Cocasses et décalées, il faut suivre les aventures de Pipistrelli : son autrice Charlotte Pollet nous explique pourquoi…

C’est déjà le troisième album au grand format horizontal des aventures d’Olive Pipistrelli. La pétillante aventurière part à la recherche de son amie Minuit qui a décidé de quitter la petite communauté où elles vivent pour répondre à l’appel de la forêt. Ni une, ni deux, Olive part à sa recherche accompagnée de la petite Mouche. Le début d’une odyssée campagnarde pleine de surprises et de rencontres : de Parka l’ânesse entêtée à une taupe géante de bons conseils. Charlotte Pollet a gentiment répondu à nos questions sur son parcours et sur cette série jeunesse intelligente, poétique et drôle.

Nous remercions sincèrement Charlotte Pollet d’avoir pris le temps de répondre à nos questions sur son travail. Elle nous dévoile certains ressorts de la trilogie « Pipistrelli », autour des aventures bienveillantes et loufoques, loin de tous les poncifs développés trop souvent dans les bandes dessinées jeunesse, d’Olive et de ses amis.

Des ouvrages à dévorer dès l’âge de huit ans.

BDzoom.com : Bonjour Charlotte, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de notre site ?

Charlotte Pollet : Bonjour ! Je m’appelle Charlotte, je suis autrice de bande dessinée, j’habite à Bruxelles, j’ai des taches de rousseur et trois chats.

BDzoom.com : En tant qu’illustratrice de presse, pour quels journaux travaillez-vous ?

Charlotte Pollet : Je ne travaille quasiment plus pour la presse depuis bientôt deux ans. Mais par le passé, j’ai travaillé pour la revue XXITélérama, les journaux Sogood et Society ou encore Les Échos.

En Belgique, où je vis, j’ai collaboré plusieurs fois avec Médor et Alter Echos. Il m’est aussi souvent arrivé de travailler pour la presse étrangère, notamment des titres de presse économique allemande ou américaine.

BDzoom.com : En 2019, parait votre première bande dessinée « Pipistrelli », pouvez-vous nous présenter la genèse de ce qui est désormais une trilogie ?

Charlotte Pollet : Julie Staebler, qui est ensuite devenue mon éditrice, m’a contactée en 2017 pour me demander si je n’aurais pas sous le coude un projet de BD jeunesse à feuilletonner dans son super journal Biscoto. Je n’en avais pas, mais j’ai menti et j’ai commencé à écrire et dessiner « Pipistrelli » sur les chapeaux de roue à l’été 2017, pour une prépublication dans le journal dès septembre de la même année. Nous avons travaillé de la même façon pour le tome 2, sorti en 2021, mais pas pour le troisième, qui n’a pas été prépublié et qui est sorti direct en librairie.

« Pipistrelli T3 : Cap sur Minuit » page 12.

BDzoom.com : Olive Pipistrelli, Minuit, Caouette, Bescherelle et Mouche sont les personnages récurrents de la série, pouvez-vous nous les présenter et détailler l’origine de leurs noms, si particuliers ?

Charlotte Pollet : Olive Pipistrelli, c’est un « eurêka » complètement gratuit qui m’est tombé dessus, alors que je passais l’aspirateur. J’avais d’abord le nom de famille, puis j’ai choisi Olive : je pense un peu en hommage à Olive Oyl, l’amoureuse de Popeye. Pour « la » Mouche, j’avais besoin d’un truc petit, mignon, mais avec un article devant, un peu comme « le » Petit Gibus dans « La Guerre des boutons ».

Minuit, c’est pour le mystère, j’imagine… Bescherelle est nommé d’après les manuels de langue française, et pour le personnage de Caouette, je crois que je cherchais juste quelque chose de pêchu et d’un peu argotique.

BDzoom.com : D’ailleurs où habite cette petite communauté ?

Charlotte Pollet : Dans une forêt, comme il en existe des milliers.

BDzoom.com : « Cap sur Minuit » est le troisième album de la série, pouvez-vous nous en présenter l’intrigue ?

Charlotte Pollet : Minuit, qui a intégré la petite bande d’Olive à la fin du tome 1, est las du train-train quotidien et rêve de repartir vivre dans la nature. Un jour, elle s’en va sans prévenir personne, laissant Olive seule, au désarroi ; celle-ci décide alors de partir à sa recherche.

Elle pense faire cavalier seul, mais se retrouve très vite flanquée de La Mouche qui s’est invitée dans son sac, puis de Parka, une ânesse attendrissante et paumée dont elles croisent le chemin.

BDzoom.com : Parka est une petite ânesse à la langue bien pendue, c’est un nouveau personnage féminin, pourquoi cette absence de figure masculine dans vos récits ?

Charlotte Pollet : Sympa pour Bescherelle ! [NDLR : oups !] Sinon, j’essaye juste de remonter le niveau du test de Bechdel dans la BD franco-belge, mais Hergé nous a mis dedans pour un moment, il y a encore du boulot.

BDzoom.com : Le format à l’italienne met en valeur votre découpage dynamique de l’intrigue, comment qualifieriez-vous votre style graphique et quelles sont vos influences en la matière ?

Charlotte Pollet : Le format doit tout à la contrainte de la prépublication dans le journal Biscoto pour les tomes 1 et 2 : il a fallu adapter les planches à un format qui tenait dans le journal. Je l’ai gardé pour le tome 3, bien sûr, et je l’aime bien, il m’incite à penser mon récit en bandes, en strips. Mon style de dessin dans « Pipistrelli » est influencé par la ligne claire ; l’auteur dont le travail m’a le plus marquée dans cet esprit est Chris Ware.

« Pipistrelli T3 : Cap sur Minuit » page 29.

BDzoom.com : Le ton décalé et l’esprit loufoque qui règnent sur le récit n’empêchent pas le développement de belles thématiques autour de l’amitié ou de l’écologie par exemple. Qu’espérez-vous que retiennent les enfants qui lisent les aventures de Pipistrelli ?

Charlotte Pollet : J’espère qu’ils et elles en retiendront bien ce qu’ils auront envie d’en retenir. Ce qu’on met dans les livres ne se retrouve pas très souvent dans la tête des lecteur·rices, j’ai l’impression, et c’est tant mieux. Je crois que chacun·e vient y trouver ce dont il a envie ou besoin.

BDzoom.com : Vous êtes aussi l’autrice d’un album jeunesse, « Tout le monde a un teckel sauf moi », quels sont vos projets professionnels : plutôt bande dessinée ou album jeunesse ?

Charlotte Pollet : C’était une belle expérience pour moi que de faire un grand album illustré comme « Tout le monde a un teckel sauf moi ». Je ne vais pas m’arrêter là, à mon avis, mais ma première langue, c’est la bande dessinée. Je travaille sur un projet qui pourrait, graphiquement, mêler un peu les deux univers graphiques. On verra ce que ça donne !

Laurent LESSOUS (L@bd)

« Pipistrelli T3 : Cap sur Minuit » par Charlotte Pollet

Éditions Biscoto (16,00 €) – ISBN : 9782379623301

Parution 5 février 2025

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