Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Fluide glacial vs Spirou : la guéguerre fait toujours rage !
Dans une précédente actu nous relations la tension de plus en plus forte qui régnait au sein des rédactions de l’hebdomadaire Spirou et du mensuel Fluide glacial. Elle vient de monter d’un cran avec l’intervention de « Superdupont » dans les pages des deux supports. Alors que la rentrée s’annonce sanglante…
Dès son numéro 4188 du 18 juillet dernier, Spirou osait proposer certaines de ses pages juvéniles entourées des fameuses marges imaginées par Yves Frémion dès les premiers numéros de Fluide glacial. Mieux, la rédaction dirigée par Florence Mixhel n’a pas hésité à faire appel aux dessinateurs du mensuel d’umour & bandessinées (depuis 1975) pour les réaliser. Les planches de « Cédric », « Kid Paddle », « Nelson », « Rob », sont ornées de graffitis signés Pixel Vengeur, Zanello, Oesterman, Édika, Besseron, Thiriet, Raynal, Hugot… Des signatures jusqu’à présent pas vraiment « Spirou-compatibles ».
Dans le numéro 4189 du 25 juillet c’est Clarke (« Mélusine ») et Drarèg Yriv-Lebab (probablement le pseudonyme de Gérard Viry-Babel) qui proposent un « Superdupont » fougueux, croisant le chemin de Zorglub en visite à la rédaction de Spirou.
La riposte ne s’est pas faite attendre et dans le nouveau numéro de Fluide glacial (n° 507, 100 pages, 5,95 €), le rédacteur en chef Yan Lindingre lance un ordre de mobilisation glaciale et annonce que le prochain numéro début septembre sera un « spécial vengeance » anti-Spirou. (« Ah, tudieu, je m’aime quand je suis comme ça ! Que la haine soit avec nous !!! »). En attendant, le présent numéro publie « La Malédiction de la page 13 », un récit signé par l’excellent Romain Dutreix, qui met lui aussi en scène « Superdupont » de retour à la rédaction de l’hebdomadaire belge.
Si nous étions dubitatifs dans notre précédente actu, cette fois-ci nous en sommes certains, les deux rédacteurs en chef sont les acteurs d’une bonne blague (franco-belge), comme au bon vieux temps d’Yvan Delporte. Une bonne idée à condition de ne pas trop tirer sur la ficelle…
Nous profitons de cette actu pour vous signaler deux opérations lancées par Spirou et les éditions Dupuis. Depuis le premier juillet et jusqu’au 14 octobre prochain, le fameux salon Quai des Bulles de Saint-Malo propose l’exposition « Chapeau bas Spirou ! », qui évoque les multiples facettes du héros depuis sa naissance (sous le crayon de Rob-Vel qui a fini ses jours à Saint-Malo en 1991), jusqu’à nos jours. Un concours à travers la ville corsaire, consacré à « Spirou », permet de gagner des cadeaux. L’exposition, qui s’étale sur plus de 500 mètres carrés, retrace l’histoire graphique du personnage, offre une reconstitution interactive de la forêt Palombienne, invite à visiter le laboratoire du comte de Champignac, présente des témoignages vidéos des auteurs…
Si vous passez par Saint-Malo, un détour par l’exposition installée à la chapelle Saint-Sauveur intramuros s’impose (spirou.quaidesbulles.com).
Dans le cadre de la cinquième édition de la Fête de la BD de Bruxelles, les éditions Dupuis proposent le Festival Spirou les 14,15 et 16 septembre prochains. Plus de quarante auteurs de l’éditeur de Marcinelle seront présents au cœur d’animations, d’ateliers pour enfants et de rencontres. La plupart des autres éditeurs BD seront présents à cette importante manifestation désormais incontournable qui se déroule au Parc de Bruxelles (fetedelabd.be).
Henri FILIPPINI
A propos de l’expo quai des bulles, je voudrais dire qu’elle est très bien faite et mérite le détour. Un seul regret: les exposants ont mélangé des copies de planches originales, et des vrais originaux, ce qui crée une certaine confusion; il aurait fallu préciser à chaque fois s’il s’agissait d’une copie ou d’un original.
Rob-Vel n’a pas fini ces jours en 1938 comme vous le mentionnez dans votre avant avant dernier paragraphe…
Bien sur ! C’est corrigé, merci.