Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Métal hurlant n° 4 : souvenirs… souvenirs…
Cette quatrième livraison de la nouvelle version XXL trimestrielle de Métal hurlant évoquera bien des souvenirs aux lecteurs aux crânes dégarnis qui ont découvert la revue au cours des années 1970/1980. Une vingtaine de récits complets réalisés en ces années fastes sont au menu, signés par une équipe de jeunes auteurs alors prometteurs. Une plongée émouvante au cœur d’un passé à la fois proche et déjà lointain : âge d’or de ce que l’on appelait à l’époque la nouvelle BD.
Sous une belle couverture signée Jean-Michel Nicollet, ce numéro de Métal hurlant 100 % nostalgie réunit une belle brochette d’auteurs qui étaient alors en devenir, du moins pour la plupart.
Certains figurent parmi les têtes d’affiche d’aujourd’hui, d’autres — hélas les plus nombreux — ont disparu, victimes des modes et des goûts, au fil d’un temps qui passe trop vite.
Notons : Alexis, Yves Chaland, Keleck, François et Luc Schuiten, Enki Bilal, Jean-Claude Mézières, Frank Margerin, Francis Masse, Sergio Macedo, Didier Eberoni, Jacques de Loustal, Chantal Montellier, Antonio Hernández Palacios, Rodolphe, Nicole Claveloux, Serge Clerc, Dominique Hé, Halmos, Marc Caro, Beb-Deum…
Sans oublier les pères fondateurs du journal : Moebius, Philippe Druillet et Jean-Pierre Dionnet.
Plus de 200 pages de récits complets, choisis avec éclectisme par Jerry Frissen : le rédacteur en chef cramponné au gouvernail de ce nouveau Métal hurlant qui a fière allure.
Chaque histoire bénéficie d’une page de présentation,composée d’anecdotes sur les auteurs et leurs œuvres, concoctée par Christophe Quillien et Claude Ecken qui assurent avec un enthousiasme communicatif l’ensemble du riche rédactionnel.
Claude Ecken consacre également un article documenté et agréablement illustré à l’essor du journal, un autre à la romancière Catherine L. Moore, considérée comme la muse de Philippe Druillet.
Jerry Frissen et Christophe Quillien proposent deux entretiens passionnants et émouvants avec Philippe Druillet, peu avare en souvenirs, et Jean-Michel Nicollet, amateur d’ésotérisme et grand collectionneur d’objets insolites.
Deux riches rencontres qui permettent grâce à leurs confidences de découvrir la rédaction mythique du modeste journal devenu grand.
Une aventure éditoriale qui, avec quelques autres, a provoqué un séisme au sein de la puissante bande dessinée franco-belge.
Un souffle de liberté dont ne se privaient pas les auteurs, jusqu’alors muselés au sein de journaux aux patrons conservateurs courbant l’échine face aux censeurs censés protéger des turpitudes des adultes les jeunes lecteurs.
Alternant les numéros dédiés à la création et ceux plus nostalgiques comme celui-ci, Métal hurlant est plus que jamais un journal novateur, ne reniant rien de son prestigieux passé : et ce retour aux sources est une totale réussite.
Un numéro d’anthologie, où toutes les générations de lecteurs trouveront du plaisir.
Henri FILIPPINI
Métal hurlant n° 4, 288 pages en couleurs
Delsol diffusion (19,95 €) —En maisons de la presse et en librairies
Parution 24 août 2022
Les lecteurs aux crânes dégarnis.
Parlez pour vous. )
Encore du Sergio Macedo ! C’était pourtant le pire de Métal Hurlant… avec Voss.
J’attends des histoires du « Tueur de Fous » avec Robert Vaughn dans le rôle principal. Ça aussi c’était gratiné.