Luc Collin, dit Batem, surtout connu pour sa reprise du « Marsupilami » (sollicitée par André Franquin lui-même, à partir de 1987), sort un peu de sa zone de confort, après avoir réalisé 33 opus mettant en scène le célèbre animal fantastique, sur scénarios de Franquin et Greg, Yann, Éric Adam et Xavier Fauche, Dugomier, Stéphan Colman… En effet, acoquiné une nouvelle fois à son complice humoriste Nicolas Pothier (1), il vient d’enluminer — de son expressif trait proche du créateur de Gaston Lagaffe, mâtiné ici d’un obligatoire style disneyen — quatre courtes, mais hilarantes aventures de Fantomiald ; lequel a, ainsi, droit à son propre album dans la collection Disney/Glénat qui propose des créations originales, en laissant une certaine liberté artistique aux auteurs ! (2)
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Le début : “7 et 8 février 2007. Je redeviens dessinateur de Charlie pour suivre le procès des caricatures de Mahomet. Je ne suis ni journaliste ni dessinateur de presse. Je voudrais prendre des notes d’auteur de bandes dessinées : rendre compte …
Le début : “7 et 8 février 2007. Je redeviens dessinateur de Charlie pour suivre le procès des caricatures de Mahomet. Je ne suis ni journaliste ni dessinateur de presse. Je voudrais prendre des notes d’auteur de bandes dessinées : rendre compte de l’intégralité des débats (…) Je suis fils d’avocat et ai eu la chance de fréquenter très tôt les prétoires. Je crois que c’est instructif, de raconter un procès du début à la fin.”
Joann Sfar
Notre avis : Le 22 février, Charlie Hebdo a gagné le procès qui lui était fait pour avoir publié les caricatures danoises (et d’autres) du prophète Mahomet. Aucune injure à caractère raciste, donc (c’est sous cet intitulé qu’avaient été déposées les plaintes), a ainsi estimé le tribunal. Il n’en subsiste pas moins un débat exemplaire sur la liberté d’expression retranscrit avec talent et vivacité par Joann Sfar, dont tous ceux qui trouvent qu’il dessine trop vite ou trop approximativement ne pourront que constater à quel point sa subtilité cérébrale s’accomplit parfaitement dans l’urgence. En prime, quelques réflexions personnelles et tendres sur l’enfance d’un auteur fils de magistrat et qui redécouvre, après 15 ans, les salles d’audience.
Laurent Turpin