On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« West Fantasy » : un nouvel univers imaginé par Jean-Luc Istin !
Depuis une vingtaine d’années, Jean-Luc Istin crée des univers fantastiques pour le plus grand bonheur de ses lecteurs. Auteur dit « populaire », il rejoint les éditions Oxymore : le nouveau label créé par Mourad Boudjellal, dont il fut l’un des principaux soutiens à l’époque où — avant de les vendre à Delcourt — ce dernier dirigeait les éditions Soleil. L’alliance entre le western et la fantasy est une belle idée qui devrait enchanter les amateurs de ces deux genres.
États-Unis, années 1860, mais version fantasy : les cow-boys et les nains cohabitent. Schinkel Ac’nite, un gobelin croque-mort, suit la piste de lady Kätlin Sorrow : une séduisante chasseuse de primes qui lui fournitson cadavre quotidien. Leur fructueuse collaboration prend fin avec la mort — au cours d’un duel — de celle qu’il considérait comme une amie, abattue par Kendal Jones : lui aussi un impitoyable chasseur de primes. Après le suicide de son frère Morgan — inconsolable depuis la mort accidentelle de sa femme et de sa fille—, Kendal n’a qu’une obsession en tête : venger son frère.
Ailleurs, le nain Okaar Albericht, surnommé le Chanceux — un chercheur d’or propriétaire d’un filon miraculeux —, entouré par sa femme Ilda et ses deux enfants, est hanté par son passé. Après la découverte d’un étrange totem au cœur de sa mine, il commet l’erreur de réveiller un homme en noir capable de ressusciter les morts, lequel a été mis six pieds sous terre par les elfes voici deux siècles. Avec son armée macabre, ce nécromant sème la terreur partout où il passe. Conscient de son erreur, bien décidé à ledétruire, Okaar réunit le peuple des nains pour le combattre. Il est rejoint par Schinkel et Kendal. Ce derniervient de découvrir qu’Okaar est le responsable involontaire de l’accident survenu aux siens…
Faire cohabiter la fantasy avec le western est une idée intéressante qui permet de renouveler ces deuxgenres, ceci d’autant plus que le mariage est réussi. En clin d’œil aux admirateurs de western-spaghetti, les deux auteurs proposent les noms de trois personnages dans les titres des cinq volumes que compte la première saison. Un bel hommage au « Bon, la brute et le truand », pour ce premier tome. Les volumesseront publiés à raison d’un par trimestre, chacun réalisé par des dessinateurs différents : Marco Itri, Jean-Paul Bordier, Nicolas Demare… Parmi les futurs personnages présentés dans le making-of proposé en fin d’album, notons des Indiens elfiques, un marshal, des orcs, un mage salopard, une nonne tueuse, un ronin, une catin…
Né le premier août 1970 à Pontivy, Jean-Luc Istin aborde la bande dessinée à la fin du siècle dernier au sein des éphémères éditions Nucléa, à la fois comme directeur de collection, dessinateur et scénariste. Notons « Aleph », « Arthur Pendragon » et surtout « Merlin » : une longue série — réalisée avec Éric Lambert — qu’il poursuit chez Soleil à partir de 2005. À ses qualités de scénariste, il faut ajouter son travail de concepteur d’univers chez l’éditeur toulonnais. C’est lui qui met en route le concept des « Contes du Korrigan », l’univers des « Elfes » en 2013, suivi des « Maîtres inquisiteurs », des « Mages », d’« Orcs et gobelins », des « Terres d’Ogon », des « Guerres d’Arran »…
Au total plus de 100 albums à ce jour, figurant pour beaucoup sur le podium des meilleures ventes. Avec le souci de conserver un ensemble cohérent, il gère ces travaux en étant entouré par une solide équipe de scénaristes et de dessinateurs. S’il poursuit ses histoires en cours chez Delcourt, il réserve dorénavant ses nouvelles créations aux éditions Oxymore que vient de lancer Mourad Boudjellal au sein du groupe Madrigall (Gallimard). « West fantasy » est la première pierre d’une série de nouveautés prometteuses.
Bertrand Benoît travaille dans les jeux vidéo et les figurines, avant d’aborder la bande dessinée chez Soleil,où il participe aux séries « Oracle », « Androïdes », « Nains », « Elfes », « Orcs et gobelins », « Les Terres d’Ogon ». C’est conjointement avec Jean-Luc Istin qu’il met en route le concept « West Fantasy » chez Oxymore.
Pour les collectionneurs, notons la publication d’un dossier de presse original destiné aux libraires et aux journalistes.
« West Fantasy T1 : Le Nain, le chasseur de primes et le croque-mort » par Bertrand Benoît et Jean-Luc Istin
Éditions Oxymore (15,95 €) — EAN : 978-2-3856-1041-8
Parution 20 mars 2024