Nicole : un annuel bien copieux…

Bien que les premières surprises d’une rentrée qui s’annonce une fois encore riche – peut-être trop diront les plus lucides d’entre nous – arrivent dans nos boites aux lettres (hé oui ça existe encore !) il est encore temps de vous parler de Nicole le garnement joufflu des éditions Cornélius qui en juin dernier proposait son huitième numéro.

C’est en 2014 que les éditions Cornélius associées pour l’occasion aux Requins Marteaux lancent Nicole, cohabitant le temps de quatre numéros avec Franky, annuel de bande dessinée réunissant la crème des auteurs de la nouvelle génération. Aujourd’hui, sous la seule bannière des éditions Cornélius, Nicole propose son huitième numéro et ses 308 pages de bandes dessinées en noir et blanc mais aussi en couleurs au prix d’un album.

Sous une couverture de Blutch, collaborateur historique de l’éditeur bordelais, une belle brochette d’auteurs présente surtout des inédits, quelques reprises et des traductions. Notons au fil des pages « Zone Z » par Renaud Thomas, « Maison de retrait » par Jérôme Dubois, « Cigare » et une reprise de « Guerre froide » par l’indestructible Willem, « Steenokkerzeel » par Dominique Grobet et Kai Pfeiffer, « Cowboy Henk » par le duo Herr Seele et Kamagurka, « La Pêche » par Delphine Panique, la reprise d’une « Histoire d’eau » par Nicole Claveloux sur un scénario de Patrick Cothias, « Depuis les bois » par Jérôme LeGlatin et LL de Mars, « Chiquito et Ranko » par Capron et Hugues Micol,

« L’Âge d’or » et quelques autres récits de Chris Reynolds, « Maman » de Lucas Méthé, « Escapades » de Singeon, « Le Ferrailleur » de David Amram, « Le Petit fumier » de Sébastien Lumineau… sans oublier quelques « belles fessées » mises en scène par Blutch et quelques autres surprises.

Côté rédactionnel, notons l’excellent panorama de l’année BD 2018 de Bill Franco qui en une vingtaine de pages présente l’éphéméride d’une riche année et ne croyez surtout pas qu’il se limite aux romans graphiques.

Alors qu’on est sans nouvelle de Pandora, l’annuel des éditions Casterman, que La Revue dessinée et Topo ronronnent un peu, Nicole apporte fraîcheur et éclectisme avec pour seul but de surprendre et divertir ses lecteurs. Alors, même si cette facette de la bande dessinée n’est pas ma toujours ma tasse de thé je ne peux que vous conseiller d’être curieux et d’oser pour une fois franchir la frontière entre classique et nouvelle BD. (Nicole N° 8, 304 pages, 14,50 €, en librairie, ISSBN : 978 2 36081 163 2, Éditions Cornélius, Fabrique Pola, 10 quai de Brazza, 33100 Bordeaux, cornelius@cornelius.fr).

Henri FILIPPINI

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