20 BD jeunesse, des primo-lecteurs aux adolescents : pour buller cet été…

Traditionnellement, en ce début du mois de juillet, pour la dernière chronique jeunesse avant des vacances méritées, nous vous donnons 20 idées de lectures destinées à nos chers enfants : des tout petits aux presque adultes. Pour faire simple, nous vous rappelons dix titres qui nous ont enthousiasmés – et dont nous vous avons parlés sur BDzoom.com depuis janvier – auxquels nous ajoutons dix titres récents que nous ne vous avons pas encore présentés, faute de place dans notre rubrique hebdomadaire. En vous souhaitant un bel été et de belles vacances… Prenez soin de vous !

Commençons cette ultime chronique de la saison 2023-2024 par un Top 10 des titres déjà traités dans la rubrique jeunesse de notre site. Sélection à la subjectivité assumée, que nous vous proposons tout de suite…

« Jungle Book » T1.  Une belle curiosité, le relecture toute personnelle du « Livre de la Jungle » de Rudyard Kipling par Anne Quenton. Jugez-en plutôt : dans un monde où les animaux ont pris le dessus sur les hommes, Moogli est une jeune orpheline élevée par une famille de loups anthropomorphes au sein de laquelle elle a du mal à trouver sa place. Sa famille humaine a été massacrée par le terrible Shere Khan : un tigre, lui aussi anthropomorphe, tueur d’humains. Owen et Raksha, un couple de loups, qui vit à l’écart de la meute dans une ferme isolée, la recueille au péril de leur vie et l’élève avec leurs deux fils.

La jeune autrice Anne Quenton propose, dans ce triptyque, une relecture intéressante et audacieuse du « Livre de la jungle » de Kipling. Des animaux anthropomorphisés s’affrontent dans un monde apocalyptique, dont les humains ont été pratiquement tous chassés. Loin de l’adaptation de Disney, les aventures de la jeune Moogli ont de quoi captiver un jeune lectorat avide de sensations fortes et de récits originaux.

« Atomick Lucas » T1. Dans les collèges, de nos jours, le harcèlement n’a pas de limite. Ainsi, le tendre Lucas est-il littéralement scotché à son casier, qui plus est la tête en bas, dans le couloir de son établissement scolaire. Et pourtant, il sourit béatement. Ce qui a le don d’énerver profondément son amie Julia, qui est en fait sa seule amie. Il commence à lui expliquer qu’il est simplement heureux, car c’est le jour de son anniversaire et que, ce soir, un superbe cadeau l’attend chez lui. C’est ce moment que choisit un surveillant pour surgir et, devant le bazar qui règne devant la salle de cours, décide de les punir tous les deux d’une heure de retenue. Lucas est effondré, tout ce qu’il souhaite, c’est rentrer au plus vite chez lui. Il piaffe tellement d’impatience qu’il confie un secret inavouable à Julia : son cadeau ce n’est rien moins que l’incroyable pierre de Gloom capable d’exaucer tous les vœux, vraiment tous les vœux que lui soumet celui qui la touche !

Le duo de jeunes adolescents fonctionne bien, car comme dans tous les bons duos de fiction, leurs différences se répondent : Lucas est plutôt passif, quand Julia est une boule d’énergie ; le premier est d’un optimisme un peu enfantin, quand la jeune fille s’engage dans une écologie très vite punitive. Le sens du rythme et un humour parfois nonsensique du scénariste de la série à succès « Journal d’un noob » assurent une lecture agréable à ce premier volume d’une série annoncée. Le dessin très coloré, qui sait aller à l’essentiel, de l’Italienne Francesca Carità, assume le côté farfelu d’un récit qui vise à divertir tous les lectorats, dès l’âge de dix ans. Ses exagérations, comme un super-héros qui ressemble tellement à un haricot vert en slip blanc que Lucas le surnomme Haricotboy, rapproche le récit d’un univers cartoonesque dans lequel tout est possible, surtout les délires les plus improbables.

Nul doute que le prochain volume de la série poursuivra sur cette veine délirante mais bienveillante.

« Poltron Minet T2 : Le Protocole Seth ». Dans le premier volume de « Poltron minet », nous avons fait connaissance d’un jeune chaton perdu dans la nature, quand la famille de sa jeune maitresse l’a oublié près de sa maison de vacances. L’occasion pour le minet assez poltron de découvrir une société animale originale ; loin de celle des hommes, mais tout aussi impitoyable. Le deuxième volume de cette série jeunesse réussie, avec plusieurs niveaux de lecture, est tout aussi dynamique que le premier, avec un côté plus sombre assumé, inquiétant et prenant.

On retrouve dans le deuxième volume de la série toutes les qualités narratives et graphiques entrevues dans le tome inaugural. Cette fable intelligente, avec des rebondissements intéressants et des dialogues plein d’esprit, propose plusieurs niveaux de lecture : de quoi être intrigué par les caractères et les évolutions d’animaux anthropomorphes dotés d’une épaisseur psychologique certaine. Ce volume enrichit les thématiques proposées dans le volume précédent sur la condition animale ou les contraintes parfois perverses de toute vie en société avec une critique des expériences menées sur des animaux de laboratoire et une dénonciation des activités cynégétiques, notamment de la chasse à cour.

Le graphisme aquarellée de Madd fait toujours merveille, tout autant dans les douces séquences animalières et campagnardes que dans les scènes d’affrontements ; lors desquelles ses couleurs pastel tempèrent une violence parfois explosive. Nous attendons désormais le troisième volume de la série qui nous promet encore de belles surprises, car nous sommes sous le charme du scénario fin de Cédric Mayen à l’équilibre entre poésie et politique et des aquarelles d’un dessinateur autodidacte talentueux.

« Gaspard et la marmite magique ».  Nous avons découvert l’autrice tchèque Katerina Cupova avec « R.U.R. : le soulèvement des robots » : une adaptation en bande dessinée de la pièce de théâtre éponyme de Karel Capek dans laquelle était inventé le mot robot en 1921. Elle nous revient avec cette bande dessinée jeunesse décalée et inventive.

Katerina Cupova adapte un conte traditionnel avec un esprit loufoque salutaire qui emporte résolument le récit vers les frontières d’un absurde amusé et amusant. Le lecteur exigeant est ravi par ce récit qui de rebondissements improbables en jeu parodique avec l’imaginaire des super-héros le transporte loin des sentiers battus et rebattus de la bande dessinée jeunesse.  Le dessin coloré et libre de l’autrice tchèque s’affranchit parfois des cases. Katerina Cupova affirme, avec « Gaspard et la marmite magique », sa grande inventivité narrative et graphique, loin des standards habituels. Bravo !

« Les Royaumes de Tiketone T1 : Les Reliques des morts vivants ». Perdre sa famille est le drame absolu. Le jeune Thomas est profondément traumatisé, après l’accident de voiture lors duquel ses parents et sa sœur ont disparu. Il pense pouvoir se réfugier dans les mystérieux royaumes de Tiketone. Il a convaincu ses camarades de l’orphelinat de le suivre vers ce monde imaginaire. Existe-t-il ou pas ? L’autrice Mélissa Morin réussit la gageure d’entretenir habilement cette ambiguïté sur près de 200 pages.

Ancienne designer de mode, Mélissa Morin est, depuis 2019, autrice de bande dessinée. Cette année-là parait « Céphéide » aux éditions Glénat qui précède « Chien hurlant » en 2022 aux éditions La Boîte à bulles. Cet album est le premier d’une trilogie jeunesse annoncée, dont le deuxième volume doit paraitre dès la rentrée 2024. « Les Reliques des morts vivants » est un récit original qui tient en haleine, car l’autrice maintient le suspense pour savoir si les royaumes de Tiketone existent ou non. Avec des personnages aux caractères complexes et bien affirmés, l’autrice réussit habilement à brouiller les frontières entre réel et fiction.

Le dessin semi-réaliste de l’autrice fluidifie un récit entre réel et imaginaire. Les cases de ce petit album sont aérées et parfois dynamisées, comme dans le manga, par des onomatopées qui se mêlent au dessin. La native du Pays basque confie ainsi que : « Être dessinatrice était un rêve d’enfant. J’ai été très influencée par « Naruto » et Jamie Hewlett, l’illustrateur de « Gorillaz ». C’est une fusion entre l’univers manga et un côté plus punk anglais. J’ai aussi été marquée par l’univers d’« À la croisée des mondes » de Philip Pullman. Mon style se définit par le foisonnement des détails et un usage particulier de la couleur. Plus l’histoire progresse vers l’imaginaire, plus je glisse d’un univers pastel vers des teintes psychédéliques. Je suis parfois frustrée par l’absence de son en bande dessinée, alors je mets de la musique à ma manière en animant le texte et les onomatopées ! »

« Murmures des sous-bois ». S’il est un album peu bavard, mais qui nous parle beaucoup, c’est bien celui-ci : où Poppy, la jeune héroïne, urbaine et accroc à son téléphone, découvre par hasard en promenant le chien de sa mère un environnement insoupçonné. Il suffit d’un trou dans une clôture où s’engouffre Pepper pour qu’elle découvre une forêt… et ses richesses.

Kengo Kurimoto, auteur de bande dessinée canadien vivant au Royaume-Uni, construit peu à peu, dans un format à l’italienne, un récit purement visuel, contemplatif s’il en est, honorant la nature et célébrant nos sens. On peut estimer qu’une telle morale est banale – elle l’est ! -, mais il est nécessaire de la répéter et l’artiste est très convaincant : le défilement des images dans les pas de son héroïne est incroyablement séduisant.

« Les Pestaculaires T1 : Âge tendre ». Tout n’est pas rose dans le Paris de la Belle Époque. Par exemple, dans le quartier populaire de Montmartre, c’est la zone : des enfants trainent toute la journée dans les rues et la nuit, des parents dévoyés utilisent leurs petites tailles pour qu’ils pénètrent et cambriolent de riches demeures… Mais ces enfants ont une éthique et décident de s’associer pour empêcher un crime : la bande des futurs Spectaculaires est née. « Les Pestaculaires » est la préquelle, amusée et amusante, de la série à succès « Les Spectaculaires ».

Pas besoin de connaitre la série d’origine pour apprécier cet album qui s’adresse à un lectorat plus jeune. Le dessin vif, expressif, à mi-chemin entre réalisme et caricature, d’Arnaud Poitevin dynamise un récit dans le ton des feuilletons du XIXe siècle. Il s’amuse ici à dessiner dans leurs primes jeunesses des personnages qu’il connait bien, sans leurs ornements habituels de l’âge adulte.Il est toujours amusant de découvrir la jeunesse de héros de bande dessinée. Après celles de Spirou, Blueberry ou Barbe-Rouge, celle des Spectaculaires ne dérogent pas à cette règle. De jeunes lecteurs, dès l’école primaire se passionneront pour les aventure d’un groupe d’enfants de leur âge, dans un Paris où la tour Eiffel est en construction. Les plus grands s’amuseront de dialogues divertissants et d’un scénario à rebondissements, tout comme dans les six volumes de la série mère qu’il est toujours agréable de relire à l’occasion.

« Bordeterre T1 : Les Âmes débordées » est le première volume d’une tétralogie annoncée qui nous a bluffé par la richesse de l’univers décrit, l’évolution de nombreux personnages parfaitement incarnés et le graphisme tout en mouvement et en nuances de Timothée Leman. Une bande dessinée à découvrir pour un lectorat ado-jeunes adultes.

Récit d’initiation mais aussi dystopie inventive et poétique, le premier volume de « Borderre » enchante le lecteur exigeant qui devra néanmoins attendre janvier 2025 pour lire la suite dans un tome 2 intitulé « Le Débordement des rebelles ».  

« Les 5 Terres – Demeus Lor ». On ne peut que saluer les qualités narratives et graphiques des « 5 Terres » : une série désormais culte. Les auteurs de la série se sont donnés les moyens de leurs grandes ambitions. Depuis 2019, l’intrigue complexe se développe sur cinq cycles de six albums chacun, portée par le magnifique dessin de Jérôme Lereculey. Entre le deuxième cycle qui vient de s’achever et le troisième qui débutera cet été, un récit complet vient s’intercaler : un spin-off intrigant autour du personnage emblématique du premier cycle : This Delliana, alias Demeus Lor.

« Demeus Lor » est un récit complet que l’on peut lire sans rien savoir du reste de la série. Ce spin-off qui se suffit à lui-même éclaire des parts d’ombre d’un des personnages les plus secrets des différents cycles. This est courageux, mais influençable ; il sait se battre, mais doute continuellement des raisons de la faire. C’est par lui que l’on est entré dans le premier cycle qui se termine sur son départ d’Angléon. Vous l’aurez compris, ce récit condense toutes les qualités de la série en 64 pages que l’on lit d’une traite, tant l’intrigue est riche, variée et relancée par de nombreux rebondissements. Nous sont ainsi présentés une quinzaine de personnages à la psychologie complexe et aux motivations composites. De quoi traiter de belles thématiques déjà explorées dans les deux premiers cycles : en plus des complots et des luttes politiques et d’un questionnement sur les valeurs de liberté et de fraternité, l’opposition entre collaboration et résistance est au cœur du récit, tout comme celui du peuple en armes et de sa possible manipulation.

« (Dé)rangée » T2. Nous avons fait connaissance de Fleur, une jeune adulte à la vie normale, trop normale, banale même, dans le premier volume de « (Dé)rangée ». Tout change quand sa petite voix intérieure se matérialise étrangement devant elle. Elle est forcée de l’écouter pour se prendre en main, retrouver l’estime de soi et, enfin approcher d’un certain bonheur. Mais pourquoi donc Line, sa voix intérieure, l’accompagne-t-elle encore ? En quoi doit-elle toujours aider Fleur ? Celle-ci est-elle encore dérangée ? Pour le savoir, plongez- vous dans le deuxième volume de « (Dé)rangée » : une bande dessinée originale, finement construite et dessinée.

Nous avons été enchanté par la lecture de ce diptyque : charmante comédie contemporaine menée de main de maître-scénariste par Manon Henaux qui s’occupe ici aussi de la mise en couleurs. Pour son premier scénario, la coloriste réussit à construire un récit léger, mais jamais manichéen, autour de l’affirmation d’une jeune femme qui écoute enfin son inconscient pour s’affirmer comme adulte ; autant dans ses choix professionnels que pour ses amours ou que pour se libérer d’amitiés toxiques, voire pour construire une relation apaisée avec ses parents.

Vous le constatez, la série développe de belles et riches thématiques, enrichies dans le second volume par un questionnement sur l’addiction aux réseaux sociaux et l’importance d’entretenir des relations amicales sincères par une écoute renouvelée et toujours active de l’autre.

À ces dix titres, nous en ajoutons dix autres dont nous vous recommandons tout autant la lecture, avec une attention particulière cette année aux titres traitant des Jeux olympiques…

« Rosa & Louis ». Frère et sœur, Louis et Rosa vivent avec leurs parents dans un château où ils sont les seuls à pouvoir voir et communiquer avec les fantômes des anciens habitants ayant vécu dans la grande bâtisse. Ces anciens chevaliers et princesses sont fort sympathiques et Rosa et Louis peuvent plaisanter avec eux.

C’est une bande dessinée amusante et amusée, dont le récit s’articule autour de la découverte d’une bande de fantômes peu effrayants par une fratrie débordante de vitalité. Les jeunes lecteurs peuvent dévorer de courtes histoires en deux planches adaptées à leur âge, tout comme les gags toujours bienveillants. C’est la première bande dessinée traduite en français de Ferdinand Lutz : un auteur allemand récompensé pour ses strips publiés dans la presse et son travail sur des films d’animation.

« Le Fil de l’histoire raconté par Ariane & Nino - Les Jeux olympiques : le seigneur des anneaux ». Certaines séries dépassent l’adage mille fois rabattu qui rappelle qu’il est plus facile d’apprendre en s’amusant. Au-delà de ce lieu commun, quand des albums BD offre le fond – de solides connaissances, précises et concises – sous une forme agréable, amusée et amusante, force est de reconnaitre la réussite d’un projet éditorial ambitieux. C’est le cas du « Fil de l’histoire raconté par Ariane et Nino » : une série qui offre aux plus jeunes, et pas seulement, l’occasion de mieux comprendre certains épisodes de notre passé.

Dans un entretien sur le site casesdhistoire.com, Fabrice Erre confiait sa méthode documentaire : « Je multiplie les sources autant que possible : des ouvrages pour les enfants, car je dois m’adapter à un certain niveau de langage auquel je ne suis pas tellement habitué, mais aussi des livres de chercheurs, des sites d’information, tout ce qui peut me permettre de faire la sélection la plus pertinente d’informations, et de croiser les regards. Il y a une recherche d’anecdotes bien sûr, pour de temps en temps fixer l’attention, mais j’essaie, comme en classe, d’en faire simplement un moyen d’aller vers un fond plus solide. »

Le dessin clair et très vivant de Sylvain Savoia dynamise un récit toujours en mouvement, au service d’une vulgarisation scientifique fort bien documentée et présentée, avec ce qu’il faut d’humour pour intéresser des plus petits aux plus grands. Dans ce volume, Ariane et Nino se renseignent sur l’histoire des Jeux olympiques depuis leur création durant l’Antiquité jusqu’aux Jeux de Paris en 2024. En fin d’ouvrage ; des informations complémentaires sur les personnages historiques, les sites olympiques antiques et contemporains, sur les Jeux paralympiques, ainsi qu’une chronologie.

« Histoires incroyables des Jeux olympiques & paralympiques ». Un panorama de l’histoire des Jeux olympiques et paralympiques et de leur évolution, entre les premiers jeux de l’ère moderne et ceux de Paris 2024, à travers les portraits et récits de grands champions et de sportifs anonymes.

Au total 224 pages d’histoires, d’anecdotes et de sportifs exceptionnels, dans un ouvrage très illustré et très riche qui fait alterner les séquences en bande dessinée et les pages documentaires. Très belle réalisation !

« Run to Heaven » T1. 2036, alors qu’un conflit armé oppose les îles du Nord et du Sud d’Arrecquero, Fee tente de vivre sa vie d’adolescente. Chaque jour, elle espère apercevoir le navire de sa mère, partie au combat. Marginale et passionnée, la jeune fille compte participer à la fête du sport, organisée durant la trêve des Jeux mondiaux. Mais la joie laisse bientôt place à l’horreur de la guerre.

Ce manga dynamique, au style graphique nerveux et précis, traite du sport et de la guerre de manière directe et intelligente. Le contexte est fort bien posé et une dizaine de personnages bien caractérisés évoluent subtilement tout au long des 280 pages de l’album. Enfant d’expatriés vietnamiens, Toan ne veut pas donner ici une vision manichéenne de la guerre. Il offre dans ce récit initiatique de science-fiction des pistes de réflexion sur la complexité des rapports familiaux, la véracité des histoires qui façonnent tout individu ou le rôle ambivalent du sport : outil de propagande, mais aussi force émancipatrice.

« Les Petits Mythos présentent les Jeux antiques ». À l’occasion des Jeux olympiques à Paris en 2024, les Petits Mythos partent à la découverte des origines mythiques des Jeux olympiques, mais aussi des autres manifestations sportives de l’Antiquité : comme les Jeux pythiques à Delphes, les Jeux isthmiques à Corinthe ou encore les Jeux héréens à Olympie, réservés aux femmes.

Un album à mi-chemin entre documentaire et bande dessinée où les héros enfants de la mythologie grecque découvrent l’importance du sport dans la Grèce antique.

Un humour malicieux et une bonne connaissance du sujet agrémentent une bande dessinée, au dessin souple, très lisible, que nous conseillons aux plus jeunes pour s’instruire en s’amusant.

« Lore Olympus » T6 . Jeune déesse du printemps, Perséphone est nouvelle dans l’Olympe. Au cours d’une soirée, elle rencontre Hadès : souverain charmant, mais incompris des Enfers, et tombe immédiatement sous son charme. Tout s’accélère alors… Perséphone doit maintenant naviguer entre les jeux stratégiques et les relations déroutantes qui régissent le monde des dieux, tout en trouvant sa place et en affirmant son pouvoir. Dans cet épisode, Hadès retrouve Perséphone avant Zeus. Ce temps passé ensemble, caché des autres, les rapproche davantage. Mais Apollon, Menthé et Thétis ne sont pas loin. De son côté, Héra choisit le camp de Perséphone et s’attaque à Apollon.

Cette bande dessinée regroupe 25 épisodes sur 175 de la série parue sur une plateforme internet. Ce webtoon a été remarqué (cinq millions de lecteurs, 970 millions de vues sur Webtoon) et a remporté de nombreux prix dont celui des lecteurs Goodreads dans la catégorie roman graphique. Dans de courts chapitres, nous croisons les dieux grecs dans un monde contemporain. Leurs romances se dévoilent forcément sur les réseaux sociaux dans un monde connecté. Le récit est intelligemment construit et adapté à une lecture en ligne : peu de décors, beaucoup de gros plans, narration diluée. Cette réécriture contemporaine de l’enlèvement de Perséphone par Hadès met en avant des thématiques actuelles : telles que les violences sexuelles, la dépression ou le féminisme. Une Å“uvre intrigante, à suivre maintenant sur papier, de quoi gagner de nouveaux lecteurs.

« Le Caillou ». Hypersensible, Timéo, huit ans, a peur de la ville, de l’inconnu et des autres. Pour le rassurer, sa grand-mère lui donne un caillou magique qui lui permet de recommencer la même journée et d’apprivoiser ses angoisses. À l’école, le garçon rencontre la jeune manouche Roya. Bien qu’ils vivent dans des mondes différents, ils s’entraident lorsqu’ils sont projetés dans une folle aventure.

Un album touchant, bien écrit et dessiné, avec une grande sensibilité. À la manière du film « Un jour sans fin » avec Bill Murray, les auteurs imaginent une journée revécue indéfiniment par leur personnage principal, avec cette fois, d’autres personnes inclues dans la boucle temporelle et, comme toile de fond, une école, une maison champêtre et un camp de gitan. Un très beau conte intemporel qui traite de thématiques universelles : comme le harcèlement scolaire, la peur de l’inconnu, l’acceptation de la différence et l’approche de la mort. Marion Bulot adapte le récit avec une touche onirique, quand les personnages sont représentés en animaux de nos campagnes. Les auteurs, professionnels de l’animation, travaillent déjà à une adaptation animée de la bande dessinée.

« Petit Requin » T1. Les aventures attendrissantes d’un bébé requin qui observe les étoiles, mange une glace, joue au bowling ou vient en aide aux autres animaux dans la ville de Yauo ou Haut-poisson.

Aux yeux de Petit Requin, ces petits bonheurs du quotidien sont une source d’émerveillement et d’amusement inépuisable.

Ce manga est destiné aux primo-lecteurs par des histoires très courtes bienveillantes et chaleureuses, bien qu’empreintes de nostalgie.

Elles ont pris naissance sur le web, avant d’être publiées par Kadokawa en plusieurs volumes. Devant le succès rencontré par la série, une version animée a été produite, disponible au Japon et sur Internet (sous-titrée en anglais).

« Les Sortilèges de Zora T4 : Le Monde de dessous ». De nos jours, Zora, une jeune sorcière de 12 ans, vit dissimulée à Paris avec sa grand-mère Babouchka. Désireuse d’offrir une existence normale à sa petite-fille, Babouchka envoie Zora au collège, contre son gré. Elle y découvre le quotidien d’une jeune fille de son âge, entre amitiés et premières histoires d’amour. Mais Zora n’est pas prête à abandonner la magie pour devenir comme tout le monde. Dans cet épisode, Edgar, le corbeau de la sorcière Zora, est kidnappé. La jeune fille mène l’enquête, prête à tout pour retrouver son fidèle compagnon et découvrir qui est son mystérieux ravisseur, même si pour cela il faut se rendre dans un endroit sombre et très inquiétant.

Cette série jeunesse sait jouer d’un thème classique ; une sorcière mal à l’aise dans le monde des Nonsorciers, mais loin de se cantonner à une nouvelle version d’une Harry Potter au féminin, « Les Sortilèges de Zora » confrontent intelligemment la jeune héroïne à des adolescents de son âge, en qui, malgré ses préventions, elle se retrouve progressivement. De quoi développer avec humour et une certaine subtilité de belles thématiques universelles : comme l’acceptation de la différence, la nécessité de la transmission entre les générations ou le besoin d’écoute et de partage entre amis à l’adolescence. Judith Peignen a su créer des personnages aux tempéraments forts, attachants par leur complexité et leur envie de vivre leur passion. Son scénario finement ciselé est mis en images de manière efficace, douce et expressive, par Ariane Delrieu. Son trait moderne, souple, et coloré, est remarquable dans les séquences de magie quand apparait le havre de paix de Zora et de sa Babouchka : un manoir magique en plein cœur de Paris auquel on accède par une marmite qui monte et qui descend.

« Pourquoi je suis comme ça ? », Anne, une jeune fille en surpoids, subit à l’école des commentaires et des moqueries sur son physique. Lorsque sa meilleure amie l’abandonne, elle s’isole.

Pour l’encourager à mincir, ses parents lui proposent cent couronnes pour chaque kilo perdu. Mais son régime devient hors de contrôle et entraîne des troubles alimentaires.

L’autrice norvégienne Jenny Jordhal entend sensibiliser par cet ouvrage aux troubles alimentaires et à la basse estime de soi qui peuvent mener à l’anorexie ou à la boulimie.

Son dessin simple touchera un vaste lectorat et notamment de jeunes lectrices et lecteurs. De quoi aborder ces questions complexes par un dialogue entre adultes et enfants.

Laurent LESSOUS (l@bd)

« Jungle Book T1 : La Meute » par Anne Quenton, librement inspiré de Rudyard Kipling

Éditions Dupuis (14,50 €) – EAN : 979-1-0347-6707-6

« Atomick Lucas » T1 par Francesca Carità et Pirate Sourcil

Éditions Jungle (12,95 €) – EAN : 978-2-822-24053-6

« Poltron Minet T2 : Le Protocole Seth » par Madd et Cédric Mayen

Éditions Dupuis (12,95 €) – EAN :  979-1-0347-5939-2

« Gaspard et la marmite magique » par Katerina Cupova

Éditions Glénat (22,00 €) – EAN :  978-2-344-06007-0

« Les Royaumes de Tiketone T1 : Les Reliques des morts vivants » par Mélissa Morin

Éditions Casterman (19,00 €) – EAN :  978-2-203-25489-3

« Murmures des sous-bois » par Kengo Kurimoto

Éditions Rue de Sèvres (18 €) – EAN : 9782810207732

« Les Pestaculaires T1 : Âge tendre » par Arnaud Poitevin et Régis Hautière

Éditions Rue de Sèvres (13,00 €) – EAN :  978-2-81020-422-9

« Bordeterre T1 : Les Âmes débordées » par Timothée Leman, d’après Julia Thévenot

Éditions Sarbacane (22,00 €) – EAN :  978-2377-31844-5-

« Les 5 Terres – Demeus Lor » par Sylvain Guinebaud et Lewelyn 

Éditions Delcourt (15,95 €) – EAN :  978-2-4130-7878-4

« (Dé)rangée » T2 par Manon Henaux et Greg Blondin

Éditions Bamboo (17,90 €) – EAN :  979-1-0411-0327-0

« Rosa & Louis » par Ferdinand Lutz

Éditions Sarbacane (13,90 €) – EAN :  979-1-0408-0414-7

« Le Fil de l’histoire raconté par Ariane & Nino - Les Jeux olympiques : le seigneur des anneaux » par Sylvain Savoïa et Fabrice Erre

Éditions  Dupuis (6,90 €) – EAN :  978-2-3903-4082-9

« Histoires incroyables des Jeux olympiques & paralympiques » par un collectif de dessinateurs et Tony Lourenço 

Éditions Petit à petit (21,90 €) – EAN :  978-2-38046-205-0

« Run to Heaven» T1 par Toan

Éditions Ankama (9,95 €) – EAN :  979-10-335-1784-9

« Les Petits Mythos présentent les Jeux antiques » par Philippe Larbier et Christophe Cazenove

Éditions Bamboo (11,90 €) – EAN :  979-1-0411-0329-4

 « Lore Olympus »  T6 par Rachel Smythe

Éditions Hugo BD (24,95 €) – EAN :  978-2-7556-7436-1

 « Le Caillou » par Marion Bulot et Joachim Hérissé

Éditions Dargaud (16,50 €) – EAN :  978-2205-20866-5

 « Petit Requin » T1 par Penguin Box

Éditions Rue de Sèvres [Le Renard doré]  (12,90 €) – EAN :  978-2-81020-776-3

 « Les Sortilèges de Zora T 4 : Le Monde de dessous » par Ariane Delrieu et Judith Peignen

Éditions  Glénat (11,95 €) – EAN :  978-2-3310-8133-0

« Pourquoi je suis comme ça ? » par Jenny Jordhal

Éditions  La Joie de lire [Somnambule] (22,90 €) – EAN :  978-2-8890-8672-6

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