Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Hexagon Classics célèbre son 150e tome !
La plupart de nos internautes, surtout parmi les plus âgés, se souviennent certainement des BD de petits formats qui s’achetaient autrefois dans les kiosques à journaux et autres maisons de la presse. Depuis 2010, Jean-Marc Lofficier réédite ces BD dans le cadre de sa collection Hexagon Classics aux éditions Rivière blanche, sous la forme de gros pavés mensuels formant, chacun, des intégrales de 600 pages environ. Aujourd’hui, il célèbre le 150e tome : un record pratiquement jamais égalé dans le genre. Ce dernier était consacré à « Rakar » : une série italienne mettant en scène un Sioux justicier de l’Ouest américain, lequel ressemble vaguement au Fantôme du Bengale, scénarisé par Franco Frescura et dessiné par Ivo Pavone.
Parmi les producteurs de ces bandes dessinées dites « de gare », figuraient notamment les éditions Lug de Lyon, avec des titres tels que Zembla, Rodéo, Kiwi, etc.
Et, à partir de 1970, le célébrissime Strange.
Bon nombre des séries qui y étaient publiées (« Miki », « Ombrax », « Blek »…) étaient traduites de l’italien, mais beaucoup furent créés exclusivement pour le public français, à l’initiative de Lug, par de grands dessinateurs transalpins comme Luciano Bernasconi, Franco Oneta, Ivo Pavone, Lina Buffolente, Raffaele Paparella, etc.
Hexagon Classics permet de relire les aventures de héros cultes, à l’instar de l’inénarrable Zembla, le monstrueux Wampus, voire Jaleb le télépathe (jadis publié dans Futura), Gun Gallon, Jed Puma ou Bob Lance.
Toutefois, en feuilletant le catalogue virtuel de la collection sur www.riviereblanche.com, on a aussi des surprises !
En effet, on y retrouve des séries obscures, qui ne durèrent parfois pas plus de quatre ou six épisodes, mais qui, telles les madeleines de Proust, laissèrent des souvenirs ineffaçables dans les mémoires.
Pour certains, ce sera Sibilla, une jolie sorcière ; pour d’autres, « Utopie », une fable soixante-huitarde sur l’émancipation des jeunes ; ou encore Magic Tom, un magicien accompagné d’un gorille en haut de forme…
À dire vrai, la richesse et la diversité de cette production, en majorité franco-italienne et totalement oubliée de nos jours, laisse pantois.
Les 150 tomes parus à ce jour recensent plus de 300 séries, qui vont du western à la science-fiction, du super-héros au fantastique ou du polar au récit de guerre.
Nous avons demandé à Jean-Marc Lofficier ce qui l’avait poussé à s’intéresser à ce catalogue : « J’ai découvert Zemblaen kiosque à l’âge de neuf ans », nous a-t-il confié. « Depuis, je n’ai jamais cessé d’être un fan des productions des éditions Lug, qui, par bien des côtés, me rappellent celles de DC Comics que je lisais, à l’époque, dans les revues publiées par Artima. »
Et comment a-t-il créé Hexagon Classics : « Grâce au statut de la presse, qui remonte à une loi passée sous Napoléon III, les auteurs conservent la propriété de leurs œuvres. Lors de la disparition du successeur de Lug, j’ai retrouvé d’anciens dessinateurs et scénaristes ou, hélas, leurs héritiers, et j’ai pu ainsi mettre en place une association dans laquelle ils ont des parts, avec pour but de continuer à faire vivre leurs créations. »
Ces derniers ne sont malheureusement vendus que sur Amazon ou sur le site de la maison d’édition de Jean-Marc (www.riviereblanche.com).
En effet, ces livres sont imprimés numériquement, au fur et à mesure des commandes : ce qui permet à l’éditeur d’éviter d’avoir des stocks.
Souhaitons donc longue vie à Hexagon Classics qui, selon Jean-Marc, a encore au moins une centaine de volumes à publier pour boucler l’intégralité du catalogue.
Gilles RATIER
C’est pour ce genre d’articles que BDzoom est indispensable. Merci à tous – puisque de temps en temps il n’est pas négligeable de le dire.
Ah les illustrés de notre jeunesse, que l’on lisait le jeudi en étude planqués dans nos cahiers de classe !
LUG était une maison importante dans ce domaine, mais il y avait aussi ARTIMA à Tourcoing.
Et il faut signaler le travail de réédition de RetroBD, à l’initiative de Fabien Sabatès, qui a repris la presque intégralité des collection de cette maison d’édition.
C’est ainsi que j’ai pu retrouver, en matière de SF, des titres comme Aventures Fiction ou Sidéral.
Artima reprenait là histoires tirée de fascicules américains avec des couvertures géniales de Gil Kane.
Mais, comme souvent, les auteurs n’étaient pas mentionnés. Heureusement le web permet de les retrouver et de mettre ainsi à l’honneur des Sid Greene, Carmine Infantino et bien d’autres aujourd’hui injustement oubliés.
« Mais, comme souvent, les auteurs n’étaient pas mentionnés. Heureusement le web permet de les retrouver »
Ah bon ?… Vous auriez un site qui indique ces noms ?…
Il y a plusieurs ressources… Les indispensables guides publiés par Gérard Thomassian de la Librairie Fantasmak, pour commencer, qui contiennent tout ce qu; on pourrait désirer savoir sur les PFs et plus…
Pour ce qui concerne nos rééditions Hexagon (ex-Lug), les dessinateurs des séries rééditées sont en général crédités sur le site Riviere Blanche référencé dans l’article, du moins quand on a pu les identifier (ceux du Studio Barbato, comme Cedroni, Bernasconi, etc. passaient facilement d’une BD à l’autre).
Pour les BD d’origine américaine (y compris par exemple mes ARAK publiés chez Aredit), je recommande le site Comics VF qui a fait un excellent travail de recensement de ces dernières.
Merci de votre réponse !
Je profite de cet espace pour rendre hommage à Claude Vistel, décédée récemment à l’âge de 86 ans. Elle était la fille du co-fondateur des Editions Lug, Auguste Vistel (résistant notoire), et était responsable de l’importation des BD de Marvel en France, d’abord avec FANTASK en 1969, puis STRANGE, MARVEL, NOVA, TITANS, etc. Ayant découvert FANTASK en kiosque au No. 3, je lui dois une bonne partie de ma carrière.