Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...Caroline Baldwin : retour à la BD…
Il y a huit ans, Caroline Baldwin a bien cru passer de l’album au grand écran. Hélas, le rêve hollywoodien s’est envolé et la brune héroïne campée par André Taymans est durement retombée sur terre… où plutôt sur les planches… de BD. Nouvel éditeur, nouveau départ avec un premier album l’an dernier et un second qui arrive en cette fin d’année pour le plus grand plaisir des amateurs de ligne claire.
Martin Wilson, patron de l’agence new-yorkaise de détectives privés où travaille Caroline Baldwin, a choisi la jeune femme pour mener une enquête qui le touche de prêt. Les médecins lui donnent six mois à vivre, à moins de bénéficier d’une greffe de moelle osseuse. Seul son fils Jeremy disparu depuis trois mois est un donneur compatible. Hélas, à la suite d’une brouille avec son père, il est parti pour la Thaïlande sans laisser le moindre point de chute. Caroline gagne rapidement Bangkok afin de retrouver la trace du jeune homme. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin…
Souffrant de la chaleur étouffante, la jeune femme commence ses recherches alors que plusieurs personnes semblent s’intéresser à ses déplacements dans la ville. Elle finit par retrouver Jeremy, toxicomane dépendant d’une terrible drogue, le ya ba, dont il était lui-même vendeur pour un dealer qui le traque. Caroline, séropositive, sait ce que c’est que vivre avec la mort signifie. Cet album est le premier d’un diptyque passionnant à la fois mouvementé et exotique. Rendez-vous l’an prochain pour en connaître le dénouement dans « Les Faucons ».
Apparue dans les pages du mensuel (A Suivre) en 1996, Caroline Baldwin a été l’héroïne de seize albums publiés aux éditions Casterman jusqu’en 2012. Le scénario du présent ouvrage était destiné au cinéma, dont une version a été partiellement tournée à Bangkok en janvier 2013 avec l’actrice Carole Weyers dans le rôle de la jeune détective. Seules une trentaine de minutes seront tournées avant l’abandon définitif de l’aventure cinématographique. L’album « Moon River » publié en 2012 aux éditions Casterman présente le story-board du film. Profondément touché par cet échec, André Taymans attendra 2017 pour redonner vie à Caroline Baldwin aux éditions Paquet. Les seize premiers épisodes ont été réunis dans quatre superbes intégrales, elles aussi éditées par Paquet.
C’est avec plaisir que nous retrouvons sa ligne claire très pure au service d’un récit riche en suspense et en personnages secondaires particulièrement travaillés. On peut cependant regretter une lecture un peu rapide de l’album qui ne compte que 42 pages et un court dossier.
Né en 1967, le belge André Taymans a débuté en 1990 en adaptant une aventure de « Nero Wolfe » aux éditions Lefrancq. Après les éphémères « Alex Nora », « Sam Griffith », « Munro », « Charlotte », « Bouchon le petit cochon », « Roxane »… il crée « Caroline Baldwin » en 1996. On lui doit aussi « Les Filles d’Aphrodite », « Mac Namara », une brève reprise de « Lefranc », puis de « Sibylline ». Après son aventure cinématographique, il crée le label Rue des Sablons aujourd’hui au sein des éditions Paquet. En juin 2018, il a mis en images une reprise prometteuse du fameux Petzi du couple Hansen pour les éditions Chours (« Petzi et le septième continent »).
Henri FILIPPINI
« Caroline Baldwin T18 : Half-Blood » par André Taymans
Éditions Paquet (14 €) – ISBN: 978 2 88890 959 0
Paquet, le Casterman du pauvre…Maintenant à 16 euros l’intégrale, je vais peut-être enfin pouvoir lire ces livres.
Ça n’est pas cher, c’est vrai, mais tout de même à 25 euros le volume, pas à 16 !
Je vois toujours à la fin de l’article « Caroline Baldwin T18 : Half-Blood » par André Taymans
Éditions Paquet (14 €) – ISBN: 978 2 88890 959 0
Désolé, cher Monsieur Turpin!