« Lonesome T4 » : Yves Swolfs, le western dans le sang !

Avec « Lonesome », Yves Swolfs revient au western, sans vraiment l’avoir quitté, puisqu’il poursuit toujours les aventures de Durango : son premier héros, dont il assure — aujourd’hui — seulement le scénario. Quatrième et dernier volume d’un premier cycle où l’Ouest sauvage teinté de fantastique (autre thème cher à l’auteur) est omniprésent. Une œuvre mature destinée à un large lectorat, fruit de 40 années de passion au service d’une bande dessinée d’artisan.

Kansas 1851. Un cavalier solitaire adopté par les Indiens Osages à l’âge de six ans, barbe et longs cheveux blonds, parcourt les étendues sauvages à l’ouest du Missouri où la civilisation n’a encore mis qu’un pied. Il traque inlassablement le prêcheur John Markham et sa sinistre secte : l’assassin de sa mère 20 ans plus tôt. Miss Lylle — détective de l’agence Pinkerton — est, elle aussi, sur la piste de Markham : sanglant exécuteur des ordres de son commanditaire le sénateur Dawson. L’homme, qui fait régner la terreur sur la frontière du Missouri, est soupçonné de préparer un complot financier contre les jeunes États-Unis. Ses mystérieux employeurs souhaitent ruiner l’économie avec l’aide de la France et de l’Angleterre. Leurs routes se croisent à New York où Dawson apprend, à notre héros, qu’il est son fils Elijah. Qui plus est, un pentacle identique tatoué sur leur épaule droite permet de faire comprendre à Mary Lylle et Elijah qu’ils sont frère et sœur : enfants du sénateur félon…

Sur la piste de Dawson, le duo se retrouve à Greenville dans le Maine, où le sénateur en fuite s’est réfugié dans un vaste domaine isolé, au bord d’un lac, appartenant à Aristide Cromley. Instigateur du complot, pratiquant la magie noire, sacrifiant des nouveau-nés indiens à Lucifer, l’homme — entouré de ses « manteaux noirs » — est persuadé d’avoir un grand destin politique. Après une sanglante poursuite, Mary et Elijah parviennent à anéantir les projets funestes de leur père et de son sinistre commanditaire…

Yves Swolfs signe une histoire nostalgique, aux frontières du fantastique et de l’ésotérisme, jouant avec gourmandise avec les codes du western. De son trait classique, il dessine avec la même aisance les vastes espaces de l’Ouest et les quartiers sordides de New York, les riches propriétés de notables et les villes aux pauvres maisons de bois. Les nombreuses séquences d’action sont de véritables morceaux de bravoure où hommes, chevaux, mais aussi locomotives, calèches, bateaux… sont mis en scène avec dynamisme. L’action prime toujours dans les pages dessinées par Yves Swolfs, sans pour autant négliger l’émotion. Elles sentent la poudre, laissant peu de place au politiquement correct. Une bande dessinée classique et populaire, conçue pour faire passer un bon moment à ses lecteurs. 

Yves Swolfs est né à Bruxelles le 25 avril 1955. Il suit les cours de l’atelier R de Claude Renard à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles.

Ses premiers travaux sont publiés en 1979, dans la revue Neuvième Rêve, aux éditions des Archers. C’est chez cet éditeur qu’il crée « Durango » en 1980, dans le format de poche Sextar, puis sous forme d’albums dès l’année suivante.

On lui doit ensuite « Dampierre » en 1988 dans la collection Vécu et « Le Prince de la nuit » en 1994 toujours aux éditions Glénat, puis « Légende » en 2003 chez Soleil.

Scénariste, il écrit « Vlad » pour Griffo, « James Healer » pour Giulio De Vita, « Black Hills » pour Marc-Rénier.

Il est aussi guitariste dans plusieurs groupes de hard-rock : Lazare, Wolf Gang et, aujourd’hui, Jyve. Son épouse, Sophie, et sa fille, Julie, sont coloristes.

Henri FILIPPINI

Édition de prestige en noir et blanc.

« Lonesome T4 : Le Territoire du sorcier » par Yves Swolfs

Le Lombard (15,95 €) — EAN : 978-2-8082-1025-6

Le Lombard (21,50 €) — EAN : 978-2-8082-1026-3 (pour l’édition de prestige en noir et blanc au dos toilé, tirée à 2 150 exemplaires signés et numérotés)

Parution 23 février 2024

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