N’hésitez pas à revenir régulièrement sur cet article, puisque nous l’alimenterons, jour après jour, avec tout que nous envoient nos amis dessinateurs, scénaristes, coloristes, libraires, organisateurs de festivals et éditeurs pour vous souhaiter de joyeuses fêtes : et ceci jusqu’à la fin du mois de janvier 2024 !
Lire la suite...« Et on tuera tous les affreux » : et de quatre !
De 1946 à 1950, Boris Vian a écrit quatre romans noirs à l’américaine sous le pseudonyme Vernon Sullivan, dont les éditions Glénat proposent la version BD pour notre plus grand plaisir. Le quatrième album arrive : à la fois plus déjanté et plus fantastique que les précédents. Humour noir et érotisme sont au rendez-vous, magnifiés par les dessins d’un maître du genre : l’Argentin Ignacio Noé.
Muscle Beach, Santa Monica, Los Angeles… Rocky Bailey et son corps d’athlète font tourner la tête à plus d’une demoiselle. Le jeune blond, qui promène ses muscles dans les boîtes de nuit peuplées de superbes créatures, dissimule un petit cœur de Cendrillon : il a décidé de rester vierge jusqu’à ses 20 ans. Jusqu’au jour où, enlevé après avoir été drogué, il se retrouve nu dans une chambre en compagnie d’une somptueuse fille tout aussi dénudée. La belle veut le posséder par la force s’il le faut, malgré son vœu de chasteté. Après cette douloureuse aventure, Rocky n’a plus qu’une idée en tête : découvrir le coupable. Il mène l’enquête en compagnie de son pote Mick Bokanski et d’Andy Sigman : chauffeur de taxi au passé pour le moins aventureux. Celle-ci les conduit jusqu’au diabolique docteur Markus Schultz qui rêve de créer un monde idéal où ne survivront que les êtres aux corps parfaits. Pour y parvenir, il se livre à d’abominables expériences, tuant les affreux et contraignant jolies filles et types musclés à procréer à un rythme d’enfer grâce à sa technique de vieillissement accéléré. Son slogan : « Et on tuera tous les affreux ! ». Notre trio parviendra, avec l’aide des petits gars de la Marine, à mettre un terme à ce funeste projet, non sans avoir combattu une armée d’êtres artificiels conçus par le savant fou et affronté une cohorte de jolies dames au sang chaud et aux corps dénudés…
Troisième roman de la série de quatre écrits par Boris Vian (1920-1959) entre 1946 et 1950, « Et on tuera tous les affreux » est paru aux éditions du Scorpion en 1948. À l’origine proposé sous forme de feuilleton par France Dimanche, il a été interrompu au bout de deux mois à la demande des lecteurs furieux. C’est pour venir en aide à son ami l’éditeur Jean Halluin que ce génial touche-à-tout s’est lancé avec succès dans le roman noir à l’américaine. Cette adaptation BD, proposée après les trois autres, ajoute au polar sans tabou une note de fantastique, sans oublier un humour coquin jubilatoire. Bien avant les autres, Sullivan utilise le thème des manipulations génétiques tout en restant fidèle aux trois S : sexe, suspense et sang.À la fois directeur de collection et adaptateur, Jean-David Morvan, grand admirateur de Vian depuis ses 13 ans, propose un scénario décapant, fidèle à l’œuvre originale. L’idée d’en confier la mise en images à l’Argentin Ignacio Noé (né en 1965) est excellente. Bien connu des amateurs de bandes dessinées érotiques (« Le Couvent infernal », « L’Accordeur », « La Diète »…), il propose des filles craquantes et des séquences chaudes à souhait. Également auteur de séries classiques (« Helldorado », « Douce, tiède et parfumée »…), il signe de mémorables scènes d’action : au total, une centaine de pages de pure détente, tour à tour délirantes, angoissantes, sensuelles. Ce quatrième volume clôt de belle manière cet hommage de la bande dessinée à l’œuvre de Vernon Sullivan.Notons que « Et on tuera tous les affreux » a été adapté une première fois sous forme de bande dessinée, en 1967, par l’éditeur de « Barbarella » : Éric Losfeld.
Réalisé à l’ancienne, avec de longs textes placés sous les images, cet album luxueux est signé Alain Tercinet qui n’a pas persévéré dans la bande dessinée. On peut le comprendre à la vue de ses dessins plutôt maladroits.
Henri FILIPPINI
« Et on tuera tous les affreux » par Ignacio Noé et Jean-David Morvan, d’après Vernon Sullivan
Éditions Glénat (19,50 €) — EAN : 978 2 3440 2012 8
_ Bonjour ..
pas mal du tout cette bd qui semble a priori assez originale en donnant envie de s’y plonger.
Un probable futur achat…
merci
Sublime Ignacio Noé! Ses dessins sont si envoûtants que l’on pourrait presque se passer de scénarios… Mais dans le cas présent, c’est le grand Vian qui a écrit cette histoire sous son nom américain de Sullivan, et c’est le bon Morvan qui nous a concocté l’adaptation en bd, on en salive d’avance! De Noé, il y aussi » Helldorado », chez Casterman, et » douce ,tiède et parfumée » chez Glénat je crois… Sans oublier ses bd chez Dynamite, je vous recommande en particulier la série « l’accordeur » où le pianiste a des occupations sympathiques!…
_ Merci de ce supplément d’info » BARRE » …
C’est génial toutes ces parcelles d’infos que partagent les érudit sur ce site .
Je confirme, après acquisition et lecture, que cet album est un petit bijou! J’espère que Noé pourra nous régaler très longtemps avec ses bouquins!