La parution des « Hêtres pourpres » démontre qu’il est possible d’adapter une enquête de Sherlock Holmes pour un jeune public. Sir Arthur Conan Doyle donne vie au plus célèbre détective de la littérature policière en 1887, dans le roman « Une étude en rouge ». Cinq ans plus tard, dans le recueil de nouvelles sobrement intitulé « Les Aventures de Sherlock Holmes », on trouve le récit « Les Hêtres rouges ». Celui-ci est adapté pour un jeune public, dès l’école primaire, dans une bande dessinée amusante et prenante : « Les Hêtres pourpres ».
Lire la suite...Plongée féministe ?

Il existe au Japon des pêcheuses plongeant quasi nues pour aller dénicher au fond des mers divers crustacés, ce sont les ama ; ou plutôt c’était, car ces femmes sont de moins en moins nombreuses et, surtout, elles plongent en combinaison. C’est précisément de ce temps où de jeunes femmes jouaient les apnéistes, dont il est question dans cet album.
On est dans les années soixante. L’héroïne vient d’accepter de recevoir chez elle, dans sa petite île de Negura, sa nièce, fille d’une sœur qui a tout quitté 20 ans plus tôt. La jeune Nagisa est timide, pudique et surtout, elle vient de Tokyo. La citadine ne préjuge-t-elle pas de ses forces en souhaitant devenir ama ? L’acquisition de ce métier exceptionnel est en effet difficile tant l’activité est délicate, technique et pour tout dire, dangereuse.
Mais les ama sont avant tout des femmes au caractère affirmé, ayant de leur corps une fierté redoutable, n’ayant pas peur de ce qui a finalement fait aussi leur célébrité, leur nudité (elles ne portent qu’un cache-sexe) et leurs mœurs libres. Elles ont aussi leur franc-parler et les hommes qui achètent leur pêche, notamment les ormeaux, à cette communauté, savent qu’elles négocient sans trembler.
Entre vie quotidienne et fête traditionnelle, cette société si particulière ressuscite sous nos yeux, l’album évoquant cependant la disparition de ce métier réservé aux femmes. Dans un graphisme simple et délicat (c’est la première bande dessinée de l’illustratrice Cécile Becq), ces femmes nagent souplement et évoluent avec grâce, alors que le monde qui les entoure est rude. Ce monde ancestral est un peu sauvage (l’ama épouse obligatoirement le tomae, l’homme qui reste sur le bateau, c’est tout dire). Reste que ce monde de sirènes immortalisé par des estampes est à présent quasiment disparu.
Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/
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« Ama : le souffle des femmes » par Cécile Becq et Franck Manguin
Éditions Sarbacane (21,50 €) – EAN : 9782377314034