C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris, par le groupe Delcourt, la disparition, le 15 janvier 2025, de Patricia Lyfoung — l’autrice du best-seller « La Rose écarlate » qui fête ses 20 ans cette année et la co-créatrice du concept de la série « Les Mythics » — à l’âge de 47 ans. D’origine laotienne, elle a été l’une des premières, en France, à revendiquer l’influence des mangas sur son graphisme et sa narration, à une époque où ce registre n’était que très peu utilisé dans le marché hexagonal.
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Décès de Patricia Lyfoung, l’autrice de « La Rose écarlate », à seulement 47 ans…
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris, par le groupe Delcourt, la disparition, le 15 janvier 2025, de Patricia Lyfoung — l’autrice du best-seller « La Rose écarlate » qui fête ses 20 ans cette année et la co-créatrice du concept de la série « Les Mythics » — à l’âge de 47 ans. D’origine laotienne, elle a été l’une des premières, en France, à revendiquer l’influence des mangas sur son graphisme et sa narration, à une époque où ce registre n’était que très peu utilisé dans le marché hexagonal.
« La Rose écarlate ».
Née à Villeneuve-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine, le 18 décembre 1977, Patricia Lyfoung dessine depuis son plus jeune âge et a toujours voulu en faire son métier.
Elle suit des études aux Gobelins, en section animation (domaine dans lequel elle travaille ensuite pendant quelques années) et revient très vite à ce qu’elle préfère : la bande dessinée, où elle peut exprimer son désir de raconter des histoires.
Pour « La Rose écarlate », c’est en regardant à la télé le dessin animé « Lady Oscar » qu’est apparue sa passion pour les costumes et les récits romantiques.
Le 21e album de cette série emblématique du groupe Delcourt, que Patricia Lyfoung a créé en 2005, est sorti en novembre 2024.
Le succès de cette BD historique est tel que notre autrice en commence une série dérivée en 2013 : « La Rose écarlate – Missions », dont elle n’écrit que le scénario (le dessin étant réalisé par Jenny) et dont le 10e opus est également paru chez Delcourt à la fin de l’année dernière…
« La Rose écarlate - Missions ».
De 2012 à 2016, toujours chez Delcourt, elle réalise aussi les quatre volumes d’« Un prince à croquer » : l’histoire d’un jeune prince bien décidé à fuir son mariage arrangé.
« Un prince à croquer ».
Avec son compagnon Philippe Ogaki (d’origine japonaise, il est notamment l’auteur des « Guerriers du silence » chez le même éditeur et l’a beaucoup aidé pour qu’elle s’améliore sur le plan des décors et de la couleur) et son ami Patrick Sobral (le célèbre auteur des « Légendaires »), elle lance en mars 2018 une nouvelle bande dessinée jeunesse intitulée « Les Mythics ».
Ayant conquis un large public, cette série — qui suit six jeunes héros combattant le mal et où interviennent de nombreux autres auteurs de leur génération marqués par l’esthétique et la narration japonaise — en est à son 23e volume paru chez Delcourt en novembre dernier, alors qu’à l’origine seuls six tomes étaient prévus : un pour chacun des protagonistes.
« Les Mythics » T12 dessiné par Alice Picard.
« Strike ».
Très inspirée par les mangakas Rumiko Takahashi ou Misturu Adachi, Patricia Lyfoung appréciait aussi la bande dessinée européenne et ce que peuvent faire des auteurs comme Enrico Marini, Bernard Yslaire ou Jean-Pierre Gibrat.
En dehors de « La Rose écarlate », d’« Un prince à croquer » et des « Mythics »,
- elle a participé à l’album collectif « Rêver l’aventure : les chansons de Pascal Obispo en BD » proposé aux éditions Soleil — filiale de Delcourt — en 2006,
- a publié les planches d’une histoire d’amour sur fond de base-ball (« Strike ») dans un style encore plus « manga » dans le magazine trimestriel Coyote Mag,
- et a écrit le scénario d’une romance de la collection Strawberry (chez Soleil) dessinée par sa collègue Manboou en 2010 : « Comme ton ombre ».
« Comme ton ombre ».
Depuis 2019, elle évoquait aussi l’envie d’adapter le roman « Raison et Sentiments » de Jane Austen, sans que ce projet alléchant se soit vraiment concrétisé…
Dans le communiqué de presse du groupe Delcourt, son éditeur de toujours, Thierry Joor a tenu à saluer « une artiste d’exception, dotée d’un talent rare pour raconter des histoires qui transcendent les âges et les cultures. Sa capacité à mêler influences franco-belges et mangas a participé à faire évoluer les codes de la bande dessinée contemporaine et ouvert la voie à une nouvelle génération d’auteurs. »
La rédaction de BDzoom.com adresse ses plus sincères condoléances à la famille et à ses proches, et particulièrement à Philippe Ogaki.
Gilles RATIER
