On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Brigade Verhoeven » : un polar signé Pierre Lemaître…
Du haut de ses 1,45 m, le commissaire Camille Verhoeven en impose malgré sa calvitie et sa fragilité. Le policier atypique né hypotrophique compense sa petite taille par une intelligence et un sens de la répartie au-dessus de la moyenne. Ce second volume de la fameuse trilogie en romans devenue tétralogie de Pierre Lemaitre, publiée de 2006 à 2012, réjouira tous ceux qui apprécient les histoires de tueurs en série. Après l’adaptation en BD d’« Au revoir, là-haut » (prix Goncourt 2013) publié chez le même éditeur, c’est avec gourmandise que l’on retrouve la plume machiavélique de ce maître du polar dans une BD.
Après avoir résolu l’affaire John Garnier, poseur de bombes aux motivations étranges (voir l’album précédent), le commandant de la brigade criminelle Camille Verhoeven coule des jours paisibles auprès de sa femme Irène, journaliste à France 3 qu’il a épousée six mois plus tôt. Hélas, il doit bien vite abandonner la jeune femme, enceinte, pour se lancer dans une nouvelle affaire criminelle qui s’annonce ardue. Entouré par ses équipiers Jean-Claude Maleval, joueur et coureur de jupons, Armand le vieux radin et Louis Mariani riche et élégant fils de famille, le petit homme affronte un tueur en série qui commet ses crimes en s’inspirant de romans policiers fameux… et il s’avère que l’affaire en cours n’est pas son premier crime. Entre Cottet, amateur de prostituées propriétaire d’un appartement ayant servi de scène au massacre, Buisson le journaliste du Matin trop bien informé et Lesage le bouquiniste papivore, le quatuor suit des pistes sanglantes où d’autres affaires anciennes viennent se greffer. Fils d’une artiste peintre de renom décédée, lui-même aimant dessiner, Camille Verhoeven est un flic pugnace et curieux, malin et discret. Ce qu’il ignore encore, c’est qu’il sera l’ultime victime du mystérieux criminel qui, jadis, a signé des romans médiocres du pseudonyme Philip Chub. Lorsqu’il finit par comprendre que c’est lui qui est la cible du serial killer qui prend un plaisir pervers à lui écrire, Verhoeven sait qu’Irène sera sa prochaine victime.
« Irène » est la version dessinée de « Travail soigné », second volume de la tétralogie « Verhoeven » du romancier Pierre Lemaitre, disponible au Livre de poche en version romans ou en intégrale. Le scénario est adapté avec respect envers l’œuvre originale par Pascal Bertho. Né en 1964 à Guérande, il est l’auteur de « Kerioth », « Aëla », « Chevalier Malheur », « Sept »… et de l’adaptation du « Chéri Bibi » de Gaston Leroux aux éditions Delcourt. Le dessinateur Yannick Corboz, né en 1976 à Guérande, a étudié le dessin à l’école Émile Cohl de Lyon. Il a signé « Projet Bermuda », « Célestin Gobe-la-Lune »… et surtout « L’Assassin qu’elle mérite » aux éditions Vents d’ouest. Entre réalisme et caricature, il propose des planches aux décors soignés, à la mise en page dynamique et rythmée. Ceux qui, comme moi, ont apprécié les romans de Pierre Lemaitre ne seront aucunement déçus par cette version BD respectueuse de sa « Brigade Verhoeven » : un thriller diabolique aux personnages hauts en couleur.
Henri FILIPPINI
« Brigade Verhoeven T2 : Irène » par Yannick Corboz et Pascal Bertho, d’après Pierre Lemaitre.
Éditions Rue de Sèvres (16 €) — ISBN : 9 782369813880
Encore une adaptation dont on se demande à quoi elle peut bien servir. Peut-être s’adresse-t-elle à des lecteurs trop paresseux pour lire un livre sans images ?
Les romans de cette tétralogies sont des réussites qui se suffisent à elles-mêmes. Ils sont d’une violence insoutenable qu’une mise en images est incapable de rendre car elle se substitue à l’imagination. J’ai du mal à comprendre toutes ces adaptations qui envahissent les rayons des librairies et ne sont que des amoindrissements des œuvres originales.
Lisez plutôt les romans !
Au contraire ! Heureux écrivains qui bénéficient d’une adaptation remarquable de leur œuvre sur de multiples supports : comme Pierre Lemaître, comme aussi Alexandre Michalik,(Adaptation en BD d’Edmond par Chemineau).
Heureux à quel point de vue ?
Si c’est en termes de droits d’auteur, peut-être, si c’est en termes de lectorat, je doute que celui qui achète l’adaptation en BD fasse le chemin inverse à savoir se procurer ensuite le livre.
On est là clairement dans une démarche purement commerciale. S’emparer d’un succès de librairie pour profiter des retombées en fabricant un produit standard. Comme souvent, le dessin est sans saveur et passe-partout. J’avais eu la même impression d’inutilité avec les BD de Millenium.
Des produits comme celui-là, il s’en imprime des tonnes chaque année au détriment d’œuvres vraiment originales qui se retrouvent noyées et invisibles.
Lorsque l’adaptation est excellente, il n’y a pas de raison pour un auteur de se priver d’un support ou d’un autre? Comme vous je pense, je suis un lecteur compulsif, et lis romans, essais, et BD (+ cinéma), et c’est un faux procès que d’opposer ces différents supports, qui ont chacun leur langage propre. En revanche je vous rejoins à propos des biographies: quand on n’a rien à dire, pas d’idée, hop! On fait une bio !…Qui envahissent de nos jours les bacs des libraires! Même si certains peuvent être intéressantes (Catel, Manara, Chemineau encore…)
Quand j’ai apprécié une BD adaptée d’un roman, j’aime bien alors lire celui-ci.
J’ai suivi ce chemin pour « je suis un chat » de Soseki.
Il est plus intéressant pour un jeune dessinateur de reprendre un personnage de roman tombé dans le domaine public, cela garantit un minimum de ventes, et cette belle source d’inspiration est gratuite!