-titré d’une précision importante. Il s’agissait pour elle d’aller « À la rencontre de la grande initiative verte panafricaine », ce qu’on appelle souvent la « muraille verte », une végétalisation vouée à lutter contre la désertification, mais d’y aller à vélo, à pied, en dromadaire ou en bus et, en dernier recours, par les airs…
Dans les premières pages de l’album, Élodie Arrault se confie, nous dit qui elle est, ce qu’elle a vécu, ce qui l’inspire et le pourquoi de ce voyage de plus de 8000 km. D’un côté, sa passion pour l’Afrique à travers la découverte de la Côte d’Ivoire ; de l’autre, suite à des déconvenues familiales, son goût pour les défis, notamment sportifs : courses longues, ultra-trails… « Je voulais toujours plus, écrit-elle, c’était plus que du sport, c’était l’aventure dans des lointains plus vastes ».
Peu à peu, Élodie s’éveille à la solidarité, à l’écologie, à la « sobriété heureuse », selon Rabhi, et plus précisément à l’agroécologie. Alors, le principe de cette barrière végétale de 15 km de large qui s’installe d’Ouest en Est sur 11 pays du Sahel et du Sahara inspire sa curiosité. L’idée d’aller rencontrer les acteurs de ce « projet pharaonique » germe et suppose une importance préparation : comprendre les enjeux, se familiariser avec les problématiques, créer des contacts et passe même par une sorte de stage de quatre mois au Tchad !
Enfin, en septembre 2022, Élodie est prête ! Certes, ce projet est un voyage, un voyage « engagé », précise-t-elle : un voyage à l’intérieur de soi, également, mais c’est aussi bien plus qu’un voyage. Après un passage au Maroc, des séjours en Mauritanie et au Sénégal, c’est le Mali, le Burkina Faso, puis le Tchad ; enfin l’Éthiopie. Si l’on s’imagine en ouvrant ce livre qu’on va « bêtement » découvrir ces pays, on se trompe. Élodie, surtout à vélo, n’est évidemment pas aveugle aux beautés des paysages qu’elle traverse (et que le dessinateur Joël Alessandra illustre de ses magnifiques dessins aquarellés, comme à son habitude), mais elle va surtout rencontrer des gens, des acteurs comme on dit.
Derrière la volonté de restaurer des millions d’hectares de terres dégradées, il y a aussi cette réalité : créer des millions d’emplois. Élodie Arrault s’intéresse précisément à ceux et celles qui travaillent la terre, pas seulement à ceux qui plantent des arbres ; ce qui enrichit incroyablement son récit. La diversité des entreprises est étonnante : développer des jardins en permaculture, redévelopper la forêt de mangroves, relancer la plantation d’arbres fertilitaires à croissance rapide… Bref, protéger coûte que coûte la biodiversité et lutter contre la terrible désertification La tâche est immense et elle est loin d’être terminée…
Didier QUELLA-GUYOT
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« Dadji : de Dakar à Djibouti, à la rencontre de la grande muraille verte panafricaine » par Joël Alessandra et Élodie Arrault
Éditions Futuropolis (26 €) – EAN : 9782754841658
Parution 2 avril 2025