La parution des « Hêtres pourpres » démontre qu’il est possible d’adapter une enquête de Sherlock Holmes pour un jeune public. Sir Arthur Conan Doyle donne vie au plus célèbre détective de la littérature policière en 1887, dans le roman « Une étude en rouge ». Cinq ans plus tard, dans le recueil de nouvelles sobrement intitulé « Les Aventures de Sherlock Holmes », on trouve le récit « Les Hêtres rouges ». Celui-ci est adapté pour un jeune public, dès l’école primaire, dans une bande dessinée amusante et prenante : « Les Hêtres pourpres ».
Lire la suite...De jeunes lecteurs peuvent enfin se plonger au cœur d’une enquête de Sherlock Holmes dans « Les Hêtres pourpres »…

La parution des « Hêtres pourpres » démontre qu’il est possible d’adapter une enquête de Sherlock Holmes pour un jeune public. Sir Arthur Conan Doyle donne vie au plus célèbre détective de la littérature policière en 1887, dans le roman « Une étude en rouge ». Cinq ans plus tard, dans le recueil de nouvelles sobrement intitulé « Les Aventures de Sherlock Holmes », on trouve le récit « Les Hêtres rouges ». Celui-ci est adapté pour un jeune public, dès l’école primaire, dans une bande dessinée amusante et prenante : « Les Hêtres pourpres ».
Londres, fin du XIXe siècle par une froide matinée de printemps, Sherlock Holmes s’ennuie au 221B Baker street. Mélancolique, il s’entretient avec le docteur Watson de son inaction et de la perte d’hardiesse et d’originalité des criminels quand on sonne à leur porte.
C’est une jeune femme à la longue tresse blonde qui vient s’entretenir avec eux d’une appréhension, qu’elle a avant de se rendre sur son nouveau lieu de travail. Miss Violette Hunter est une gouvernante sans emploi depuis le départ du colonel Spence Munro et sa famille pour Halifax. Dans une agence de placement, un gentleman lui propose un nouveau poste en doublant son salaire, mais avec des contreparties extravagantes en plus de s’occuper de son fils unique : porter une robe bleue qu’on lui fournira, s’asseoir devant une fenêtre assez longtemps, et surtout couper ses cheveux avant de venir s’installer dans le manoir familial.
Holmes et Watson rassurent la jeune femme : elle peut accepter cet emploi qui lui permettra de régler les factures qui s’accumulent sur son bureau, mais si un danger se présente, qu’elle envoie un télégramme, et ils se porteront à son secours. Rassurée, Miss Hunter part pour le manoir des Hêtres pourpres dans le Hampshire à cinq milles de Winchester, pour travailler aux ordres de la famille Rucastle.
Quelques temps plus tard un télégramme vient rompre la monotonie du quotidien au 221B Baker street.
Un rendez-vous est pris à l’hôtel Black Swan de Winchester pour que la gouvernante évoque son désarroi depuis sa prise de fonction. Elle narre les faits tels qu’ils se sont passés selon le souhait d’Holmes. L’enquête du détective commence alors pour de bon…
Quelle bonne idée ont eu Jean Leroy et Sylvain Diez d’adapter pour de jeunes lecteurs une enquête de Sherlock Holmes. Le pari n’était pas gagné d’avance et les deux auteurs ont su se mettre à auteur d’enfants tant pour le graphisme que pour la narration pour transcrire sans la trahir la nouvelle de Conan Doyle « The Adventure of the copper beeches ». L’ancien professeur des écoles et auteur depuis un quart de siècle pour la jeunesse Jean Leroy a su moderniser le récit d’origine avec un humour parfois caustique, ce qui le rend accessible aux jeunes lecteurs tout en amusant les plus grands : de Watson en amoureux transit et timide au chien-robot qui doit protéger le manoir des Rucastle.
Peintre, sculpteur, illustrateur de livres pour enfants et maintenant auteur de bande dessinée, Sylvain Diez a simplifié son trait pour « Les Hêtres pourpres » : des personnages zoomorphes à l’aspect géométrique, des arrière-plans dépouillés et un minimum de couleurs en aplats. Mais l’histoire fonctionne très bien ainsi : Holmes comprend les tenants et aboutissants de l’intrigue avant tout le monde, les rebondissements sont nombreux et bien amenés, et il y a ce qu’il faut d’humour pour intéresser les lecteurs de tout âge.
La lecture des « Hêtres pourpres » est le meilleur moyen de se familiariser tout jeune à l’univers de Sherlock Holmes et aux déductions étonnantes du détective créé par Conan Doyle.
Si ce récit délicatement décalé s’adresse en priorité aux jeunes lecteurs, les plus âgés trouveront un certain plaisir à se perdre en conjoncture dans une enquête dans la province du Hampshire qui annonce dans ses dernières pages une suite dans le Devonshire au sein de la respectable famille des Baskerville…
Laurent LESSOUS (L@bd )
« Les Hêtres pourpres » par Sylvain Diez et Jean Leroy
Éditions La Joie de lire (17,90 €) – ISBN : 9782889860104
Parution 7 mars 2025