Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
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Alors que l’Ukraine se choisit ces jours-ci un nouveau président, « Maïdan Love », le diptyque d’Alliel et Ducoudray pointe son nez au bon moment pour rappeler qu’il y a seulement quelques petites années, la place de sa capitale Kiev, s’est embrasée réunissant mais pour mieux s’affronter les pro-Russes, les pro-Européens et des néonazis, là , sur le Maïdan (mot qui signifie précisément « la place » !)…
Au centre de ce récit politico-amoureux un jeune homme, Bogdan, qui a décidé d’intégrer la police et pas n’importe laquelle, la police anti-émeutes, les « berkout ». Si le choix lui paraissait pouvoir stabiliser sa vie et ses finances, sa décision tombe mal puisqu’éclatent en centre-ville des émeutes – on est en hiver 2014 –  et qu’on l’y envoie maintenir l’ordre alors qu’il est en plein stage et qu’il a un peu de mal avec son supérieur.
Ce qui va rendre la mission très compliquée, c’est que que Bogdan a oublié un détail et il est de taille : sa belle et intellectuelle amoureuse, est plutôt du genre engagé, voire rebelle. Autant dire qu’elle a rejoint très vite les contestataires sur la place… Il en a la confirmation en la découvrant à l’image à la télévision : Olena n’est pas la dernière à monter des barricades et elle l’appelle à l’aide ! Dès lors, l’enjeu est double : ou bien il assume ses choix professionnels ; ou bien il se laisse guider par ses émois amoureux ! Obéissance ou désertion ?
Au fil de ce premier épisode, le décor est planté. D’abord, dans le défi électoral de la population ukrainienne : choisir entre le dispendieux et imprévisible président Ianoukovitch ; la « Timochenko aux couettes blondes » dont la probité n’est pas la principale qualité ; ou Svoboda, le parti nationaliste semi-fasciste qui n’est pas pour rien dans la violence des affrontements. Ensuite, dans la violence qui se déchaîne sur le Maïdan et qui fera au bilan 82 morts et des centaines de blessés.
Même si le revirement brutal de Bogdan n’est pas forcément très réaliste (mais l’amour est-il réaliste ?), il va de soi qu’il satisfait le lecteur, lequel avait évidemment peu d’empathie pour lui tant qu’il était apprenti « berkout ». Du coup, au terme de ce premier tome très rythmé, nourri de coups de théâtre, spectaculaire à souhait, on n’attend plus qu’une chose, qu’il retrouve son amoureuse !
Comme on le voit, Aurélien Ducoudray, passionné par les Pays de l’Est, reste fidèle à ces terres : on lui doit déjà « Amère Russie » (sur la Tchétchénie, cf. chronique sur BD Zoom),  « Les Chiens de Prypiat » (sur Tchernobyl, cf. chronique sur BD Zoom) déjà dessiné par Christophe Alliel et, fin avril, « Camp Poutine » dessiné par Anlor.
Didier QUELLA-GUYOTÂ ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).
http://bdzoom.com/author/didierqg/
« Maïdan Love. T1 : Olena » par Christophe Alliel et Aurélien Ducoudray
Éditions Grand Angle (14,90 €) – ISBN : 978-2-8189-6690-7
Ça doit puer les bons sentiments. Cet épisode d’insurrection en ukraine est en parti l’oeuvre du poète bhl. Ses mains son pleines de sang mais il continue sans aucun remord ni morale a imposer la démocratie aux pays qui étaient en paix.
Que d’approximations en 2 lignes et 1/2 !!!
« ça doit » : donc la bd n’a pas été lue…c’est de « l’air critique » complètement vaine et gratuite.
« le poète (sic) bhl : ah bon c’est nouveau, je croyait que c’était un philosophe et un écrivain..
« les mains pleines de sang » : je suppose qu’il s’agit d’une subtile métaphore mais basée sur quoi ?
Léo ne confondrait-il pas avec le rôle plus que contestable du philosophe à la chemise blanche dans la chute de Khadafi en Libye ?
« imposer la démocratie » : quelle horreur ! Il vaut surement consentir librement à la dictature !
Dans cette BD au ton truculent comme sait en trousser A. Ducoudray, tout le monde en prend pour son grade et c’est très bien ainsi ; vous devriez en effet lire la BD avant de critiquer ! De plus les dessins de C.Alliel sont au top !