On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Batman the Dailies T1 : 1943-1944 » : une certaine folie à l’ancienne…
« Batman the Dailies T1 : 1943-1944 » est un recueil très joliment présenté dans un format à l’italienne cartonné assez luxueux. Il conclut, dans le domaine de la réédition, une année 2019 particulièrement riche en publications autour de Batman : 80 ans obligent.
En 1943, alors que Batman existe maintenant depuis 4 ans, grâce aux bandes publiées dans Detective Comics (n° 27 de mai 1939), et possède son propre titre depuis le mois d’avril 1940, l’idée de lancer des bandes quotidiennes se fait jour. Ce seront les éditions McClure Newspaper Syndicate qui s’en chargeront, du 25 octobre 1943 à 1946, puis le Ledger Syndicate (1966–1972) et enfin le Creators Syndicate de 1989 à 1991. Introduits par les textes originaux de l’édition américaine de 2007 (Kitchen Sink Press, DC comics) – traducteur différent, inconnu -, sur 10 pages, les strips, édités aujourd’hui dans un noir et blanc de belle qualité, nettoyés, ont été originellement publiés à l’époque de la sortie du premier serial à la télévision, de notre homme chauve-souris. Une époque qu’il faut bien sûr replacer dans son contexte, dans laquelle Alfred, le fameux majordome, vient juste d’être introduit, et où Bob Kane était encore en grande partie responsable des crayonnés, encrés ici par Charles Paris.
Les scénarii, quant à eux, sont d’abord signés Bill Finger («Introduction »,« Une affaire qui roule », « Le Saboteur fantôme », « Les Crimes symboliques du Joker »), puis Don Cameron (« Le Gang de Renard argenté ») et Alvin Schwartz (alias Vernon Woodrum) pour « Escroquerie à l’héritage », dernière séquence. Le tout adapté en français par Tristan Lapoussière qui est également responsable de la traduction de l’ouvrage : « Le Temple du silence : mondes et univers oubliés ».
Si l’on a l’habitude des récits modernes de Batman, largement édités en France sous forme d’albums depuis une trentaine d’années, et encore davantage par Urban Comics depuis sa reprise du catalogue DC Comics en 2011, et que l’on eût déjà pu goûter à des bandes anciennes avec la collection Copyright des éditions Futuropolis (un volume unique « 1943-1944 », en 1982), ou bien les « Archives 1939-1941 » chez Semic en 2004, il va s’en dire que se voir proposer une expérience aussi agréable de redécouverte d’un pan patrimonial est toujours un plaisir. Ce plaisir est doublé lorsque l’on sait que le projet sera mené à bout, et dans de bonnes conditions (autres strips prévus ainsi que les sunday pages). Lire le Batman de ces années-là, c’est retrouver bien sûr une espèce de légèreté (naïveté ?) dans les enchaînements d’action, très stéréotypée et sans grande finesse, qu’il est indiscutablement nécessaire d’appréhender et accepter dés l’ouverture de ce genre de bande dessinée, bien que le contexte de l’entrée en guerre en Europe et l’ambiance du banditisme d’alors, encore très présent, imposent une ambiance plutôt sombre, bien sûr axée vers le crime et la mafia, bien que très « à la papa ». Cela dit, l’ensemble des épisodes possède déjà une folie étonnante (surtout ceux du Joker), donnant à l’aspect thriller, décuplé par les tronches et les décors des cases, « baignant dans leur jus » pourrait-on dire, une touche très particulière.
Nul doute que ces strips ont dû marquer plus d’un lecteur, car à bien y regarder, on se croirait par moment dans les bandes d’un autre auteur : l’espagnol Marti, avec son personnage Taxista (1985, chez Artefact/2008, chez Cornélius). Toute une culture et une époque qu’il fait bon redécouvrir de nos jours, donnant tout son sel à ces travaux d’exhumation.
Franck GUIGUE
« Batman the Dailies T1 : 1943-1944 » par Bob Kane, et divers
Éditions Urban Comics (22.50€) – ISBN : 9791026817796
bonjour,
sans compter le strips de super heros dc des années 1970 et 1980.
ou apparait régulierement batman.
illustré par tuska, andru et quelques autres.
Exactement Les strips de tuska avec pasko et colleta sont particulièrements bons.
Haarrrg ! Je rêve que Urban les publies.
Que vaut cette édition par rapport à la précédente version française par Futuropolis dans la collection Copyright ?
Ce volume reprend exactement les mêmes bandes que dans l’édition Futuropolis, sauf que :
1) La traduction n’est pas la même 2) Le format est plus petit (collection Urban strips), mais avec un soin de maquette et de couverture superbe (tranchefil et signet bleu, cartonnage toilé avec vernis sélectif en couleur), et pas mal d’éditorial, ainsi qu’une bonne impression. Et surtout, comme écrit dans la chronique : on devrait avoir la suite !
Pas mal, non ?
Pour rebondir sur la question posée par Jean-Christophe, voici le passage concernant l’album Futuropolis dans le rédactionnel que je suis en train de traduire pour le Batman Sundays (ou plutôt adapter, car j’actualise certaines choses et je parle plus en détails des parutions des strips et des sundays dans les périodiques et récits complets français) :
« En 1982, dans le cadre de la collection Copyright consacrée aux classiques des comic strips américains, les éditions Futuropolis publient Batman 1943-1944, un album cartonné sous jaquette au format à l’italienne. Il s’agit d’une édition des bandes A à 312, réalisée à partir des bandes rééditées dans The Menomonee Falls Gazette. Par conséquent, la bande 15 est absente, et beaucoup d’autres sont au format réduit en hauteur. Bien que les négatifs étaient disponibles auprès de la publication américaine, les bandes ont semble-t-il été reproduites à partir des exemplaires imprimés. Les épisodes, que l’on retrouve sous une forme plus complète et mieux reproduits dans le premier Batman Dailies de la présente collection, ont été publiés chez Futuropolis sous les titres suivants : Le Gang des évasions, Le Fantôme de l’Orpheus, Le Joker, Le Renard et L’Héritage truqué. La suite de la série est restée inédite chez Futuropolis. »
Sinon, petite précision sur la traduction du rédactionnel dans le Batman Dailies 1 : tout ce qui est en préface a été traduit par moi ; ce sont uniquement les notices biographiques à la fin qui ont été traduites en interne par l’éditeur à partir du rédactionnel du Batman Sundays. Je viens de les traduire à mon tour (le texte original est un peu plus développé), et leur version définitive paraîtra dans le Batman Sundays.
Merci de ces précisions Tristan, et désolé d’avoir mal interprété tes dires concernant l’éditorial.