Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...À New York, Emily pique et tonne dans le tome 4 de « La Venin » !
Dans les tomes précédents de la série « La Venin » de Laurent Astier (1), Emily avait commencé à régler ses comptes avec plusieurs responsables de l’agression de sa mère, qu’elle croyait morte. Sa route l’a menée à New York, en 1900. Sa prochaine cible est Whitman, un architecte : mais rien ne se passe comme prévu. Toujours poursuivie par l’agence Pinkerton, elle trouve refuge dans un cabaret où elle devient danseuse. Quelques épisodes de sa jeunesse en Arizona, son apprentissage de la vie et sa dureté, lèvent un peu plus le voile sur cette jeune femme rageuse et forte : voilà encore un bel album !
Stanley Whitman fait donc la connaissance d’Emily après le spectacle. Mais elle retrouve une vieille amie : la rousse Vicky, devenue lesbienne. Elle l’entraîne dans leur repaire de filles, où chante la Noire Susan, entrevue dans le tome 3. Sur sa trace, les deux hommes de Pinkerton enquêtent sur Whitman, mais aussi sur un mystérieux conseiller politique : William Ward, qui sera proche d’un gouverneur ensuite élu président. Whitman invite Emily et lui déclare sa flamme. Touchée, au lieu de le tuer comme prévu, elle ne sait plus quoi faire… L’Indien qui veille sur elle n’est pas très loin, mais va-t-il pouvoir intervenir ?
Voici un album très agréable, comme les trois premiers de cette belle série qui ne ménage ni les évènements ni les surprises.
Plus l’histoire avance, plus l’auteur tisse de nouveaux fils qui vont compliquer, et donc enrichir, l’intrigue de la vengeance d’Emily.
Les retours sur la jeunesse, aussi courts que nombreux — mais qui progressent dans le temps —, permettent de soutenir habilement l’attention du lecteur par des éléments très éclairants.
La ville de New York, au tournant du siècle, est très bien rendue avec ses grands bâtiments de l’époque (restaurants, casino, théâtre…).
Ici, de nuit, sous la neige ou en intérieurs, le graphisme est un régal.
À chaque tome, Laurent Astier apporte des ambiances et des situations, des lieux très différents, ce qui donne à cette série son cachet particulier. Suite et fin au tome 5 !
(1)   : Voir les chroniques précédentes :
http://bdzoom.com/160467/actualites/l%e2%80%99ombre-des-derricks-et-du-ku-klux-klan%e2%80%a6/
http://bdzoom.com/137816/actualites/laurent-astier-investit-l%e2%80%99ouest-sauvage%e2%80%a6/
« La Venin T4 : Ciel d’éther » par Laurent Astier
Éditions Rue de Sèvres (15 €) — EAN : 978-2-36981-590-7