Jhen et le procès de Gilles de Rais…

Nantes, 1440. Fidèle compagnon de Gilles de Rais, sans pour autant excuser ses crimes, Jhen Roque s’apprête à voir disparaître son ami après l’un des plus retentissant procès de l’Histoire de France. Tragique conclusion d’une épopée médiévale débutée dans les pages de l’hebdomadaire Tintin en 1978 sous le titre « Xan ».

Gilles de Laval, baron de Rais et maréchal de France, est contraint au nom du Roy de  quitter son château de Machecoul pour Nantes où se teindra son procès mené par l’évêque Jean de Malestroit. Il est accusé d’avoir tué, égorgé et massacré des enfants innocents après avoir commis le crime de sodomie et d’avoir pactisé avec les démons. Avant d’être arrêté, le puissant seigneur a demandé à son ami l’architecte Jhen Roque de ramener une statuette de la vierge qui pleure déposée par ses soins à l’abbaye de Grandchamps.

Jhen, accompagné par son ami le moine Parfait, accepte cette mission alors qu’à Nantes le puissant seigneur affronte ses accusateurs au château de la Tour Neuve. Ce sont les dernières heures de cette étrange amitié entre l’architecte qui parcourt l’Europe et son puissant protecteur qui sont relatées dans cet épisode qu’évoquait en 2002 Jacques Martin : « Ce que j’aimerais pouvoir montrer un jour, si j’en ai le temps, c’est le moment où, sur son bûcher, Gilles de Rais demande à la foule venue assister à son exécution de prier pour son âme. C’est fou ! Au fond, Gilles de Rais était une sorte d’Antéchrist. La populace avait hué la mort du Christ, Gilles de Rais, lui, est mort accompagné par la prière de la foule, c’était un criminel. Tout le Moyen Âge est résumé dans cette scène… ». Jacques Martin n’a hélas pas eu le temps de raconter cette séquence, Néjib nouveau venu sur la série  et Jean Pleyers, créateur graphique du personnage, en proposent une version qu’aurait sans nul doute apprécié le Maître.

C’est en effet Néjib Belhadj Kacem dit Néjib, né en Tunisie en 1976, élève de l’École supérieure des arts décoratifs de Paris qui écrit le scénario de cet album après Jean-Luc Cornette, Jerry Frissen et Hughes Payens. Son premier album comme auteur complet « Haddon Hall, quand David inventa Bowie » a été publié en 2012, suivi par « Stupor Mundi » en 2016. Il est directeur artistique chez Casterman. Le vétéran Jean Pleyers, né en 1943 à Verviers, après des débuts dans Le Soir Jeunesse, Tintin et Spirou,signe l’album « Les Enragés de la peste blanche » chez Deligne. Il assiste Gérald Forton sur « Teddy Ted », Paul Cuvelier sur « Line », Jacques Martin sur « Alix ». Il publie deux épisodes des « Êtres de lumières » dans Métal Hurlant en 1982 et 1984 avant de créer « Xan » en 1988, qui, pour des raisons contractuelles, prend le nom de « Jhen » lors de son passage chez Casterman. Il dessine les neuf premiers épisodes, puis les suivants en alternance avec Thierry Cayman tout en participant à la série didactique « Les Voyages de Jhen ». Son trait épuré en droite ligne avec celui de Jacques Martin perpétue la ligne claire réaliste qui a fait le succès du créateur d’ « Alix ».

Pour ceux qui se passionnent pour le duo Jhen et Gilles de Rais, les éditions Casterman ont proposé en 2009 l’ouvrage « La Trilogie Gilles de Rais » réunissant les albums « L’Or et la mort », « Jehanne de France » et « Barbe-Bleue » (ISBN : 978 2 203 022942).

Henri FILIPPINI

« Jhen T 17 : Le Procès de Gilles de Rais » par Néjib et Jean Pleyers d’après Jacques Martin.

Éditions Casterman (11,95 €) – ISBN : 978 2 203 148956

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Une réponse à Jhen et le procès de Gilles de Rais…

  1. Henri Khanan dit :

    Homosexuel et pédophile, ce Gilles de la Raie! °)
    Jhen est un personnage positif, alors que signifie cette amitié? C’est cette fois un peu plus clair qu’avec Alix et Enak, Lefranc et Jacques…

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