Un « Petit Vampire » immortel …

Le personnage de Petit Vampire a vu le jour en 1999 dans un album de Joann Sfar publié aux éditions Delcourt. Depuis, il a migré avec tous ses amis vers les éditions Rue de Sèvres, pour trois belles aventures de 2017 à 2019. Six ans après, il nous revient dans deux petits albums pour la jeunesse, toujours sous la direction de Sfar, mais avec une nouvelle équipe au scénario et au dessin : 60 pages de lecture amusée et tendre, à chaque fois, pour la suite d’une série qui ne nous déçoit jamais.

Il y a un peu plus de 25 ans déjà que nous avons fait connaissance de Michel : un petit orphelin timide élevé par ses deux grands-parents. Élève moyen, il a été bien surpris de découvrir un beau matin que ses devoirs de classe ont été faits pendant la nuit avec des réponses d’une grande justesse. Il laisse un mot à son mystérieux sauveur qui se fait connaitre en retour comme étant un vampire.

Après un instant de frayeur, Michel et Fernand, le petit vampire sympathique, développent une belle amitié. Le jeune garçon fait ainsi la connaissance des amis de Petit Vampire : des créatures truculentes et bienveillantes comme Pandora, sa superbe maman, et son ami le Capitaine des morts, le chien rose, volant et péteur, Fantomate, Marguerite, une petite créature à la Frankenstein, mais sans cerveau, Ophtalmo, le bricoleur aux trois yeux toujours en mouvement, ou de Claude : un crocodile radioactif toujours affamé.

Nous retrouvons la joyeuse bande dans « La Grosse Bêtise de Marguerite ». Être reconstitué à partir de différentes personnes comme la créature de Frankenstein, Marguerite n’a pas de date de naissance et ne peut donc pas fêter son anniversaire.

Cela rend très malheureux la créature gentille et simplette. Ses amis décident donc de choisir une date au hasard et d’organiser de joyeuses agapes dont l’acmé sera la remise d’un cadeau inattendu : une guitare électrique !

Marguerite est fou de joie et veut jouer tout de suite de cet instrument de musique. Et là, malheur, il ne se rend pas compte qu’il ne sait pas tirer des accords mélodieux de sa guitare avec ses énorme bras et ses doigts difformes. C’est le début d’une aventure extravagante : des cours de musique de M. Jean-Pierre Ramone (clin d’œil amusé au groupe punk des Ramones) à un passage remarqué et remarquable au Metalfest, pendant foutraque du célèbre Hellfest de Clisson.

« Les Nouvelles Aventures de Petit Vampire T1 : La Grosse Bêtise de Marguerite » page 8.

Dans les « Les Vacances d’Albert », Michel s’ennuie un peu dans sa salle de cours la journée, alors que Petit vampire, lui, s’amuse bien à l’école des revenants chaque nuit. Il s’assoit à la place de son copain qui lui laisse parfois un chewing-gum à la fraise collé sous la table.

C’est dans cette salle de classe un peu vieillotte qu’il fait la connaissance d’Albert : le squelette que la maitresse utilise pour ses leçons de choses. Comme il assiste depuis plus d’un siècle aux cours des instituteurs successifs, Albert connait beaucoup de choses qu’il fait partager à ses nouveaux amis : dont Michel, mis dans la confidence.

Seulement, il ne supporte plus de rester seul deux mois pendant les vacances d’été. C’est pourquoi l’espiègle bande décide de l’emmener au bord de l’océan Atlantique. Les déambulations de ce squelette scolaire provoqueront bien des surprises pour les estivants et des tracas de toutes sortes pour ses amis : monstres et humains.

Nous retrouvons avec grand plaisir Petit Vampire, Michel et tous leurs copains dans de nouvelles aventures fort bien éditées par les éditions Rue de Sèvres : petit format adapté aux mains délicates des jeunes lecteurs dès dix ans, couverture cartonnée, papier de qualité pour suivre, sur près de 70 pages, les équipées mouvementées des héros créés par Joann Sfar.

Son univers est respecté par le duo de scénaristes Pauline Pinson et Laurent Rivelaygue, par le dessinateur Sess et la coloriste Clémence Sapin. La charte graphique est honorée : on retrouve le trait souple, faussement naïf, et les couleurs vives des premiers albums de la série.

On retrouve aussi tout ce qui faisait le charme des premiers volumes : un humour potache bon enfant, des dialogues enlevés, des monstres bienveillants qui dédramatisent la mort et le travail de deuil, ainsi que des références malicieuses à des éléments fantastiques ou ancrés dans la réalité contemporaine comme ici le Hellfest ou les membres du groupe punk new-yorkais des Ramones.

« Les Nouvelles Aventures de Petit Vampire T2 : Les Vacances d’Albert » page 10.

Nous sommes ravis de retrouver Petit Vampire inchangé, toujours lié d’une amitié indéfectible à Michel. Ses nouvelles aventures sont l’occasion de défendre de belles valeurs : en premier lieu, la tolérance vis-à-vis de tout ce qui est différent, l’amitié bien sûr, mais aussi la tendresse et le respect auxquels tout à chacun à droit.

Après une série d’animation dans les années 2000, des romans, jeux vidéo et un long-métrage d’animation sorti en 2020, nous retrouvons Petit Vampire dans son média d’origine : la bande dessinée.

C’est là que la verve poétique de son créateur s’exprime le mieux, en mêlant aux rebondissements d’un récit d’action, un humour attendri, une morale humaniste et un regard bienveillant pour des personnages profondément humains, même les plus monstrueux.

Laurent LESSOUS (L@bd)

« Les Nouvelles Aventures de Petit Vampire T1 : La Grosse Bêtise de Marguerite » par Sess et Laurent Rivelaygue, d’après Joann Sfar

 Éditions Rue de Sèvres (13,50 €) – ISBN : 9782810206964

 Parution 26 février 2025

« Les Nouvelles Aventures de Petit Vampire T2 : Les Vacances d’Albert » par Sess et Pauline Pinson, d’après Joann Sfar

Éditions Rue de Sèvres (13,50 €) – ISBN : 9782810206971

Parution 26 février 2025

Galerie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>