« Les Rivières du passé » : entre deux mondes…

Stephen Desberg, scénariste multigenre, aussi à l’aise dans le thriller que dans la bande dessinée historique, invite de temps à autre ses lecteurs à le suivre dans d’autres univers moins convenus. C’est le cas pour ce diptyque, qui du Paris d’aujourd’hui bascule dans un Paris médiéval pour le moins surprenant. Associé au brillant Yannick Corboz, il joue une fois encore dans la cour des grands.

Paris, 2016. Le Lyonnais a été mis à sac, la Bourgogne résiste, Blois est ravagé par les hordes Shayks. Des créatures démoniaques aux ordres du Maître de la peur sont aux portes de la capitale, dans les ruines du vieux château de Chaumont. La population effrayée compte sur le chevalier Cerf pour éviter l’invasion de ce Paris moyenâgeux. Attaque déjà vécue par Venise partie en fumée.Au même moment à Paris, notre Paris, Lynn que l’on appelle aussi Stacey, Jane ou encore Enfer, voleuse surdouée depuis l’enfance, s’apprête à dérober une pièce d’une valeur inestimable : le médaillon du dieu Aton, à l’origine de la première religion monothéiste, ayant appartenu à Akhénaton, le pharaon maudit. Poursuivie par son commanditaire, le sulfureux Benyamin Argonovitch, Lynn qui elle-même suit l’énigmatique Lamia, franchit à sa suite une porte qui la propulse au cœur de la cité médiévale envahie par les Shayks. Après s’être expliquées, les deux jeunes femmes unissent leurs forces, afin de parvenir à quitter l’enfer direction Venise, puis l’Égypte, afin de percer le mystère du médaillon d’Akhénaton…Pas une seconde pour souffler tout au long de ce premier épisode tant le scénario est riche, imprévisible, fascinant. Lynn, jolie rousse à l’énigmatique mèche bleue, et Lamia, superbe brune qui a vu l’Égypte éternelle ravagée par les Shayks, forment un duo insolite de choc et de charme, face à une horde de personnages tous plus monstrueux les uns que les autres.Une histoire sans faille, somptueusement mise en images par Yannick Corboz qui est né en 1976, à Annecy. Ce dessinateur surdoué a été révélé par les quatre albums de la série « L’Assassin qu’elle mérite » (éditions Vents d’Ouest). Les mises en pages sont audacieuses, les décors impressionnants, le trait puissant et précis. Un régal pour les yeux.Stephen Desberg, comme il sait si bien le faire, joue une fois encore avec les distorsions du temps et de l’histoire : voir « Le Crépuscule des anges », « Les Immortels » ou « Cassio » avec Henri Reculé. Mêlant avec efficacité histoire, polar et fantastique il propose à ses lecteurs une intrigue passionnante et riche.La seconde partie est annoncée pour février 2022.

Notons qu’il existe une édition en noir et blanc de grand format 25 x 33,6 cm, au tirage limité à 1200 exemplaires, proposée sous une couverture inédite avec un cahier supplémentaire de huit pages et un ex-libris numéroté. Je ne peux qu’en conseiller l’acquisition à ceux qui souhaitent apprécier, dans sa forme brute, la force du trait de Yannick Corboz : 80 pages, 27 € (EAN : 978 2 3567 4097 7).

 Henri FILIPPINI

 « Les Rivières du passé T1 : La Voleuse » par Yannick Corboz et Stephen Desberg

Éditions Daniel Maghen (16 €) — EAN : 978 2 3567 4096 0

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2 réponses à « Les Rivières du passé » : entre deux mondes…

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  2. EC Comics fan dit :

    Bonjour ….
    ha oui ; superbe !!! …. merci Henri pour la présentation de cette petite perle .
    il me reste jusqu’à début mars pour me décider quelle édition acquérir ?
    N & B avec bonus ou l’édition en couleur (qui sont en magnifique corrélation
    avec le traitement graphique) … un vrai casse-tête , car j’ai vraiment envie
    de me lancé dans cette série prometteuse .
    Quelqu’un a déjà une idée de la version qu’il va acheter ?

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