Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...Famille recomposée, oui mais famille nombreuse et heureuse…
Nicolas et Sophie s’aiment. Adultes responsables, ils décident donc, fort logiquement, d’emménager ensemble. En plus des cartons, ils doivent composer avec les deux enfants qu’ils ont eu, chacun de leur côté, d’un précédent mariage. Ils forment désormais l’une des 728 000 familles recomposées de France. Des soucis, de nouvelles règles de vie à inventer mais aussi de la tendresse et des sourires à partager dans la dernière série en date des éditions Bamboo.
Nicolas et ses deux filles, Manon et Sarah vont vivre avec Sophie et ses deux enfants, Emma et Gabin. L’expérience est tentante mais un rien stressante : il faudra cohabiter une semaine sur deux à six dans un appartement, les deux parents se retrouvant seuls l’autre semaine. Avec quatre enfants, pas de doute, Nicolas et Sophie doivent maintenant gérer une vraie famille nombreuse. Nourris de leur vie de couple précédente, ils entendent bien réussir à équilibrer vie affective et éducation de leurs progénitures. Ils auront bien des problèmes à surmonter dans les 44 planches-gags de l’album.
C’est bien dans une série de planches à dimension humoristique avec une chute finale que nous faisons connaissance de cette famille en recomposition, avec des failles mais surtout l’envie de bien faire.
Que ce soit pour le travail domestique à déléguer, le choix de produits alimentaires en supermarché, le besoin de se répartir dans deux voitures ou l’éducation des enfants de son conjoint, tous ces petits récits fleurent bon le vécu.
D’ailleurs, Sti, le scénariste ne s’en cache pas, pour lui le premier volume de cette nouvelle série est une autofiction. Les enfants de « Photo de famille recomposée » ont l’âge des siens et la dessinatrice a donné ses traits (« un petit chauve à houppette ») à Nicolas : le personnage du père.
Des personnages, adultes et enfants, aux scènes de la vie quotidienne tout sonne juste dans cette comédie sociétale tendre et bienveillante. La vie familiale est souvent vue par le prisme paternel, Sti s’en explique simplement : « J’avais envie de raconter ma façon de vivre donc le père est plus souvent mis en scène que la mère. Néanmoins, on a pu changer parfois l’angle de vue. Je fais d’ailleurs lire mes histoires à nos enfants, heureux de se retrouver dans mes gags, même si parfois ils rient jaune… »
Le dessin rond, humoristique et efficace, d’Armelle ( Armelle Drouin) ajoute une note de bonne humeur communicative à un album qui s’adresse autant aux parents qu’aux enfants.
On retrouve dans « Photo de famille recomposée » un peu de l’atmosphère souriante de la famille pourtant traditionnelle de « Boule et Bill » de Roba. On oublie vite le côté sociologique du pitch de départ, après tout plus d’un quart des enfants aujourd’hui grandissent dans des familles recomposées, pour se plonger au cœur d’une famille d’aujourd’hui qui sait surmonter les petits problèmes du quotidien. Une lecture qui pourra attendrir et rassurer enfants et parents dans cette situation et amuser tous les autres.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Photo de famille recomposée » T1 par Armelle et StiÂ
Éditions Bamboo (10,95 €) – ISBN : 978-2-8189-7550-3