L’adolescence : une période difficile pour ceux qui sont différents…

« Shino ne sait pas dire son nom », nouveau récit complet plein d’émotion de Shuzo Oshimi (l’auteur de deux autres mangas sur le mal-être des adolescents déjà publiés en France sous les titres « Les Fleurs du mal » et « Les Liens du sang »), porte bien son titre. Malheureusement, ce handicap va faire de Shino la risée de ses camarades : les jeunes pouvant être réellement intolérants entre eux, dès que l’autre est un peu différent.

Pour Shino, l’entrée au lycée marque un nouveau départ qui, malheureusement, va mal se passer. Quand sa professeure principale lui demande de se présenter, aucun son ne sort de sa bouche. Paralysée par un bégaiement chronique, elle va devoir affronter le rire moqueur de tous ses camarades. Pourtant, elle rêvait de se faire des amis : mais ce handicap exaspère son entourage. Ainsi, quand elle rencontre Kayo, elle essaie de se nouer d’amitié avec elle, même si ce n’est vraiment pas facile au départ. La musique va les rassembler, mais aussi les diviser.

 

Habitué des chroniques sociales sur le mal-être adolescent, Shuzo Oshimi nous livre ici une histoire courte en un seul volume, basé sur sa propre expérience. En effet, cet auteur souffrait également de trouble du langage dans sa jeunesse. Habitué à mettre en image les émotions d’une jeunesse chaotique, il récidive avec brio avec ce titre. Son parcours personnel aidant, il offre un récit juste, sans être moralisateur envers ceux qui se moquent. Il ose même faire un retournement de situation quand Shino, par réflexe, ose railler la manière de chanter de Kayo.

Cette édition est superbement présentée, avec sa couverture à l’aquarelle imprimée sur un papier texture. La douceur que l’on ressent sous les doigts à la lecture du titre se fait également sentir au fur et à mesure que l’on tourne les pages. Tous les lecteurs ayant suivi « Les Fleurs du mal » et « Les Liens du sang » trouveront sûrement ce récit plus réaliste. Néanmoins, il reste dans la même veine, sauf qu’il n’a pas pu autant développer son sujet en si peu de pages. Il se rapproche assez d’un autre titre du même éditeur sur le handicap vocal  : « A Silent Voice ».

 

Ce récit, sans complaisance, montre avant tout qu’il faut trouver sa voie et avoir du courage à revendre quand on est atteint d’un handicap. Il faut surtout se donner les moyens de ses ambitions et chercher le meilleur au fond de soi. Une belle leçon extrêmement bien présentée dans un récit court qui va à l’essentiel.

Gwenaël JACQUET

« Shino ne sait pas dire son nom » par Shuzo Oshimi
Éditions Ki-oon (7,90  €) – ISBN  : 979-10-327-0601-5

 

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