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« Un petit coin de bonheur » par Kaori Hoshiya

18/11/2018
Par Gwenaël Jacquet

Des histoires courtes qui font du bien, voilà ce que propose ce recueil de Kaori Hoshiya, tout simplement. Les lecteurs français ont déjà découvert cette mangaka avec sa série « Don’t Worry Be Happy », voici donc ses tous premiers pas professionnels à découvrir avec cette succession d’histoires d’amour craquantes.

Toutes premières œuvres de Kaori Hoshiya à avoir été publiées en magazine, ces cinq histoires courtes dégoulinent de bonheur. C’est donc naturellement que les éditions Akata les ont éditées dans leur collection Shôjo Feel Good. Il est indéniable que ces petites aventures du quotidien mettent immédiatement de bonne humeur. Simples et efficaces avec leur format court, elles prennent néanmoins le temps de présenter et construire des relations crédibles avec ces couples qui se forment au fil des pages.

Les histoires portent toutes sur le même thème : la découverte, fortuite, du sentiment amoureux. Ainsi, dans le premier chapitre qui donne son titre au livre, la jeune Satsuki traîne toujours avec Haruha, son ami d’enfance. Tout le monde pense qu’ils sont en couple alors qu’il n’en est rien. Le déclic va se faire alors qu’endormis, Haruha va donner un baiser à Satsuki. Lui ne s’en souvient pas, mais elle se questionne beaucoup sur ses sentiments et ce qu’elle souhaite pour son avenir.

La seconde histoire, « Milk » met en scène une jeune fille qui ne s’intéresse à aucune futilité. Prendre soin de ses cheveux et plaire aux garçons, peu lui importe. Jusqu’au jour où quelqu’un d’important va débarquer dans sa vie. C’est à ce moment qu’elle développe un attachement unique qui n’aura rien de futile.

« Clear color » nous parle de Shunya Hazé, un garçon serviable. Ses parents ont décidé qu’il deviendrait médecin, qu’il en soit ainsi. Pourtant il envie l’insouciance de sa camarade Yatsuhashi. Celle-ci préfère dessiner des chats plutôt qu’aller en cours. À son contact, Shunya va longuement se questionner sur le sens de sa propre vie. Le garçon effacé va finalement prendre position et se libérer au fil du récit.

Dans « Goodbye Daisy », Kurosawa sait bien que sa camarade Shikishima avait des vues sur un autre garçon. Mais ce dernier venant de se mettre en couple, il tente pourtant sa chance, en vain, auprès de la jeune fille ainsi délaissée. Du coup, il l’encourage à se rapprocher de son rival pour le chiper à sa nouvelle copine. Il ne se décourage pourtant pas et espère toujours conquérir, de manière détournée, la jeune fille.

Le meilleur a bien évidemment été gardé pour la fin. « Lucky Strike » nous raconte la vie de deux éternels malchanceux. Si Tôya Karasuma se sent comme un garçon qui accumule les problèmes et perd à tous les coups, Seri Yoshida de son côté arrive à tourner tous ses malheurs de façon positive. Au contact de la jeune fille, la vie de Tôya va radicalement changer, il va se mettre à avoir de la chance. Mais cela va-t-il durer ?

Même si elles sont très courtes, ces histoires arrivent à développer un univers qui leur est propre. On a de l’empathie pour chaque protagoniste même si l’on devine rapidement que tout va se conclure de manière positive. On est dans un vrai Shojo Feel Good, Akata ne s’est pas trompé sur ce point. Pourtant, derrière ces histoires simples d’un quotidien somme toute banal, il ressort un vrai questionnement sur les choix qui affectent nos vies. Tout n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire, mais on aimerait tous, au final, être épanouis et heureux. C’est une bouffée d’air frais, sous forme d’un petit coup de pouce bienveillant, qu’offre ce titre. Voilà un manga à lire en toute circonstance pour se donner un coup de peps et effacer la morosité.