Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Disparition de Claude Lacroix, un inventeur d’univers !
Claude Lacroix nous a quittés le 2 mars 2021, à la suite d’une dégénérescence cérébrale diagnostiquée depuis plusieurs mois. Il a abordé la bande dessinée après avoir tenté sa chance dans le dessin humoristique. Dessinateur et auteur de jeux de stratégie, il était, depuis quelques années, plus que jamais l’inventeur d’univers fantastiques auprès de son ami François Bourgeon.
Né en 1944, Claude Lacroix se lance dans le dessin d’humour après avoir étudié aux Arts décoratifs de Paris.
Il démarre sa carrière en 1964 dans L’Os à moelle, puis collabore à Match, Candide, Planète, Week-end, Pariscope, Hara Kiri, L’Écho de la mode, Elle, Art et loisirs…
À la même époque, il propose des illustrations fantastiques pour les productions des éditions Opta : Le Club d’anticipation, Fiction, Galaxie, Mystère magazine… et pour Constellation.
Il aborde la bande dessinée en 1968 dans Le Journal des Pieds nickelés. Aux côtés de ses amis François Bourgeon, François Dermaut, André Juillard…, il collabore avec régularité, dès 1972, au Lisette des éditions de Montsouris et aux divers journaux de Fleurus presse.
En 1974, faisant autorité auprès des amateurs du genre, il se lance avec succès dans la conception de jeux de stratégie.
Ces illustrations sont publiées dans le bimestriel Jeux et stratégie, mais aussi dans Le Point, Le Journal de Mickey, Science et vie…
En 1975 et 1976, il réalise trois albums des « Gammas » scénarisés par François Weiss pour les éditions CLE International.
Sous le pseudonyme Tartempion, il signe, à partir de 1977, des récits complets dans Pilote qui ont pour héros L’Homme au chapeau mou. Trois albums seront publiés chez Dargaud, entre 1979 et 1982.
En 1978, il propose des histoires courtes dans Métal hurlant signées Alias, réunies dans l’album « Fariboles sidérales » aux Humanoïdes associés.
Il crée son unique héros récurrent de longue haleine (Yann le migrateur) avec le scénariste Robert Génin en 1975, dans l’hebdomadaire Formule 1.
Les épisodes de ce récit de science-fiction au ton original sont édités en albums par les éditions Glénat qui proposent ensuite des inédits dans le mensuel Gomme, jusqu’en 1984.
À partir de 1986, Claude Lacroix illustre des romans et dessine des extraits d’œuvres célèbres en BD dans Je bouquine chez Bayard presse : « Le Fantôme de l’Opéra », « Chroniques martiennes », « Le Prince et le pauvre », « La Vénus de l’île »…
En 1993, son ami François Bourgeon lui propose d’imaginer l’univers fantastique de sa série « Le Cycle de Cyann » dont les albums sont disponibles aujourd’hui chez Delcourt.
Une collaboration peu commune qui se poursuit jusqu’à la conclusion du sixième volume en 2014. On peut se rendre compte de l’immensité de son travail dans l’album « La Clé des confins », édité par Casterman en 1997.
Il est aussi le dessinateur des « Riches Heures de la cathédrale Notre-Dame de Paris », écrit par Serge Saint-Michel et publié en 2006 aux éditions du Signe.
On lui doit encore le strip « C’est tout naturel » dans BoDoï » et « L’Avis des bêtes » dans Le Journal de Mickey où il réalise également des maquettes.
Bien qu’influencé par Moebius, dont il fut souvent le compagnon de route, Claude Lacroix propose une œuvre personnelle au sein de la nouvelle génération de dessinateurs née dans les années 1970. Pour avoir eu la chance de le faire travailler, je me souviens d’un homme simple, discret, un brin timide, drôle et passionnant lorsqu’il connaissait son interlocuteur.
Henri FILIPPINI
Relecture, corrections, rajouts, compléments d’informations et mise en pages : Gilles RATIER
Encore un de mes dessinateurs fétiches qui disparaît !
Toutes mes condoléances à la famille et aux amis.
J’aimais beaucoup YANN LE MIGRATEUR du journal Formule1.
Il y régnait une ambiance un peu hors-du-temps, avec de vraies analyses sociologiques et des comportements sociaux bien adaptés à chaque thème traité de Science Fiction.
Le pauvre Yann devait toujours « comprendre » dans quel Monde de fou il avait débarqué (on n’a jamais su comment il se déplaçait) avant de réagir, et de proposer des solutions, lorsqu’il y en avait.
Le tout, adapté à l’âge du public-cible (jeunes ados) du magazine.
C’était exactement le type de Science Fiction qui me plaisait… et qui s’est prolongé, en plus adulte, dans sa collaboration avec François Bourgeon.
Un grand bonhomme, hélas trop discret.
Yann le migrateur annonce le style d’Adamov (Yann, 1979; Eaux de Mortelune 1986 )
Je crois me spuvenir qu’il illustrait les livres de la collection bibliotheque verte des « conquérants de l’impossible » des super livres soit dit en passant
…à la fois grand scénariste et grand dessinateur ….Condoléances
Je découvre ce soir sa collaboration avec François Bourgeon…
Quant à son style, son talent et son originalité, je n’en doutais plus depuis très longtemps…
Encore un disparu, il faut venir ici pour l’apprendre ; le 9 ème art passe vraiment après les 8 autres, sauf pour les « têtes d’affiche ».
Condoléances à ses proches.
Et bravo pour votre site
PB
En souvenir des bons moments passés à L’atelier Bergame dans les années 85-88 …si je me rappelle bien…
La dernière fois où l’on s’est vus, c’était sur le quai de la gare Montparnasse, on allait pour une sorte de festival à Poitier, tu m’a serré dans tes bras pour me saluer et tu m’as pété les deux branche de mes lunettes qui pendait à mon cou.
Cela m’a permis de ne pas dédicacer de tout le week-end, j’avais un solide prétexte!! Merci Claude..
Que les Dieux bons t’accompagnent, camarade.
Régis
J’ai été témoin de cette embrassade pleine d’énergie et d’affection ! Je revois encore les lunettes qui volent ! J’ai déjeuner régulièrement avec Claude ces dernières années tout près de l’atelier Bergame au restaurant le 20eme Arts. Dej’ plein d’écoute et d’anecdotes…
Et on peut dire que Claude Lacroix avait choisi deux pseudos formidables: Tartempion et Alias. Rien que pour cela…
Claude signait aussi ainsi: « La « , il faisait une croix, et ajoutait un peti »C » sous La Croix . Ce qui fait que parfois on l appelait Laïc. Un comble quand on se nomme Lacroix ! Des anecdotes absurdes j en ai plein, autant que des souvenirs de fous rires délirants qui nous prenaient n importe où, en général là où il ne fallait pas …il fumait (trop, bien sur)deux sortes de cigarettes « c est pour le médecin légiste, comme ça il ne saura pas … »
Cette maladie qui l a emporté, c était celle qu il redoutait vraiment : perdre la tête . Ça a dû être difficile pour ses enfants mais ça a dû être encore plus terrible pour lui puisqu il est dit que la perte de conscience ´ est pas totale . Pire qu’Alzheimer. J ai beaucoup de peine, rétroactivement pour ses dernières années. Mais je suis riche de nos fous rires. Fasse que celui que tu nommais le Hrand Mickey dans les nuages, s’il existe, te rende tout le bonheur que tu nous a donné.
A toi, Chonchon !
fan d une bd de claude lacroix « max un patrouilleur de l espace » dans formule1 sous forme de feuilleton ;je me demandais pourquoi cette géniale histoire n a jamais été éditée?