Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Gil St André : comme un parfum de Charlier…
Apparu en 1996 avec l’album « L’Homme qui aimait les poupées », Gil St André s’est rapidement hissé au rang des héros classiques incontournables. Ce chef d’entreprise au physique de jeune premier renoue avec la grande aventure policière aux multiples rebondissements chère aux lecteurs d’après-guerre. Ce n’est pas pour rien que Jean-Charles Kraehn avoue son admiration totale pour l’œuvre de Jean-Michel Charlier dont il possède sans le moindre doute l’ADN.
Après avoir occupé le poste de PDG d’une multinationale aux côtés d’une riche héritière et vécu une aventure dramatique en plusieurs épisodes en Afrique, Gil St André retrouve avec gourmandise sa chère région lyonnaise. Sans oublier sa mythique DS 19 Citroën année 1970. Il vient de créer la Sagil : une start-up aux dimensions humaines, sise à Rillieux-la-Pape au nord de Lyon. Un coup de fil étrange l’informant que quelqu’un veut le tuer, assorti d’une demande de rançon et suivi par la réception d’une carte postale portant la mention « Souviens-toi de l’Ariège, salopard ! », vient troubler cette paisible reconversion. D’autant plus que l’explosion d’une bombe artisanale placée dans son avion privé vient confirmer le sérieux dae ces menaces. La police se montrant peu efficace, notre héros décide de mener lui-même son enquête. Il est aidé par son amie et amante Djida : lieutenant de la police judiciaire. Ils finissent par découvrir l’existence d’un mystérieux personnage ayant usurpé l’identité de Gil, coupable il y a neuf ans du viol d’une jeune femme. Une lente descente aux enfers commence pour ce pauvre Gil, dont même l’entourage commence à douter de l’innocence. Un voyage en Ariège le place face à une dangereuse psychopathe dont l’obsession est de l’éliminer afin de venger le viol de sa jeune sÅ“ur…Jean-Charles Kraehn propose un scénario dense, riche en rebondissements, aux protagonistes parfaitement ciblés. Une histoire humaine et engagée, bouclée en un seul album qui devrait séduire tous les amateurs de polars classiques. Né en 1955, élève de l’école Estienne, à la fois scénariste et dessinateur, Jean-Charles Kraehn aime par-dessus tout raconter des histoires dans les genres les plus divers : historiques avec « Les Aigles décapitées », humains avec « Bout d’homme », aventureux avec « Tramp »… Bon sang ne pouvant mentir, il signe depuis l’an dernier les scénarios des nouvelles aventures du pirate Barbe-Rouge.Né en 1975 à Vitry-le-François, Chrys Millien débute en 1999 comme coloriste de « Witness » : série qu’il dessine sur un scénario et storyboard d’Érik Arnoux, dont trois albums sont édités par Soleil, entre 2001 et 2005. Ensuite, une intégrale a été publiée, avec une conclusion inédite, chez feu Sandawe sous le titre « W4 », en 2014). Il travaille encore avec Arnoux sur « Poker Face » pour Jungle, puis dessine les trois tomes de « L’Aviateur » à partir de 2016 chez Dargaud : série dérivée de « Tramp », écrite par Jean-Charles Kraehn. En 2018, il reprend « Gil St André », succédant au dessin à Jean-Charles Kraehn et Sylvain Vallée. Son trait réaliste, dans la lignée d’Érik Arnoux, est vivant et efficace, fidèle à l’esprit classique de la série. Un album parfait en cette période estivale.
« Gil St André T14 : Une sale affaire » par Chrys Millien et Jean-Charles Kraehn
Chrys Millien qui reprend actuellement la série Alix, sur un scénario de Valerie Mangin.
Hello Henri, Juste une petite rectif qui a son importance: Chrys Millien avec qui j’ai eu le plaisir de travailler durant une quinzaine d’années avant que nos routes ne divergent a dessiné entièrement « Witness ‘ » que j’avais écrit pour lui chez Soleil entre 2001 et 2005 (et ensuite en intégrale republiée avec une conclusion inédite en 2014 chez feu Sandawe sous le titre « W4″) et je n’en suis que (!) le scénariste et story-boarder, pour le coup.
« L’Aviateur » étant stoppé par Dargaud après trois tomes, il dessine en ce moment un « Alix » pour Casterman.
Et on corrige (rires) !
Merci Erik !
La bise et l’amitié
Gilles