« Lady S » : charme, diplomatie et terrorisme pour la 17e fois…

Conté en 2003 par Jean Van Hamme pour Philippe Aymond et poursuivi un temps par son dessinateur devenu auteur complet, le destin de l’énigmatique Lady S est, depuis le précédent volume, entre les mains de Laurent-Frédéric Bollée. Shania Rivkas, plus connue sous le nom de Lady S, a pris un nouveau départ sous la plume inventive d’un scénariste qui n’a plus rien à prouver, sinon qu’il n’est jamais à court d’imagination. Espionnage, terrorisme etpolitique, mais aussi beaucoup de charme sont présents dans le second épisode de ce premier diptyque, qui en laisse espérer beaucoup d’autres. Un nouveau départ sur les chapeaux de roue pour Lady S ! Il

Achgabat : capitale du Turkménistan. Le crâne rasé dissimulé par une perruque blonde, Shania Rivkas est chargée de pénétrer de nuit dans la demeure d’un oligarque russe, pour y laisser des tracts dénonçant une dictature soutenue par le Kremlin. Elle est surprise et capturée par des gardes, alors qu’elle vient de découvrir, dans une chambre, son propre fils Alexis. Un bandeau sur les yeux, la belle espionne est sur le point d’être précipitée dans un bain de souffre incandescent…

Le premier des deux épisodes proposés par Laurent-Frédéric Bollée (voir https://www.bdzoom.com/188392/actualites/le-retour-de-lady-s-mourir-peut-attendre%e2%80%89/) commence huit ans avant ces événements dramatiques. Après le décès de sa tante Ivana en Indonésie, Shania confie à son ami Conrad (de la CIA) qu’elle vient d’accepter — à la demande du Premier ministre Badou Ndiama — de conduire un convoi humanitaire de médicaments au Mawali, pour le compte d’Action 19. Le sol de ce petit pays voisin de l’Égypte regorge de samarium : une terre rare convoitée par les militaires comme par les terroristes. Shania croise la route de Simo, le fils de Ndiama,radicalisé sous le nom d’Abdul El-Rakim, lequel retient en otage une vingtaine d’étudiantes. Voici une fois encore la belle espionne au centre d’un jeu dangereux…

Tout en respectant l’esprit de la série impulsé par son créateur Jean Van Hamme, Laurent-Frédéric Bollée construit une riche intrigue, en prenant plaisir à faire intervenir des personnages imaginés par ses prédécesseurs. Un véritable régal pour les lecteurs fidèles de la série, toujours demandeurs de retrouvailles, en outre tout à fait justifiées.

Loin d’être bouclé, ce diptyque laisse beaucoup de questions en suspens, et notamment Shania elle-même qui, huit ans plus tard, est toujours en situation difficile au bord de son lac de souffre. Affaire à suivre…

Né le 13 février 1968 à Paris, Philippe Aymond y étudie les arts plastiques. En 1989, il cosigne avec Hugues Labiano et Philippe Chapelle — sous le contrôle de Jean-Claude Mézières — les quatre albums de « Canal Choc » écrits par Pierre Christin. Il dessine « ApocalypseMania » avec Laurent-Frédéric Bollée, puis « Lady S » avec Jean Van Hamme,à partir de 2003. On lui doit aussi une reprise en trois volumes de « Bruno Brazil » (avec Bollée), « Est-Ouest » (avec Christin), « Highlands » : un diptyque dont il est l’auteur complet… Avec son trait réaliste soigné, il figure parmi les meilleurs dessinateurs classiques de sa génération.

Né le 9 juillet 1967 à Orléans, Louis-Frédéric Bollée est détenteur d’une maîtrise de journalisme. Tout en se livrant à cette activité, il écrit son premier scénario en 1988, « Les 13 Transgressions », dessiné par Al Coutelis, pour le Vaisseau d’argent de Christian Godard. Quatre ans plus tard, il propose « Spartakus, Fatal Carnaval » (pour Michel Valdman). Viennent ensuite de nombreuses collaborations : « A.D. Grand-Rivière » (pour Al Coutelis de nouveau), « ApocalypseMania » (avec Philippe Aymond), puis une reprise de « Bruno Brazil » (toujours avec Philippe Aymond), « Billy Stockton » (le sixième épisode de « XIII Mystery » dessiné par Steve Cuzor), le collectif « L’Ultime Chimère », « Terra Australis », puis « Terra Doloris » (pour Philippe Nicloux), « Deadline » (pour Christian Rossi), « La Bombe » (pour Denis Rodier)… Après une longue période d’apprentissage, Louis-Frédéric Bollée est devenu — depuis quelques années — un scénariste incontournable.

Henri FILIPPINI

«Lady S T17 : Au nom du père, du fils et du samarium» par Philippe Aymond et Louis-Frédéric Bollée

Éditions Dupuis (13,50 €) — ISBN : 979-1-0347-6984-1

Parution 13 septembre 2024

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Une réponse à « Lady S » : charme, diplomatie et terrorisme pour la 17e fois…

  1. Patrick BOUSTER dit :

    Seconde partie réussie de cette histoire du duo Aymond-Bollée qui a l’habitude depuis longtemps (ApocalypseMania) de travailler ensemble.
    Excellent démarrage des ventes en 1ère semaine (sur 2 jours seulement, étant sorti le 13/09) et en 2ème semaine, mieux que le tome 16 précédent. En général c’est l’inverse ! La couverture, revenue aux standards classiques et éprouvés du genre, inspirée d’un film (cherchez lequel), a peut-être fait la différence.

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