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Fantomiald vu par Batem : le dessinateur du Marsupilami !

28/10/2024
Par Gilles Ratier

Luc Collin, dit Batem, surtout connu pour sa reprise du « Marsupilami » (sollicitée par André Franquin lui-même, à partir de 1987), sort un peu de sa zone de confort, après avoir réalisé 33 opus mettant en scène le célèbre animal fantastique, sur scénarios de Franquin et Greg, Yann, Éric Adam et Xavier Fauche, Dugomier, Stéphan Colman… En effet, acoquiné une nouvelle fois à son complice humoriste Nicolas Pothier (1), il vient d’enluminer — de son expressif trait proche du créateur de Gaston Lagaffe, mâtiné ici d’un obligatoire style disneyen — quatre courtes, mais hilarantes aventures de Fantomiald ; lequel a, ainsi, droit à son propre album dans la collection Disney/Glénat qui propose des créations originales, en laissant une certaine liberté artistique aux auteurs ! (2)

Le fil conducteur est le même pour cet inventif quartette totalisant 46 pages truffées de jeux de mots (« Un don sans travail », « Embauches & embûches », « Ennuis au musée » et « Bonbons, zombies et ventilateurs ») : Donald doit impérativement trouver un travail, car son Onc’ Picsou s’est mis en tête de lui faire payer un loyer pour le domicile qu’il occupe et qui lui appartient… Or, si son paresseux neveu ne règle pas très vite son dû, le canard multimilliardaire récupérera sa maison où, dans la cave, se dissimule le repaire de… Fantomiald : le justicier de Donaldville qui n’est autre que Donald ! Pour régler ses factures, et éviter que Picsou découvre qui se cache sous le masque du super-héros, Donald enchaîne alors, sans beaucoup de succès, tous les métiers que lui propose l’Agence du travail : facteur, peintre, déménageur ou encore livreur de produits laitiers.

On passe vraiment un très bon moment à la lecture de ces quatre historiettes sans prétention, où les amateurs de l’univers de Donald Duck — notamment de sa veine transalpine publiée dans Topolino (Fantomiald ayant été créé, en 1969, par Giovan Battista Carpi aux dessins et Guido Martina aux textes, pour les éditions italiennes de Disney, sous le nom de Paperinik) — retrouveront nombre de personnages bien connus.

Que ça soit Riri, Fifi et Loulou, les Rapetou (qui cambriolent le musée d’Art moderne de la ville), le génial inventeur Géo Trouvetou, Flairsou (le meilleur ennemi de Picsou, lequel Flairsou vient de dépasser ce dernier dans le classement des plus riches du pays établi par le magazine Flouz) ou Gontran Bonheur… mais aussi des zombies givrés qui déambulent dans les rues sous l’emprise de bonbons rafraîchissants ! Pas sûr qu’avec tout ça, Donald réussisse à rétablir l’ordre à Donaldville, tout en préservant son identité secrète !

Batem nous prouve donc qu’il a d’autres cordes à son arc avec ce mélange de style graphique (mis en valeur par les couleurs adéquates du studio Cerise)… et le scénariste multigenre Nicolas Pothier — qui a sorti, en mai, un remarqué « Mickey contre l’Alliance maléfique » avec Johan Pilet, dans la même collection Disney/Glénat — semble se complaire tout à fait dans cet univers, pour notre plus grand plaisir !

Gilles RATIER

(1) Nicolas Pothier et Batem ont déjà travaillé ensemble sur une page de l’album « Mickey All stars » : un collectif de gags réalisés par de nombreux contributeurs et publiés chez Glénat pour les 90 ans de Mickey, en 2019 ; voir : Un exquis et bien vivant cadavre exquis pour les 90 ans de Mickey !.