BDZoom > Actualités > Les belles intégrales du Lombard…

Les belles intégrales du Lombard…

31/08/2019
Par Gilles Ratier

Depuis que les éditions du Lombard ont confié les dossiers de présentation à de véritables passionnés qui connaissent sur le bout des doigts l’histoire et les techniques de la bande dessinée, leurs intégrales sont devenues incontournables pour les amateurs de bonnes séries franco-belges. Petit focus, ce mois-ci, sur celles de « Martin Milan » et de « Capricorne ».

Flegmatique et pince-sans-rire, Martin Milan loue son avion-taxi pour des missions souvent improbables, où son sens de la justice le pousse à prendre parti, instinctivement, pour le camp des opprimés. Avec ce deuxième tome de l’intégrale chronologique de ses aventures — qui couvre la période 1971-1977 —, cette série-culte de Christian Godard publiée, à l’origine, dans le journal Tintin, atteint peut-être le paroxysme du plaisir qu’elle a pu apporter à ses lecteurs.

Oscillant entre humour et drame, réalisme et poésie, tous les épisodes proposés dans ces 208 pages peuvent être considérés comme autant de chefs-d’œuvre : que ce soit les longs épisodes de 44 pages que sont « L’Émir aux 7 bédouins », « Les Hommes de la boue » et « Mille ans pour une agonie » ou les plus courts récits à l’instar de « Miss Radada » (dix planches réalisées avec Henri Dufranne, pour les décors), avec une tendresse particulière pour les vraiment très émouvants « Il s’appelait Jérôme » (huit pages) et « L’Impossible à portée de la main » (12 planches).Pas moins de 30 pages sont consacrées à l’impeccable dossier de mise en contexte de la série dû à Patrick Gaumer : l’historien mettant un point d’honneur à continuer de présenter la longue et trop peu connue carrière de Christian Godard, en s’attardant ici sur les années 1955-1959.

Il nous présente avec son habituel savoir-faire ce que certains pourraient appeler des péchés de jeunesse, telles les séries « Benjamin et Benjamine » (dans Benjamin) et « Pipsi » (dans Vaillant), où l’influence graphique d’Albert Uderzo est flagrante…

Ou encore le strip « Lili mannequin » (paru dans Paris Flirt), les deux pages de « La Potion magique » (publié dans Pistolin) et « Jacquot le mousse » (dans Pilote) : de petits joyaux tous scénarisés par René Goscinny.

Voir aussi : « Martin Milan » : une série mythique du journal Tintin enfin réunie en intégrale !.La série « Capricorne » d’Andreas, elle, est beaucoup plus récente, mais suscite également un véritable engouement de la part des aficionados du 9^e art.

D’autant plus que le fait de pouvoir relire cette saga philosophique et profondément humaniste en quatre intégrales en noir et blanc, dans un format légèrement plus petit que l’original, mais beaucoup plus adapté à la narration de la série, permet d’apprécier, au plus haut point, le travail minutieux et la construction ambitieuse de l’auteur.

Et c’est certainement l’atout majeur de cette très belle réalisation présentée avec érudition par l’éditeur Antoine Maurel, dans un dossier de dix pages enluminées par de nombreux dessins rares ou inédits.

Voir aussi : « Capri… corne », c’est fini : mais voilà qu’arrive une somptueuse intégrale en noir et blanc….Ce troisième volume, qui sera disponible dès le 6 septembre, propose quatre histoires de 46 pages (« Les Chinois », « Patrick », « Rêve en cage » et « L’Opération »), publiées originellement en albums au Lombard entre 2005 et 2009, et un long récit de 54 pages, sans titre, dont l’album est paru en 2007. Il s’agit du cycle du chemin du retour à New York et ce dernier va être, pour Capricorne, celui de la rencontre de l’autre. Il va l’entraîner dans des aventures inquiétantes où il ne suffira pas, à cet astrologue énigmatique, de connaître son destin : faudra-t-il encore pouvoir le vivre, pour en comprendre réellement le sens…