Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Colossal ! Tout Pratt en édition collector…
C’est dans une entreprise colossale que se lance Altaya : proposer toute l’oeuvre d’Hugo Pratt dans une édition collector. Des premiers travaux dans Asso di Picche à son ultime album (« Morgan »), ce sont toutes les créations du maestro vénitien qui seront rééditées dans une série d’albums dont la pagination flirte avec les cent pages.
Proposée dans des collections pas toujours homogènes, l’ensemble de l’œuvre d’Hugo Pratt sera bientôt disponible dans une série d’albums de qualité au format classique 21,5 cm x 28,5. C’est sous le label Altaya, filiale de la puissante maison d’édition espagnole Planeta De Agostini que ces ouvrages seront publiés en France. Après l’édition chronologique des aventures de « Corto Maltese » ce sont « Ernie Pike », « Les Scorpions du désert », « Sgt Kirk », « Fort Whilling », « Ann de la jungle », « Cato Zoulou », « L’As de Pique », « Capitaine Cormoran » », « WWII » (qui réunit les récits de guerre), « L’Ombre »… et tous les travaux de ce géant de la BD qui seront présentés. Des récits inédits en France sont annoncés.
Un dossier de huit pages placé en fin d’album apporte des précisions sur l’auteur mais aussi sur les personnages et l’Histoire dans laquelle se déroule le récit. C’est Michel Pierre, grand spécialiste de l’auteur, qui en assure la rédaction. Le premier album publie la première partie de « La Ballade de la mer salée », qui se conclura dans le numéro 2.
On peut discuter à l’infini sur le choix de proposer la version couleurs des pages de ce maître du noir et blanc qu’était Hugo Pratt, mais cette collection se veut populaire et après tout, les nouvelles aventures de « Corto Maltese » sont elles aussi présentées en couleurs. Le patrimoine BD cher aux collectionneurs aisés, peut aussi être accessible au plus grand nombre.
Des cadeaux seront offerts aux lecteurs qui opteront pour l’abonnement : reproduction de trois aquarelles de format 30 x 40 cm, cahier de note décoré d’un portrait de « Corto Maltese », magnet, mug de « Corto Maltese « … Les souscripteurs ayant choisit le prélèvement automatique recevront les albums « Équatoria » et « Sous le soleil de minuit » de Canales et Pellejero. Enfin, les premiers abonnés de l’offre premium recevront l’ouvrage « Hugo Pratt périples imaginaires » (456 pages) qui sera ensuite proposé avec un supplément de 0,50 € aux abonnés qui choisiront de l’inclure dans leur abonnement.
Les albums cartonnés sont présentés avec un dos toilé bleu sur lequel est imprimée une frise. L’éditeur ne mentionne pas le nombre de volumes que comptera cette imposante réalisation dont la publication sera bimensuelle. A noter que le premier numéro est vendu 1,99 € en kiosque, le numéro 2 6,99 €, les suivants 12,99 €, prix raisonnable compte tenu de la pagination (près de 100 pages) et de la qualité d’impression des albums. (01 76 54 09 33, www.altaya.fr).
Henri FILIPPINI
Encore une collection ruineuse vendue au kiosque et qui n’ira jamais au bout… Ils viennent de remettre ça une énième fois avec Lucky Luke,et l’an passé c’était les vieux « Savage Sword of Conan » annoncé en édition intégrale en 50 volumes… ça a dû s’arrêter vers le numéro 12… détrompez-moi ou sinon, gardez votre argent…
Complètement faux… Conan est toujours en cours de parution, même si le nombre de kiosques servis dépend des ventes et est donc logiquement décroissant.
Le numéro 33 vient de paraître en France, et la collection a été lancée en Belgique en octobre.
Laissez aux lecteurs de BD faire ce qu’ils veulent de leur argent.
Note à l’intention du rédacteur : le site de la collection Hugo Pratt indique une collection composée de 70 numéros.
Merci de cette précision. Il faut toutefois se méfier de ce genre d’infos avec cet éditeur qui mentionne expressement que la série peut prendre fin en cas de mévente. En général, le premier volume de ces collections se vend autour de 200000 exemplaires, vu son prix attractif. Les ventes chutent ensuite pour finir à quelques milliers d’exemplaires en fin de course, prématurément interrompue en cas de point mort non atteint…
Conan n’ira probablement pas au bout, pas plus que ne l’a été le Star Wars Marvel Comics relancé en kiosque en collaboration avec Delcourt. Les lecteurs de BD font ce qu’ils veulent de leur argent, mais on peut aussi leur faire part de quelques conseils. En l’occurrence les oeuvres de Pratt sont archi-déjà disponibles. La dernière vraie rareté intéressante, Ticonderoga, a été rééditée l’an passé. Il ne manque plus grand chose, seules les oeuvres de jeunesse, Junglemen et As de Pique…
Je ne connais pas la fiabilité d’Altaya concernant la parution de leurs collections… En tout cas, Hachette a l’air globalement fiable sur ce point : le n°83 de la collection Star Wars vient de paraître en kiosques.
La collection de comics Marvel a dépassé les 120 numéros et semble avoir été prolongée en raison de son succès.
Nous ne parlons pas de la même chose. La collection de rééditions des Star Wars Marvel Comics était un partenariat de Delcourt avec les Editions Atlas.
La collection de rééditions des Star Wars Marvel Comics (Delcourt -Atlas) a bien été à son terme, il a fallu patienter plus de six mois à un moment mais les 80 fascicules présentent l’intégralité des 107 n°s de Marvel.
La seule chose qui intéresse ces éditeurs ce sont les abonnements ! Ils se servent du réseau presse uniquement pour lancer leur produits. Seul le nombre d’ abonnements détermine si le produit est viable ou pas. Par contre , pour continuer à utiliser le réseau presse, il ont obligation de faire paraitre un certain nombre de numéros ! Cela leur permet de lancer un nouveau test , avec une nouvelle série, qui effectivement n’ira peut être jamais au bout…
Vous oubliez de parler du scandaleux rajout de 0,99 euros par album, à compter du n°6 je crois, trop cher tout ça, préférez les vraies intégrales…
« Des récits inédits en France sont annoncés. » dites-vous, Monsieur Filippini. Lesquels? Ce n’est pas évident sur le site Altaya!
D’autre part, et sans critiquer le travail de Michel Pierre, Florian Rubis contribuera-t il également à cette collection? Ayant travaillé des années avec Pratt, il a certainement bien des choses à dire.
Des propos intéressants de Jacques Glénat à ce sujet,avec de nouvelles perspectives et un projet qui pourrait rappeler de bons souvenirs à Henri Filippini: » Concernant la reprise éventuelle de Vécu, on assiste à quelque chose de très intéressant actuellement dans les kiosques. Les magazines disparaissent les uns après les autres, on assiste à une crise dans la Presse sans précédent. Il y a cependant quelque chose qui marche bien, ce sont les fascicules, c’est à dire ce qu’on achète en kiosque chaque semaine. Le principe économique s’appuie sur le prix dérisoire du premier numéro qui ensuite augmente quand le lecteur est fidélisé. Ensuite, les gens continuent non seulement à l’acheter mais se procurent aussi les anciens numéros. On a fait ça avec une première collection qui s’appelle Les Grands Romans de la littérature en BD dont on a vendu plus d’un million d’exemplaires. Jamais je n’aurais imaginé ça. C’est un phénomène à la fois populaire et fidèle. Les gens les acquièrent vraiment pour les mettre dans leur bibliothèque, d’autant que la collection complète permet d’obtenir une frise. Ont suivi Les Pieds Nickelés, Joe Bar Team, Bibi Fricotin… un peu toutes les séries patrimoniales du catalogue. L’idée est de rajeunir également toutes les collections Vécu et de les remettre sur le marché de cette façon-là, c’est-à-dire de quitter la librairie au profit du kiosque avec ce rendez-vous mensuel. Notre partenaire, Hachette Presse, va essayer de relancer ça. L’idée est formidable : il y a de nouveau une présence en magasin, il y a une parution régulière qui rend la fidélité plus simple, le prix est largement inférieur. Il y a à la fois la clientèle des gens qui découvrent et la nostalgie des gens qui retrouvent. Surtout, on se donne des airs de sérieux puisque dans ces collections, on rajoute un cahier fait par un historien qui met l’Histoire en perspective. C’est une renaissance pour la BD qui est formidable. Tout le monde dans ce métier pensait avoir perdu les kiosques définitivement, même si certains magazines comme Spirou continuent. La BD doit rester populaire et la librairie reste encore un lieu fréquenté par une élite, un grand nombre n’y entre pas. » https://www.bdgest.com/news-1326-BD-Glenat-50-ans-d-edition.html
Merci, CC, pour ce lien passionnant!
Ceci dit, il oublie de parler de sa triste reprise de L’écho des savanes, Ce journal fondateur de la BD adulte est devenu un bimestriel racoleur (sex en gros sur la couverture, moins de dix pages de Bd par numéro, bimestriel actuellement). Quelle bérézina…