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« Amazonie T3 : Épisode 3 » par Bruno Marchal, Leo et Rodolphe

16/04/2018
Par Henri Filippini

Avec « Amazonie », le lecteur retrouve l’ambiance envoûtante des histoires de brousse chères aux illustrés d’après-guerre. Ce qui ne veut pas dire que les auteurs se contentent de parodier les bonnes vieilles recettes : « Amazonie » mêle le charme des BD d’antan à l’imagination débridée des séries TV d’aujourd’hui.

Londres 1947. Clyde et Oscar, membres de la Bram Stoker Society partent pour la Transylvanie à la recherche de mystérieuses météorites tombée sur une église sous le règne de Vlad Tepes, alias Dracula.

En 1949, l’agent de charme des services secrets britanniques, Kathy Austin est envoyée en mission au Brésil au cœur de la forêt amazonienne, à la recherche d’une créature extraterrestre figurant sur les clichés d’un photographe décédé. Kathy voyage sur l’Amazone à bord d’un bateau où elle rencontre le docteur Hoffman, accompagné de Reinhart (un ancien nazi) et d’une chanteuse d’opéra, qui rêve de donner un récital au cœur de l’Amazonie.

Abandonnant ses compagnons au dispensaire du révérend Laughton, la jeune anglaise gagne la jungle sur les traces de l’être mystérieux en compagnie de Délio, séduisant représentant du gouvernement brésilien. Peu après, l’inquiétant trio allemand, qui recherche un sous-marin nazi échoué à la fin de la guerre, est aux prises avec les redoutables indiens Yanomamis qui hébergent l’extraterrestre.

De Roumanie à Austin au Texas, Clyde et Oscar se rendent compte que leurs recherches n’ont plus rien à voir avec Dracula. Au fil des pages, le lecteur comprend que ces évènements au premier abord sans rapport font partie d’une seule et même énigme.

Après « Kenya » (cinq albums et une intégrale) et « Namibia » (cinq albums et une intégrale), ce troisième épisode d’« Amazonie », saison 3 des aventures de Kathy Austin, est à la hauteur des deux premières. Vieux complices depuis « Trent », première série de Leo écrite par Rodolphe, le duo fonctionne à merveille, livrant par séquences soigneusement dosées, les éléments d’un puzzle dont l’ultime pièce sera dévoilée dans le cinquième et dernier album. Entre mystérieuse créature extraterrestre, trésor nazi enfoui au cœur d’une forêt hostile, indiens belliqueux et météorites réveillant les morts-vivants, les mystères ne manquent pas. Mêlant habilement espionnage, aventure exotique et fantastique, Leo et Rodolphe proposent un récit au cordeau, passionnant de bout en bout. Né en 1974, Bertrand Marchal, dessinateur belge au trait réaliste et vivant, nous régale avec ses décors soignés aux ambiances étouffantes, que ce soit dans la moiteur de l’Amazonie, dans la Roumanie communiste ou au coeur de l’Amérique profonde. Une série dont les médias parlent trop peu et dont le succès ne se dément pourtant pas, avec plus de 30 000 exemplaires vendus par album. Normal, elle ne poursuit qu’un seul et horrible but : divertir ses lecteurs…