Le personnage de Petit Vampire a vu le jour en 1999 dans un album de Joann Sfar publié aux éditions Delcourt. Depuis, il a migré avec tous ses amis vers les éditions Rue de Sèvres, pour trois belles aventures de 2017 à 2019. Six ans après, il nous revient dans deux petits albums pour la jeunesse, toujours sous la direction de Sfar, mais avec une nouvelle équipe au scénario et au dessin : 60 pages de lecture amusée et tendre, à chaque fois, pour la suite d’une série qui ne nous déçoit jamais.
Lire la suite...Franck Bonnet reprend la mer…

Après avoir illustrés les douze albums de la saga des « Pirates de Barataria » mettant en scène de la belle Artemis Delambre, une jeune française au passé mystérieux et compagne des corsaires de Louisiane, Franck Bonnet reprend la mer pour notre plus grand plaisir. Pour l’occasion, il laisse à terre son scénariste Marc Bourgne et vogue, seul, pour une nouvelle grande saga maritime intitulée « USS Constitution ».
Boston, août 1803. Pierre-Mary Corbières, jeune aspirant de 16 ans venant de quitter l’école Navale, s’apprête à embarquer à bord de l’USS Constitution : un brick flambant neuf, appartenant à une escadre de six bâtiments qui fait route en direction de la Méditerranée, afin de combattre les pirates barbaresques. Le frêle blondinet au visage glabre devient le confident du taciturne matelot de manœuvre Nicholas, dont le petit frère est en prison pour un vol, ayant abandonné sa mère sans un sou. Pierre-Mary, dont la mère Adrienne O’Leary était une belle prostituée irlandaise avant de se marier avec Édouard Corbières, le fils d’un riche armateur français, fait naître bien des jalousies parmi ses compagnons de bord. Plus particulièrement, Powlett qui est intrigué par l’attitude étrange de Pierre-Mary, lequel refuse de participer aux jeux parfois malsains de l’équipage. Il faudra patienter jusqu’à la fin de l’album pour découvrir le lourd secret familial que dissimule le jeune aspirant…
Basé sur des faits réels, « USS Constitution » devrait passionner les amateurs de récits maritimes. Même si, tout à sa passion pour la grande Histoire, Franck Bonnet oublie parfois le romanesque, il réussit à tenir le lecteur en haleine. La vie quotidienne à bord est évoquée avec une remarquable précision et les navires sont fidèlement représentés. Un lexique en fin d’ouvrage permet de se familiariser avec des termes du vocabulaire marin qui risquent, peut-être, de freiner la lecture.
Cela dit, pour un premier scénario, Franck Bonnet propose une intrigue bien construite, avec des personnages soigneusement campés. Fort de cette expérience, le second épisode sera certainement encore plus étoffé en rebondissements.
Membre titulaire de l’Académie des arts et sciences de la mer, il rejoint son confrère Jean-Yves Delitte au premier rang des incontournables dessinateurs maritimes. À noter une mise en couleurs discrète et efficace signée Isabelle Charly.
Né à Troyes en 1964, Franck Bonnet effectue des études de dessinateur en génie civil, travaille auprès d’un architecte, avant de bifurquer, en 1995, vers sa passion : la bande dessinée.
Il dessine « Vanity Benz » aux éditions Dargaud, un scénario de Didier van Cauwelaert, puis débute une longue collaboration avec les éditions Glénat : « Attila mon amour » avec Jean-Yves Mitton, « Une folie très ordinaire » avec Christian Godard, « TNO » avec Jean-Claude Bartoll, « Vell’A » avec Marc Bourgne qui lui écrit, aussi, les 12 épisodes des « Pirates de Barataria ». Franck Bonnet est un des rares jeunes représentants de l’école classique française, dont il respecte le souci du détail et l’élégance graphique.
Henri FILIPPINI
« USS Constitution T1 : La Justice à terre est souvent pire qu’en mer » par Franck Bonnet