Né en 1938, l’hebdomadaire belge Spirou est interdit par la censure décrétée par les occupants allemands en septembre 1943. À sa disparition, 50 000 lecteurs adhérents des ADS — Les Amis de Spirou, dont le code d’honneur a été rédigé par le Fureteur — se trouvent doublement orphelins. Six d’entre eux habitant Charleroi, le fief des éditions Dupuis, entrent en résistance, inconscients des dangers que représente cet engagement. Un récit malin touchant et nostalgique,non dénué d’humour, avec Spirou — le journal — et sans Spirou — le héros.
Lire la suite...« Les Amis de Spirou » : le deuxième opus d’une œuvre originale au goût nostalgique…
Né en 1938, l’hebdomadaire belge Spirou est interdit par la censure décrétée par les occupants allemands en septembre 1943. À sa disparition, 50 000 lecteurs adhérents des ADS — Les Amis de Spirou, dont le code d’honneur a été rédigé par le Fureteur — se trouvent doublement orphelins. Six d’entre eux habitant Charleroi, le fief des éditions Dupuis, entrent en résistance, inconscients des dangers que représente cet engagement. Un récit malin touchant et nostalgique,non dénué d’humour, avec Spirou — le journal — et sans Spirou — le héros.
À Lorient, en octobre 1943, un U-boot allemand livre une étrange caisse, au contenu mystérieux, destinée à rallier Berlin. Au même moment, à Charleroi, Spirouette disparaît après avoir été attaquée par une bande de voyous rexistes conduite par le redoutable Poildur. Sous les pseudonymes de Flup, Tondu, Tif, Valhardi et Spip, cinq jeunes ADS intrépides qui publient une feuille antinazie partent à la recherche de la blonde Miche, alias Spirouette.
Traqués par les « Fridolins », les jeunes Carolorégiens se retrouvent bloqués au fond d’une des nombreuses mines de la région où les mineurs dissimulent des explosifs destinés aux résistants.
Pendant ce temps, Jean Doisy, qui occupait — avant son interdiction — la fonction de rédacteur en chef de Spirou, dissimule des enfants juifs dans le camion qui transporte costumes et décors du théâtre du Farfadet.
Nos héros sont émerveillés de croiser la route de celui qui s’adressait à eux dans leur cher journal sous la signature du Fureteur.
L’occasion, pour cette figure de la résistance belge, de leur raconter avec humour l’histoire de la création de l’hebdomadaire des éditions Dupuis.
Encerclés par des occupants allemands bêtes et méchants, enfants et adultes seront sauvés par l’intervention inattendue de l’hôte de la caisse mystérieuse, dont le camion (lequel ralliait Berlin) est fort opportunément en transit à Charleroi. Nous vous laissons le soin d’en découvrir l’identité dans les dernières pages de cet album — riche en rebondissements — qui en compte 72.
Crédible, ce récit à première vue farfelu mêle avec humour personnages vrais et fictifs, évoluant dans des décors réels et nostalgiques : les clins d’œil à l’hebdomadaire Spirou ne manquent pas de sel. Le dessin dynamique, qui restitue avec justesse la Belgique des années 1940, n’est pas sans évoquer l’univers bon enfant de la série « Quick et Flupke ». Ce second volume confirme les qualités rencontrées dans le premier tome de cette bande dessinée originale (1). Scénariste et dessinateur ne ménagent pas leurs efforts, afin de permettre aux lecteurs d’aujourd’hui de s’identifier aux ADS de jadis. Raconter Spirou sans Spirou : une idée à première vue incongrue, qui se révèle une agréable surprise.
Notons que la reproduction d’une carte d’identité des Amis de Spirou est offerte aux abonnés de l’hebdomadaire à l’occasion de la prépublication de ce récit dans le n° 4526 de Spirou (du 8 janvier 2025).
En fin d’album, un dossier rend hommage à l’action héroïque de Jean Doisy et de son théâtre du Farfadet.
Né à Reims le 28 novembre 1969, Jean-David Morvan suit les cours de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles avant de découvrir qu’il est fait pour écrire des histoires.
Il devient dans un premier temps LE spécialiste français du manga,signant de nombreux récits inspirés par les bandes dessinées japonaises, dont « HK » et « Nomad ».
Il trouve le succès avec « Sillage » chez Delcourt, dessiné par Philippe Buchet.
Il multiplie les créations, signant également quatre épisodes des aventures de « Spirou et Fantasio » pour José Luis Munuera. Depuis quelques années, il est devenu un spécialiste des récits se déroulant sous l’occupation allemande : « Irena », une série de cinq albums à partir de 2017 pour David Évrard chez Glénat, puis en 2022 « Simone ». Aux éditions Dupuis, en 2021, avec le concours de Madeleine Riffaud et Dominique Bertail, il propose « Madeleine, résistante ». Toujours dans le même créneau, il écrit « Adieu Birkenau » aux éditions Albin Michel.
David Évrard, qui signe à ses débuts E 411 (du nom de l’autoroute qui relie Paris à Bruxelles), est né le 6 juillet 1971 à Cologne, en Allemagne. Il suit les cours de l’Institut Saint-Luc, crée en 1990, dans l’hebdomadaire Bonjour, « Max et Bouzouki » : une série à succès écrite par Falzar et dont 14 albums sont édités par Kennes. Après diverses créations fugitives, à partir de 2017, il signe pour les éditions Glénat les cinq albums d’« Irena », écrits par Jean-David Morvan,puis commence « Simone » avec le même scénariste. Notons encore qu’il a entamé, en 1995, une longue collaboration avec les éditions publicitaires Une bulle en plus.
Benoît Bekaert, qui signe Ben BK, est un coloriste né le 25 novembre 1980 à Etterbeek (Bruxelles-Capitale). Il se lance dans la mise en couleurs après avoir fréquenté l’Institut Saint-Luc. Il travaille sur plus de 200 albums, dont « Tamara », « Kaamelott », « Nathalie »… En plus des couleurs, il assiste David Évrard pour les dessins de ce second album.
Henri FILIPPINI
(1) Voir sur BDzoom.com : Les aventures du fan-club de Spirou pendant l’Occupation !.
« Les Amis de Spirou T2 : Un ami de Spirou a du cran, il sait dire oui ou non… » par David Évrard, Ben BK et Jean-David Morvan
Éditions Dupuis (15,95 €) — EAN : 9782808507691
Merci pour la mise en valeur de cette très sympathique série.
Dommage qu’aucun libraire n’en fasse véritablement autant, et que personne ne se soit dit qu’il valait par exemple bien un ex-libris. De très nombreuses planches s’y prêteraient pourtant parfaitement, sans compter le fait que les auteurs auraient certainement été partants pour nous gratifier d’un dessin original.