Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Tonnerre de bulles ! n° 27 : comme au temps des fanzines !
Avec la revue Tonnerre de bulles !, digne successeur de On a marché sur la bulle, le lecteur nostalgique du temps des fanzines retrouve des saveurs oubliées. Une fois encore, Yannick Bonnant et son équipe de bénévoles ont rencontré une belle brochette d’auteurs qui bénéficient, pour s’exprimer, d’un espace livresque que l’on ne trouve plus guère aujourd’hui. Encouragez cette équipe valeureuse dans son action en achetant ce nouveau numéro de Tonnerre de bulle !.
Olivier Taduc est l’invité principal de cette livraison qui fait preuve d’un bel éclectisme. Le dessinateur de « Chinamam », dont un ultime album format XXL est sorti voici peu dans la collection Aire libre (1), se confie à Sébastien Pauly sur l’évolution de sa carrière débutée comme illustrateur. Auteur autodidacte discret, né au Perreux-sur-Marne en 1962 il parle de ses débuts dans les journaux de la presse Fleurus, de sa belle collaboration avec Serge Le Tendre, par ailleurs également présent avec un court entretien au cours duquel il nous dit tout le bien qu’il pense de son dessinateur et ami. Aujourd’hui, Olivier Ta travaille sur une mini-série en trois épisodes (« Jonathan Fly »), avec Yann au scénario : une conversation passionnante et passionnée en compagnie d’un auteur talentueux dont on savait peu de choses.
Le scénariste Gaet’s et le dessinateur Julien Monier, nouveaux venus sur la planète BD, dévoilent à Laurent Assuid la genèse de « RIP, ça tue ! », leur série gore dont le succès va grandissant : une histoire inclassable au dessin appliqué original publiée aux éditions Petit à petit. Voilà encore une interview passionnante, qui en dit long sur le périple que doivent effectuer de jeunes auteurs avant d’être édités.
Didier Pasamonik, aujourd’hui journaliste BD, revient sur l’histoire incroyable des éditions Magic Strip fondées avec son frère jumeau Daniel, aujourd’hui décédé. Comment deux frangins, qui n’avaient peur de rien, ont rencontré les grands auteurs alors qu’ils étaient encore lycéens, ouvert une librairie (Chick Bull), dirigé une collection pour un éditeur (Bédescope) et enfin lancé Magic Strip, leur propre maison d’édition, en 1978 : étonnant parcours, à une époque où tout était possible pour qui voulait vivre sa passion.
Ce numéro épatant et varié, au format poche, est envoyé aux souscripteurs avec, en cadeau, trois sérigraphies signées réalisées par Taduc, Monier et Stefano Carloni (le nouveau dessinateur de « Barbe-Rouge »). À noter que les anciens numéros sont toujours disponibles chez l’éditeur.
Henri FILIPPINIÂ
(1)  Voir « Chinaman » : une ultime griffade du tigre pour Olivier TaDuc et Serge Le Tendre !.
Tonnerre de bulles ! n° 27
80 pages (7,50 €), La Chênaie longue, 35 500 Saint Aubin-des Landes, yannick.bonnant1@gmail.com