Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Entretien avec Léo Louis-Honoré autour de sa dernière bande dessinée jeunesse qui revisite avec humour des légendes du monde entier : « Les Vieux Skis de mamie »…
Nous aimons mettre en avant dans la rubrique dédiée sur BDzoom.com des bandes dessinées pour la jeunesse qui sortent du lot commun. Ainsi, le tour du monde de deux sœurs dans « Les Vieux Skis de mamie » est l’occasion de revisiter des mythes et légendes de plusieurs pays, avec un humour souvent absurde qui rythme un récit endiablé. Pour vous faire partager cette belle découverte, nous avons demandé à l’auteur (Léo Louis-Honoré) de nous livrer quelques secrets de fabrication, dont ses sources d’inspiration qui vont de Franquin à « Jeannette Pointu ». Nous le remercions de sa grande disponibilité.
Bonjour Léo Louis-Honoré, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour ! Je suis né à Montpellier en 1990 et j’ai très vite voulu être auteur de bande dessinée. J’ai fait mes études à l’EESI d’Angoulême et j’habite désormais à Toulouse.
En dehors de mes livres, j’écris et dessine régulièrement pour la presse jeunesse comme Biscoto et Astrapi ; parfois, j’illustre aussi des livres-jeux ou même des jeux. Je fais aussi de la musique quand je ne dessine pas.
Pouvez-vous nous résumer l’intrigue des « Vieux Skis de Mamie » ? À quel public s’adresse la bande dessinée ?
C’est l’histoire de deux sœurs qui vont faire le tour du monde pour rendre visite à plusieurs membres de leur famille, lesquels sont éparpillés aux quatre coins du globe. Ce livre est un peu comme une série. Chaque épisode se passe dans un endroit différent et se termine, mais tous les épisodes à la suite forment quand même une grande histoire, avec une énigme finale qui se résout à la fin. C’est une bande dessinée tous publics, accessible dès l’âge de huit ans.
Pourquoi avoir choisi deux mamans pour les deux jeunes héroïnes ?
Comme on peut vite s’en rendre compte en regardant l’arbre généalogique au début du livre, cette famille est loin d’être banale ou ordinaire, à l’instar des aventures que vont vivre les héroïnes. Rien d’anormal vraiment, je me suis inspiré de mon entourage pour créer cette famille pleine de richesse.
Quelle est votre vision de la famille et de l’enfance ?
J’ai beaucoup aimé inventer cette famille, trouver les points communs et les différences entre chacun. Je trouve ça toujours intéressant de voir les choses qui ont été transmises d’un parent à un autre. J’aime beaucoup les duos de personnages dans la bande dessinée d’aventure, et je trouve ça chouette que ce soit des enfants qui partent à l’aventure, car ils sont souvent bien plus téméraires et audacieux que les adultes.
Il y a une phrase que j’aime beaucoup dans une interview d’André Franquin. On lui pose la question : « À votre avis, c’est quoi, un adulte ? » et il répond « Un adulte ? C’est peut-être un enfant qui a mal tourné (rires) ».
À chaque étape de leur périple, vous donnez quelques indications sur la région que découvrent les jeunes héroïnes : du vocabulaire, des éléments de légende locale… Pourquoi est-il important d’incorporer ces caractéristiques documentaires à votre récit de fiction ?
J’ai toujours aimé apprendre des langues et j’adore découvrir et retenir des mots et des phrases de langages qui me sont méconnus. Je ne suis pas allé dans beaucoup de pays, mais j’aime faire voyager mes personnages dans des pays où je ne suis jamais allé. C’est l’occasion de me renseigner sur des cultures, des paysages et des légendes d’autres pays.
C’est très important pour moi de me documenter le plus possible sur tout cela, car d’une part je ne veux pas raconter n’importe quoi sur des pays que je ne connais pas bien et je veux être le plus juste possible, et d’autre part je trouve que ça permet au récit d’être mieux ancré et immersif. En tant que lecteur, j’aime beaucoup apprendre et découvrir des choses dans des histoires qui n’ont pas pour but premier d’être documentaires.
Comment vous êtes-vous approprié les mythes et légendes du monde entier plus ou moins célèbres ?
J’avais en tête une sorte de liste des différentes « créatures » fantastiques que j’avais envie d’inclure dans mes histoires. La plupart de ces références viennent du cinéma fantastique, de films ou de séries télé que j’ai vu depuis que je suis enfant et qui ont nourri mon imagination. Je ne voulais pas pour autant que ça ressemble trop à des histoires déjà lues ou vues alors j’ai essayé de les déformer et les réadapter le plus possible en les personnalisant et en y ajoutant beaucoup d’humour et d’absurde.
Quel rôle joue un humour parfois absurde dans votre récit ?
Le rire est pour moi un composant essentiel à la vie, et j’essaye de mettre le plus possible d’humour dans mes histoires. L’humour est aussi un moteur important pour inventer et rythmer mes récits.
Êtes-vous un grand voyageur ? Avez-vous autant voyagé que vos héroïnes ou le ferez-vous dans un avenir proche ?
Je ne suis pas allé au-delà des pays proches de la France pour l’instant. J’aimerais bien pouvoir faire le même tour du monde qu’elles, mais il faudrait que je trouve le temps (et l’argent). Un jour peut-être !
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour le scénario et le dessin de cet album ?
Je dirais les mêmes que celles qui m’ont donné envie de faire de la bande dessinée, à savoir « Johan et Pirlouit », « Jeannette Pointu », « Dragon Ball », « Lucien » et « Tom-Tom et Nana ».
Pour terminer cet entretien, pouvez-vous nous révéler vos prochaines publications ?
J’ai illustré un livre-jeux qui va paraître en juillet et je suis en train d’illustrer un livre d’énigmes qui sortira l’année suivante, tout ça chez Milan. Je travaille aussi sur ma prochaine bande dessinée qui devrait sortir chez Maison Georges !
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Les Vieux Skis de mamie » par Léo Louis-Honoré
Éditions Biscoto (16,00 €) – EAN : 978-2-37962-095-9
Parution 5 mai 2023